Yama : « Les Sénégalais n’aiment pas qu’on leur dise la vérité »

Samedi 18 Aout 2018

Après avoir explosé au grand jour au sein de la télévision Sen Tv, Penda Guissé alias Penzo vient de sortir un single d’envergure où elle fait étalage de tout son talent. Depuis lors elle occupe le devant de la scène avec son feeling qui attire. Le Témoin s’est entretenu avec la sulfureuse animatrice.

On connait la jeune fille qui fait exploser le petit écran à travers ses belles formes généreuses. Mais qui est réellement Penda Guissé ?

J’ai vu le jour à Pikine mais j’ai grandi aux Parcelles Assainies où j’habite avec ma famille. J’ai eu une adolescence très agitée. En fait, j’étais une fille terrible et bagarreuse qui ne se laissait pas faire. Plutôt que d’exceller dans les études, j’aimais beaucoup la danse. J’étais une grande danseuse qui maniait également la percussion. Je suis une grande percussionniste qui sait tenir un tamtam. De ce fait, je ne me considère pas comme une star mais plutôt comme une artiste née.

Racontez – nous un peu cette enfance

J’ai toujours été attirée par l’art que j’ai embrassé très jeune à travers le grand comédien père Demby Fall qui avait une troupe théâtrale au niveau de notre quartier. Avec cette troupe et l’animation culturelle au niveau de notre quartier, j’étais déjà dans le milieu. C’est par la suite que j’ai commencé à fréquenter les caravanes publicitaires. A l’époque, elles étaient animées par la comédienne Rama Thiam. Je fréquentais avec assiduité ce milieu où j’étais connue à travers la danse et le « Tassu » pour égayer le public. Et pourtant, je n’avais que neuf ans. Je faisais vraiment le buzz, comme on dit aujourd’hui, dans ces caravanes.

Vous avez évolué pendant longtemps dans le milieu artistique et vous venez de mettre votre premier single sur le marché. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ?

Je suis d’avis que tout cela émane de la volonté divine. J’étais toujours dans les studios et je trouvais que tout était facile pour moi. Laye Diagne a mis à ma disposition son studio et son expertise pour me permettre de sortir ce single qui n’est qu’une des multiples facettes de Penda Guissé. A vrai dire, je n’ai pas encore montré toute l’étendue de mon talent…

Est - ce à dire que vous n’avez rien payé et que vous n’avez pas d’argent…

Je viens de débuter ma carrière musicale. Je crois que c’est tôt de parler d’argent. J’ai certes un carnet d’adresses bien étoffé cependant je ne suis pas riche. Si je l’étais j’aurais déjà ma voiture et ma maison.

Pourquoi dites- vous que vous n’avez pas encore montré toute l’étendue de votre talent ?

Je suis une artiste qui excelle dans de nombreux domaines. J’ai commencé par le théâtre avec des artistes comme Deureum, Tapha, Rapadia et beaucoup d’autres. C’est ce qui a vraiment gâché mes études. Comme je vous l’ai dit tantôt, la danse et le Tassou n’ont pas de secret pour moi. En plus de l’animation qui m’a révélée au public. J’ai toujours voulu entreprendre. Je suis très proche des gens et je veux toujours donner le meilleur de moi-même.

Vous faites dans la simplicité. Cela ne pourrait-il pas être un handicap ?

Pas du tout ! Je vous ai dit tantôt que je ne suis pas une star. Je n’ai aucun problème avec le succès car j’ai commencé à être connue très tôt. Je ne veux pas être une star de peur de choper la grosse tête.

Après le théâtre vous avez fait de la publicité. Comment avez-vous vécu cela ?

J’ai fait de la publicité avec Seune Sène qui m’a formée et encadrée. A l’époque, on percevait la modique somme de 5000F la journée. Je ne m’intéressais pas beaucoup à l’argent et j’ai appris beaucoup de choses au côté de Seune Séne. Elle m’a façonnée et je lui dois beaucoup.

Comment êtes-vous entrée dans l’animation ?

C’est après avoir rencontré Aba au cours d’un programme que j’ai intégré son équipe pour jouer le rôle de Yama. J’y ai passé de bons moments et je trouve que c’était un moment important. Quand l’émission est arrivée à son terme, j’ai pris l’avion pour me rendre en Europe et suivre ma propre voie.

Dites- nous pourquoi vous avez quitté la Sen Tv ?

Je vous ai dit et répété que c’est juste que c’était arrivé à terme et je devais faire autre chose. Je n’ai aucun problème avec la Sen Tv. La preuve, après la sortie de mon clip, c’est à la Sen Tv que je l’ai déposé en premier et j’ai été invitée pour faire la promotion de ce titre.

Vous travaillez avec LSD et Laye Diagne qui est votre mentor. Parlez- nous de votre relation ?

Il a toujours été à mes côtés. C’est un frère et un confident. Il me conseillait et m’assistait avant que je sois connue du grand public. C’est mon conseiller et mon parrain. Je reste à son écoute.

Après le single prévoyez-vous de sortir un album ?

Tout dépend de Laye Diagne. Il est vraiment le métronome de tout le projet. Je suis d’attaque pour sortir d’autres titres. Je suis concentrée sur mon album et je vais encore proposer de belles choses. Il faut éviter de dévoiler sa stratégie. Mais je prépare beaucoup de choses et je ne suis pas du tout pressée.

