Une vidéo devenue virale ces derniers jours a placé le Soudan au cœur d’une intense bataille informationnelle. Sur les images, une femme identifiée comme Wafaa apparaît encerclée par des paramilitaires, armes braquées sur elle et ses enfants, au lendemain de la prise d’El-Fasher. La séquence, largement partagée sur les réseaux internationaux, a suscité un flot d’interprétations souvent contradictoires.
Dès sa diffusion, la scène a été présentée par certains influenceurs étrangers — notamment israéliens mais aussi par des militants d’extrême droite occidentaux, comme une attaque ciblée contre des chrétiens au Soudan. Plusieurs personnalités politiques françaises ainsi que des responsables religieux ont relayé cette lecture.
Or, après vérification par plusieurs organisations locales, la femme visible sur la vidéo est musulmane, et non chrétienne. Le message initial a ainsi été rapidement contesté, révélant les risques d’une surinterprétation à motivation politique.
Si l’interprétation religieuse de la vidéo s’est révélée infondée, le contexte de violence, lui, ne fait aucun doute. Au lendemain de la prise d’El-Fasher, des massacres ont été documentés par plusieurs organisations humanitaires : au moins 400 civils auraient été tués dans différents quartiers, certains bilans évoquant même plusieurs centaines de victimes supplémentaires.
Les analystes rappellent cependant que le conflit soudanais n’oppose pas musulmans et chrétiens, mais des factions armées et des groupes ethniques, dans un cadre de rivalités locales profondément enracinées.
L’homme vu sur la vidéo, reconnaissable à ses dreadlocks et à son écharpe blanche, a été identifié. Il s’agit d’al-Fateh Abdullah Idriss, surnommé « Abou Lou Lou », brigadier général des Forces de soutien rapide (FSR). Né à El-Geneina, au Darfour occidental, il a rejoint les paramilitaires en 2018.
Il a récemment été arrêté par son propre camp, qui a reconnu des « débordements » lors de la prise d’El-Fasher, avant d’être relâché. Quelques jours plus tard, il réapparaissait sur de nouvelles vidéos filmées au Kordofan.
La diffusion internationale de cette vidéo a mis en lumière un enjeu majeur : l’instrumentalisation du conflit soudanais par des acteurs extérieurs, qu’ils soient politiques, idéologiques ou médiatiques.
Pendant que certaines voix dénoncent une prétendue « guerre religieuse », les chiffres montrent que la quasi-totalité des victimes sont des musulmans.
De nombreux spécialistes craignent que cette réécriture du conflit serve avant tout à orienter l’opinion publique internationale, au détriment de la compréhension réelle des enjeux.
Selon plusieurs sources locales, Wafaa a survécu à l’incident filmé. Elle serait actuellement en route pour retrouver sa famille, après une longue période de séparation liée au conflit.
Le silence sur d’autres violences interroge
Le débat a été ravivé par une autre séquence, passée quasi inaperçue à l’étranger : on y voit un cheikh âgé, humilié et maltraité, sa barbe arrachée par des miliciens présumés. Le contraste entre la surmédiatisation de la première vidéo et le silence autour de celle-ci interroge certains observateurs sur la sélection des images et la construction de récits à géométrie variable.
Le conflit soudanais, déjà dévastateur pour les civils, se retrouve désormais au centre d’une guerre de l’information, où images et discours circulent sans vérification, amplifiant peurs et tensions.
Les spécialistes soulignent un point essentiel : les milices qui commettent des massacres tuent sans distinction, et le pays ne peut se permettre que sa tragédie soit transformée en outil de propagande. Le Soudan mérite la paix, non l’instrumentalisation de ses souffrances.
Dès sa diffusion, la scène a été présentée par certains influenceurs étrangers — notamment israéliens mais aussi par des militants d’extrême droite occidentaux, comme une attaque ciblée contre des chrétiens au Soudan. Plusieurs personnalités politiques françaises ainsi que des responsables religieux ont relayé cette lecture.
Or, après vérification par plusieurs organisations locales, la femme visible sur la vidéo est musulmane, et non chrétienne. Le message initial a ainsi été rapidement contesté, révélant les risques d’une surinterprétation à motivation politique.
Si l’interprétation religieuse de la vidéo s’est révélée infondée, le contexte de violence, lui, ne fait aucun doute. Au lendemain de la prise d’El-Fasher, des massacres ont été documentés par plusieurs organisations humanitaires : au moins 400 civils auraient été tués dans différents quartiers, certains bilans évoquant même plusieurs centaines de victimes supplémentaires.
Les analystes rappellent cependant que le conflit soudanais n’oppose pas musulmans et chrétiens, mais des factions armées et des groupes ethniques, dans un cadre de rivalités locales profondément enracinées.
L’homme vu sur la vidéo, reconnaissable à ses dreadlocks et à son écharpe blanche, a été identifié. Il s’agit d’al-Fateh Abdullah Idriss, surnommé « Abou Lou Lou », brigadier général des Forces de soutien rapide (FSR). Né à El-Geneina, au Darfour occidental, il a rejoint les paramilitaires en 2018.
Il a récemment été arrêté par son propre camp, qui a reconnu des « débordements » lors de la prise d’El-Fasher, avant d’être relâché. Quelques jours plus tard, il réapparaissait sur de nouvelles vidéos filmées au Kordofan.
La diffusion internationale de cette vidéo a mis en lumière un enjeu majeur : l’instrumentalisation du conflit soudanais par des acteurs extérieurs, qu’ils soient politiques, idéologiques ou médiatiques.
Pendant que certaines voix dénoncent une prétendue « guerre religieuse », les chiffres montrent que la quasi-totalité des victimes sont des musulmans.
De nombreux spécialistes craignent que cette réécriture du conflit serve avant tout à orienter l’opinion publique internationale, au détriment de la compréhension réelle des enjeux.
Selon plusieurs sources locales, Wafaa a survécu à l’incident filmé. Elle serait actuellement en route pour retrouver sa famille, après une longue période de séparation liée au conflit.
Le silence sur d’autres violences interroge
Le débat a été ravivé par une autre séquence, passée quasi inaperçue à l’étranger : on y voit un cheikh âgé, humilié et maltraité, sa barbe arrachée par des miliciens présumés. Le contraste entre la surmédiatisation de la première vidéo et le silence autour de celle-ci interroge certains observateurs sur la sélection des images et la construction de récits à géométrie variable.
Le conflit soudanais, déjà dévastateur pour les civils, se retrouve désormais au centre d’une guerre de l’information, où images et discours circulent sans vérification, amplifiant peurs et tensions.
Les spécialistes soulignent un point essentiel : les milices qui commettent des massacres tuent sans distinction, et le pays ne peut se permettre que sa tragédie soit transformée en outil de propagande. Le Soudan mérite la paix, non l’instrumentalisation de ses souffrances.