Un vif scandale éclabousse l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, accusé par la journaliste Zaynab Sangaré d’avoir plagié une œuvre intellectuelle majeure qu’elle s’apprêtait à publier. Dans une déclaration publique virulente, rendue ce 3 juillet, l’auteure et journaliste d’investigation affirme que l’homme politique a délibérément repris le titre, la structure et les thèses centrales de son ouvrage, alors même qu’il en avait reçu une copie en toute confiance.
Dans un texte adressé à la presse, Zaynab Sangaré n’y va pas par quatre chemins. Elle dénonce : « Abdoul Mbaye m’a volé et je riposterai jusqu’au bout. » La journaliste explique avoir rédigé un ouvrage de fond intitulé « L’Afrique en quête de souveraineté face aux opportunités des conflits de la géopolitique mondiale », finalisé le 4 janvier 2025, après plusieurs années de recherche.
Selon ses dires, le livre avait été confié à deux figures politiques sénégalaises dans une logique d’équilibre symbolique : la préface au Premier ministre Ousmane Sonko, et la postface à Abdoul Mbaye. Ce dernier, toujours selon l’auteure, avait montré un intérêt marqué, fournissant des commentaires élogieux et propositions de texte.
« Il a franchi la ligne rouge »
Mais tout aurait basculé le 2 juillet 2025. Lors de leur dernière rencontre, Zaynab Sangaré informe Abdoul Mbaye que le Premier ministre Ousmane Sonko préfacerait le livre. La réaction de ce dernier aurait été ambivalente, prévenant : « Ne transmettez pas mon texte à Sonko, il pourrait me plagier. Sinon, je publierai mon texte moi-même. »
Ce qui semblait être une provocation s’est transformé, selon Sangaré, en acte prémédité de pillage intellectuel. « Hier, il a franchi la ligne rouge. Abdoul Mbaye a publié sur SenePlus.com un texte reprenant le titre exact de mon ouvrage, ainsi que ses grandes lignes, sa structure intellectuelle, ses réflexions majeures », déclare-t-elle.
Elle accuse l’ancien chef de gouvernement de s’être approprié un travail intellectuel qu’il n’a pas produit, dans une posture qu’elle qualifie de « grotesque », ajoutant :
« Il se présente en plus comme un expert du souverainisme, posture qu’il ne pourra jamais assumer ni incarner. »
Une plainte en justice et une contre-offensive médiatique annoncées
Zaynab Sangaré affirme ne pas en rester là. Elle annonce des poursuites judiciaires, à la fois au Sénégal et à l’international, ainsi qu’une contre-offensive médiatique.
« Je vais poursuivre Abdoul Mbaye en justice, au Sénégal comme à l’international, et je lancerai une contre-offensive médiatique sans relâche. »
L’ouvrage, selon elle, sera publié coûte que coûte : « Ce livre paraîtra. Avec ou sans eux. Avec mes moyens, avec mes soutiens sincères, avec mon courage. » Elle conclut son communiqué par une attaque frontale contre une certaine élite politique sénégalaise : « Cette affaire n’est plus seulement personnelle : elle est symbolique d’un système qui s’écroule, d’une génération politique qui, incapable de transmettre, choisit de voler et d’écraser. »
Si les faits avancés par la journaliste sont avérés, cette affaire pourrait ébranler la réputation d’un homme qui, bien que discret depuis sa sortie de scène politique, restait respecté dans les cercles économiques et diplomatiques. Pour l’heure, Abdoul Mbaye ne s’est pas encore exprimé publiquement sur ces accusations graves. Le site SenePlus.com, sur lequel le texte incriminé aurait été publié, n’a pas non plus réagi.
Zaynab Sangaré, quant à elle, campe sur sa position : « Abdoul Mbaye a commis un acte honteux, un pillage intellectuel. Il devra assumer. »
Voici l'intégralité de son texte.
Le 04 janvier 2025, j’ai finalisé un ouvrage de fond, intitulé « L’Afrique en quête de souveraineté face aux opportunités des conflits de la géopolitique mondiale », fruit de plusieurs années de recherche, de réflexion et de sacrifices personnels. J’ai assuré moi-même la relecture, la correction, la structuration, avec des outils techniques et des relecteurs engagés de la presse et du monde intellectuel. Le contrat d’édition a été signé avec L’Harmattan, et j’ai engagé, en toute transparence, des démarches institutionnelles pour obtenir un crowdfunding indépendant afin de garantir une parution libre de toute influence.