Certains vous reprochent d’être belliqueuse…

Vous savez, je n’ai pratiquement pas d’amies filles. Je m’entends mieux avec les hommes. Les femmes sont souvent jalouses et adeptes de médisances. Vraiment, je ne peux pas beaucoup composer avec les femmes.

On vous reproche également d’être trop directe…

Non, pas du tout ! Je suis une femme de principes et je refuse de me laisser marcher sur les pieds. Je ne suis pas compliquée. Il se trouve que j’aime détendre l’atmosphère et surcout j’aime faire rire les gens. J’aime dire la vérité, mais les Sénégalais n’aiment pas qu’on leur dise la vérité.

Vous êtes belle à croquer. Qu’attendez- vous pour vous marier ?

Le mariage découle toujours de la volonté divine. Je suis croyante et je crois que le moment n’est pas encore arrivé. Je serai une parfaite épouse et je souhaite que ma mère puisse voir un jour mon enfant car je suis l’ainée de ma famille.

 

Êtes-vous intéressée par l’amour ? 

Quel genre de questions !!!!

Bien sûr que je suis intéressée par l’amour. Je suis une belle plante qui mesure 1m80. Il se trouve que j’aime les hommes mûrs, les adultes. Les jeunes ne sont intéressés que par des frivolités et j’ai dépassé ce cap. Je veux avoir un homme responsable (kilifeu). Mais je ne désespère pas de trouver chaussure à mon pied. Je suis jeune et il y a d’autres personnes plus âgées que moi qui n’ont pas encore trouvé de mari.

Quel âge avez-vous alors….

Je suis la grande sœur ainée de quatre ans de Demba Guissé (Ndlr : musicien). J’ai juste un peu plus de trente ans

Parlez-nous de votre mésaventure avec le jeune guinéen et sur l’affaire d’agression sexuelle…

(Elle coupe) Je suis désolée. Je ne veux pas revenir sur cet épisode. L’affaire a été jugée et le coupable condamné. Je ne vais plus revenir sur cette malheureuse affaire.

On dit que vous avez déménagé après cette histoire ?

Pas du tout. Il se trouve que j’avais juste un studio et c’était devenu exigu. J’ai donc quitté pour louer un appartement avec deux chambres et un salon.

Vous semblez vivre à l’aise avez-vous une autre activité ?

Je fais un peu de commerce et j’ai des amis qui m’offrent beaucoup de cadeaux. Ce n’est pas facile d’être une femme publique car tous tes parents te sollicitent et il faut toujours assurer. Heureusement que j’ai un groupe et j’anime beaucoup de manifestations comme les mariages et des baptêmes. J’ai un répertoire très fourni et je suis prête à aller à l’assaut du Grand Théâtre et de Sorano sans aucun problème.

Si vous n’étiez pas artiste quel métier auriez- vous aimé exercer ?

J’aurais bien aimé être une avocate ou même comme les gens qui portent les robes rouges et qui semblent être plus importants.

Vous voulez dire magistrat…..

Oui mais j’ai quitté les bancs très tôt en classe de CM1. J’avais tout simplement peur que l’on m’expulse et je suis partie avant la fin de l’année. Je n’aime pas qu’on m’exclut et c’est pour cette même raison que je suis partie de la Sen Tv avant que l’on ne me demande de prendre la porte. J’ai peur d’être congédiée en toutes choses. Les gens se trompent beaucoup sur moi. Je ne sors pas, je ne vais pas en boite et je suis très pieuse et je ne rate aucune prière. Je suis disciple de Serigne Babacar Sy et je me connais très bien.

Comment trouvez-vous l’évolution de la musique sénégalaise ?

Je pense que les choses bougent et chacun suit son chemin. Je souhaite vraiment que l’on joue un peu plus notre Mbalakh. En tous cas moi, je fais du Mbalakh pur et dur et pour l’instant je m’en arrête là. Youssou Ndour a réussi à proposer et imposer le Mbalakh au reste du monde. Il ne faut pas que l’on ait des complexes. Mon objectif est de jouer un Mbalakh endiablé et super dansant car je ne connais que cela. Cependant je peux bien chanter sur un autre registre. La preuve, le morceau que je viens de sortir est quand même joué sur un registre moins endiablée et très soft.

On a eu à parler de votre mariage avec un ministre…

Vous savez très bien que je ne connais même pas le ministre en question. C’était juste du bruit pour la promotion du single.

De quel amoureux parlez- vous dans voter chanson ?

Il s’agit juste d’un quidam qui était de passage. C’est pourquoi j’ai chanté avec le cœur et chacun a vécu son histoire d’amour qui l’a blessé. Je suis heureuse que cela ait pu plaire au public. Je rends vraiment grâce à Dieu et je ne m’attendais pas à cet accueil.

Avec quel artiste aimeriez-vous faire un duo ?

Je veux chanter avec Youssou Ndour, Wally Seck et Pape Diouf. Certains vont dire qu’elle est prétentieuse mais ce sont des personnes et des artistes comme moi et je crois que cela ne doit surprendre ou déranger personne.

Votre message à l’endroit de vos fans ?

Il faut vraiment que les Sénégalais soient plus solidaires. Je vis mal le fait que les Sénégalais n’arrivent pas à aduler et aimer les artistes. La presse doit mieux nous soutenir et éviter de nous accabler. Nous sommes des humains avec nos qualités et défauts et il faut vraiment savoir raison garder. Je prie pour que la paix règne dans le pays et dans le monde.


 Le Témoin

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