Tchad: le nouveau Premier ministre Succès Masra à la tête d’un gouvernement avec peu de changements

Mardi 2 Janvier 2024

Au Tchad, au lendemain de la nomination de l'ex-opposant Succès Masra à la primature, la composition du nouveau gouvernement a été annoncée ce 2 janvier 2024, sans grands changements. Les principaux piliers de l'équipe sortante conservent leur place dans la liste dévoilée par le Secrétaire général de la présidence, Mahamat Ahmat Alhabo.


Une liste de 30 ministres et 11 secrétaires d'État et l'équipe de Succès Masra ressemble dans les grandes lignes à l'équipe de Saleh Kebzabo, Premier ministre démissionnaire.

L’expérimenté diplomate Mahamat Saleh Annadif continuera de mener la diplomatie tchadienne. Le triptyque défense-administration du territoire-sécurité publique ne bouge pas avec Dago Yacouba, Limane Mahamat et Mahamat Charfadine...

Parmi les autres figures : l'ex-chef rebelle Tom Erdimi demeure ministre de l'Enseignement supérieur, Tahir Hamid Nguilin aux Finances, et Mahamat Assileck Halata à l'Aménagement du territoire. Statu quo aussi pour les hydrocarbures, les mines, la santé, les transports, l'environnement, la culture ou la fonction publique.

Abderaman Koulamallah, lui, retrouve le ministère de la Communication, que quitte Aziz Mahamat Saleh au profit des Infrastructures.

La Justice échoit à Abderahim Breme Hamid, actuel secrétariat exécutif de l’Autorité du Bassin du Niger. Il sera accompagné d'un secrétaire d'État, Béni Sitack Yombatina. Ce cofondateur du parti les Transformateurs est un des quelques proches que Succès Masra a pu inclure dans son gouvernement, avec le ministre de l'Économie, Mahamat Assiouti Abakar, et celui de l'Education nationale, Ndolembai Sadé Njesada.

Secteur en crise depuis des mois, l'éducation sera une des priorités de la nouvelle équipe, comme l'a dit Succès Masra à la sortie de son entrevue avec le président Déby : « La première des choses est de remettre les enfants à l’école. Une fois que les enfants sont à l’école, les adultes peuvent travailler ensemble pour dialoguer ».

Sur le front social, les délestages, l'accès à l'eau et aux carburants ne manqueront pas de l'occuper. La situation humanitaire à la frontière soudanaise également. Viendra ensuite la question de la loi électorale et de la mise en place de l'ANGE, l'autorité des élections, qui sera la clé d'une présidentielle consensuelle.

En attendant, ce gouvernement devrait interpeller les adversaires de la transition qui demandent depuis hier un « gouvernement de transformation » plutôt que de « continuation ».
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