J’ai ensuite décidé de proposer la préface à Monsieur le Premier ministre Ousmane Sonko, et la postface à M. Abdoul Mbaye, dans un souci de symbolique forte : croiser deux visions politiques, deux trajectoires, dans le respect de la souveraineté intellectuelle.
Voici la réponse officielle du Premier ministre Ousmane Sonko, datée du 10 avril 2025 :
Chère Compatriote,
J’accuse réception de votre courrier en date du 24 mars 2025, sollicitant ma contribution pour préfacer votre ouvrage « L’Afrique en quête de souveraineté face aux opportunités des conflits de la géopolitique mondiale ».
Je vous exprime ma profonde gratitude pour la confiance que vous placez en mon leadership et en ma vision pour l’Afrique.
Votre démarche témoigne d’un engagement intellectuel et citoyen remarquable, et je salue chaleureusement le travail rigoureux que vous avez mené.
Pour assurer le suivi de votre demande, je vous invite à vous rapprocher de mon Conseiller Technique en charge de la Culture.
En vous réitérant mes sincères remerciements, je vous encourage à poursuivre vos efforts avec la même détermination. L’Afrique a besoin de plumes engagées comme la vôtre pour écrire son futur.
De son côté, Abdoul Mbaye s’est montré d’abord réceptif, enthousiaste, presque admiratif. Il m’a adressé plusieurs textes nourris de références, de suggestions, d’éloges. Ce mardi 02 juillet 2025, lors de notre dernière rencontre, je lui ai confirmé, en toute transparence, que le Premier ministre préfacerait l’ouvrage. Il a apprécié à la condition que je ne transmette pas son texte à Ousmane Sonko, affirmant que ce dernier pourrait le plagier, sinon il publierait son texte lui-même. J’ai pris cela ironiquement, pensant à une simple provocation d’ego.
Mais hier, il a franchi la ligne rouge.
Abdoul Mbaye a publié sur SenePlus.com un texte reprenant le titre exact de mon ouvrage, ainsi que ses grandes lignes, sa structure intellectuelle, ses réflexions majeures, telles qu’il les a lues dans la version intégrale que je lui avais envoyée par confiance, respect et ouverture. Il s’y présente en plus comme un expert du souverainisme, posture grotesque qu’il ne pourra jamais assumer ni incarner, tant ce geste révèle sa dépendance à l’ordre impérial qu’il a toujours servi. Ce vol intellectuel est une gifle, non seulement à ma personne, mais à tous ceux qui défendent une Afrique libre, souveraine et debout.
Dans ma volonté de bien faire, de réunir deux mondes, j’ai vécu l’une des plus grandes humiliations de ma vie. Mais cela ne m’arrêtera pas. Je suis habituée aux combats. Celui-ci ne fait que commencer. Derrière cet acte se profilent des influences et des intérêts que je connais trop bien. Je connais leurs réseaux. Ils me connaissent aussi.
Je vous annonce que je vais poursuivre Abdoul Mbaye en justice, au Sénégal comme à l’international, et que je lancerai une contre-offensive médiatique sans relâche.
Cette affaire n’est plus seulement personnelle : elle est symbolique d’un système qui s’écroule, d’une génération politique qui, incapable de transmettre, choisit de voler et d’écraser. Mais je refuse de céder.
Ce livre paraîtra. Avec ou sans eux. Avec mes moyens, avec mes soutiens sincères, avec mon courage. Je ferai pression pour obtenir la version définitive de la préface du Premier ministre Ousmane Sonko, et l’ouvrage verra le jour. Parce qu’il porte une voix que rien ni personne ne pourra éteindre.
Abdoul Mbaye a commis un acte honteux, un pillage intellectuel. Il devra assumer.
Nous continuerons de déranger. Parce que l’Afrique mérite mieux que les fossoyeurs de sa jeunesse et les recycleurs de ses idées.
