"Tant qu'on laissera l'impunité l'insécurité se développer, aucune issue n'est possible"

Lundi 18 Octobre 2021

Samedi 16 octobre en Haïti, un groupe de missionnaires, dont 16 Américains et un Canadien ont été enlevés avec leurs familles lors d'un kidnapping de masse, attribué au gang « 400 Mawozo ». C'est le dernier signe de la dégradation sécuritaire du pays depuis des années, dénoncée par plusieurs associations sur place qui ont appelé à la grève ce lundi 18 octobre. Frédéric Thomas, spécialiste d’Haïti, décrypte cette situation de « violence généralisée ». 

Frédéric Thomas est docteur en science politique, chargé d’étude au Centre tricontinental (Cetri), centre de recherche sur les rapports Nord-Sud, basé à Louvain-la-neuve, en Belgique, et auteur de l'ouvrage. 
Sept ans déjà que Haïti fut frappé de plein fouet par le séisme du 12 janvier 2010. La mobilisation mondiale fut rapide et massive. Mais les promesses de l’aide humanitaire internationale étaient aussi déplacées que le constat amer à l’heure des bilans. « Rien n’a changé ». Ce livre, publié en janvier 2013, invite à relire la situation haïtienne à la lumière d’une analyse de l’histoire, des rapports sociaux et des « invariants » humanitaires.

Si le tremblement de terre a fait autant de dégâts, c’est qu’il avait été précédé par une catastrophe sociale où se mêlent histoire néocoloniale et politique néolibérale. Dès lors, la logique humanitaire ne peut ni répondre aux racines du problème ni renverser les conditions qui condamnent Haïti à la répétition des catastrophes « naturelles ». Les chances d’un changement résident donc avant tout dans les mains des Haïtiens luttant pour « défricher la misère et planter la vie nouvelle » (Jacques Roumain).

 

L’échec humanitaire : le cas haïtien  (éditions Couleur livres).

 
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