Zaynab SANGARÈ,
journaliste d’investigation indépendante, Data journaliste
Dans un texte adressé à la presse, Zaynab Sangaré n’y va pas par quatre chemins. Elle dénonce : « Abdoul Mbaye m’a volé et je riposterai jusqu’au bout. » La journaliste explique avoir rédigé un ouvrage de fond intitulé « L’Afrique en quête de souveraineté face aux opportunités des conflits de la géopolitique mondiale », finalisé le 4 janvier 2025, après plusieurs années de recherche.
Selon ses dires, le livre avait été confié à deux figures politiques sénégalaises dans une logique d’équilibre symbolique : la préface au Premier ministre Ousmane Sonko, et la postface à Abdoul Mbaye. Ce dernier, toujours selon l’auteure, avait montré un intérêt marqué, fournissant des commentaires élogieux et propositions de texte.
« Il a franchi la ligne rouge »
Mais tout aurait basculé le 2 juillet 2025. Lors de leur dernière rencontre, Zaynab Sangaré informe Abdoul Mbaye que le Premier ministre Ousmane Sonko préfacerait le livre. La réaction de ce dernier aurait été ambivalente, prévenant : « Ne transmettez pas mon texte à Sonko, il pourrait me plagier. Sinon, je publierai mon texte moi-même. »
Ce qui semblait être une provocation s’est transformé, selon Sangaré, en acte prémédité de pillage intellectuel. « Hier, il a franchi la ligne rouge. Abdoul Mbaye a publié sur SenePlus.com un texte reprenant le titre exact de mon ouvrage, ainsi que ses grandes lignes, sa structure intellectuelle, ses réflexions majeures », déclare-t-elle.
Elle accuse l’ancien chef de gouvernement de s’être approprié un travail intellectuel qu’il n’a pas produit, dans une posture qu’elle qualifie de « grotesque », ajoutant :
« Il se présente en plus comme un expert du souverainisme, posture qu’il ne pourra jamais assumer ni incarner. »
Une plainte en justice et une contre-offensive médiatique annoncées
Zaynab Sangaré affirme ne pas en rester là. Elle annonce des poursuites judiciaires, à la fois au Sénégal et à l’international, ainsi qu’une contre-offensive médiatique.
« Je vais poursuivre Abdoul Mbaye en justice, au Sénégal comme à l’international, et je lancerai une contre-offensive médiatique sans relâche. »
L’ouvrage, selon elle, sera publié coûte que coûte : « Ce livre paraîtra. Avec ou sans eux. Avec mes moyens, avec mes soutiens sincères, avec mon courage. » Elle conclut son communiqué par une attaque frontale contre une certaine élite politique sénégalaise : « Cette affaire n’est plus seulement personnelle : elle est symbolique d’un système qui s’écroule, d’une génération politique qui, incapable de transmettre, choisit de voler et d’écraser. »
Si les faits avancés par la journaliste sont avérés, cette affaire pourrait ébranler la réputation d’un homme qui, bien que discret depuis sa sortie de scène politique, restait respecté dans les cercles économiques et diplomatiques. Pour l’heure, Abdoul Mbaye ne s’est pas encore exprimé publiquement sur ces accusations graves. Le site SenePlus.com, sur lequel le texte incriminé aurait été publié, n’a pas non plus réagi.
Zaynab Sangaré, quant à elle, campe sur sa position : « Abdoul Mbaye a commis un acte honteux, un pillage intellectuel. Il devra assumer. »
Voici l'intégralité de son texte.
Dénonciation publique : Abdoul Mbaye m’a volé et je riposterai jusqu’au bout
Je prends aujourd’hui la parole pour dénoncer un acte grave, injustifiable, et profondément honteux, perpétré par l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, à l’encontre de mon travail, de ma personne, et de toute une génération.Le 04 janvier 2025, j’ai finalisé un ouvrage de fond, intitulé « L’Afrique en quête de souveraineté face aux opportunités des conflits de la géopolitique mondiale », fruit de plusieurs années de recherche, de réflexion et de sacrifices personnels. J’ai assuré moi-même la relecture, la correction, la structuration, avec des outils techniques et des relecteurs engagés de la presse et du monde intellectuel. Le contrat d’édition a été signé avec L’Harmattan, et j’ai engagé, en toute transparence, des démarches institutionnelles pour obtenir un crowdfunding indépendant afin de garantir une parution libre de toute influence.
J’ai ensuite décidé de proposer la préface à Monsieur le Premier ministre Ousmane Sonko, et la postface à M. Abdoul Mbaye, dans un souci de symbolique forte : croiser deux visions politiques, deux trajectoires, dans le respect de la souveraineté intellectuelle.
Voici la réponse officielle du Premier ministre Ousmane Sonko, datée du 10 avril 2025 :
Chère Compatriote,
J’accuse réception de votre courrier en date du 24 mars 2025, sollicitant ma contribution pour préfacer votre ouvrage « L’Afrique en quête de souveraineté face aux opportunités des conflits de la géopolitique mondiale ».
Je vous exprime ma profonde gratitude pour la confiance que vous placez en mon leadership et en ma vision pour l’Afrique.
Votre démarche témoigne d’un engagement intellectuel et citoyen remarquable, et je salue chaleureusement le travail rigoureux que vous avez mené.
Pour assurer le suivi de votre demande, je vous invite à vous rapprocher de mon Conseiller Technique en charge de la Culture.
En vous réitérant mes sincères remerciements, je vous encourage à poursuivre vos efforts avec la même détermination. L’Afrique a besoin de plumes engagées comme la vôtre pour écrire son futur.
De son côté, Abdoul Mbaye s’est montré d’abord réceptif, enthousiaste, presque admiratif. Il m’a adressé plusieurs textes nourris de références, de suggestions, d’éloges. Ce mardi 02 juillet 2025, lors de notre dernière rencontre, je lui ai confirmé, en toute transparence, que le Premier ministre préfacerait l’ouvrage. Il a apprécié à la condition que je ne transmette pas son texte à Ousmane Sonko, affirmant que ce dernier pourrait le plagier, sinon il publierait son texte lui-même. J’ai pris cela ironiquement, pensant à une simple provocation d’ego.
Mais hier, il a franchi la ligne rouge.
Abdoul Mbaye a publié sur SenePlus.com un texte reprenant le titre exact de mon ouvrage, ainsi que ses grandes lignes, sa structure intellectuelle, ses réflexions majeures, telles qu’il les a lues dans la version intégrale que je lui avais envoyée par confiance, respect et ouverture. Il s’y présente en plus comme un expert du souverainisme, posture grotesque qu’il ne pourra jamais assumer ni incarner, tant ce geste révèle sa dépendance à l’ordre impérial qu’il a toujours servi. Ce vol intellectuel est une gifle, non seulement à ma personne, mais à tous ceux qui défendent une Afrique libre, souveraine et debout.
Dans ma volonté de bien faire, de réunir deux mondes, j’ai vécu l’une des plus grandes humiliations de ma vie. Mais cela ne m’arrêtera pas. Je suis habituée aux combats. Celui-ci ne fait que commencer. Derrière cet acte se profilent des influences et des intérêts que je connais trop bien. Je connais leurs réseaux. Ils me connaissent aussi.
Je vous annonce que je vais poursuivre Abdoul Mbaye en justice, au Sénégal comme à l’international, et que je lancerai une contre-offensive médiatique sans relâche.
Cette affaire n’est plus seulement personnelle : elle est symbolique d’un système qui s’écroule, d’une génération politique qui, incapable de transmettre, choisit de voler et d’écraser. Mais je refuse de céder.
Ce livre paraîtra. Avec ou sans eux. Avec mes moyens, avec mes soutiens sincères, avec mon courage. Je ferai pression pour obtenir la version définitive de la préface du Premier ministre Ousmane Sonko, et l’ouvrage verra le jour. Parce qu’il porte une voix que rien ni personne ne pourra éteindre.
Abdoul Mbaye a commis un acte honteux, un pillage intellectuel. Il devra assumer.
Nous continuerons de déranger. Parce que l’Afrique mérite mieux que les fossoyeurs de sa jeunesse et les recycleurs de ses idées.
Zaynab SANGARÈ,
journaliste d’investigation indépendante, Data journaliste