Le contrat d’acquisition des drones turcs Bayraktar Akıncı révèle une opération militaire et financière d’une ampleur exceptionnelle pour le Mali, marquée par une forte opacité, des montages financiers suspects et une centralisation stratégique du pouvoir sécuritaire.
Selon "Jeune Afrique" Signé le 15 août 2024 entre le constructeur turc Baykar et non pas le ministère de la Défense mais l’Agence nationale de la sécurité d’État (ANSE), le contrat porte sur l’achat de six drones Akıncı pour un montant final de 210 millions de dollars. Chaque drone est facturé 27,5 millions de dollars, auxquels s’ajoutent munitions, systèmes de contrôle, simulateurs de vol, formations, pièces de rechange et soutien technique. Le coût total initial atteignait 320 millions de dollars, avant une remise exceptionnelle de 110 millions de dollars, jugée anormalement élevée par plusieurs experts.
Le choix de confier la contractualisation aux services de renseignement, plutôt qu’au ministère de la Défense, a permis de classer le dossier à un niveau élevé de confidentialité, échappant ainsi au contrôle parlementaire, à la comptabilité publique et au ministère des Finances. Or, le budget officiel de l’ANSE pour 2024 (32 millions de dollars) est très largement inférieur au coût de l’opération, ce qui alimente de forts soupçons de financements occultes, via des caisses noires, des fonds non traçables ou des apports extérieurs.
Le contrat partiellement divulgué (13 pages dont 6 manquantes) détaille les clauses administratives et certaines configurations techniques, mais occulte le montage financier précis, renforçant les soupçons de rétrocommissions ou de facturation parallèle. La présence explicite de la remise dans le contrat est, selon des spécialistes de l’armement, une anomalie majeure dans ce type de transactions.
Sur le plan politique, cette opération illustre la volonté du président de transition Assimi Goïta de reprendre le contrôle direct de l’appareil sécuritaire, en marginalisant le ministère de la Défense au profit de ses alliés au sein des services de renseignement. Elle s’inscrit aussi dans une stratégie de remplacement partiel des mercenaires de Wagner, dont l’efficacité a été jugée insuffisante.
Enfin, malgré cet investissement colossal et la montée en gamme technologique des Fama, l’efficacité militaire reste contestée. Deux des drones Akıncı ont déjà été détruits l’un lors d’un entraînement, l’autre abattu par l’Algérie tandis que des frappes de drones ont causé la mort de civils, y compris des enfants, sans enrayer la progression des groupes jihadistes.
En somme, le contrat révèle un achat stratégique coûteux, une gestion opaque des finances publiques, et une militarisation accrue dont les résultats opérationnels et humains restent largement controversés.
Selon "Jeune Afrique" Signé le 15 août 2024 entre le constructeur turc Baykar et non pas le ministère de la Défense mais l’Agence nationale de la sécurité d’État (ANSE), le contrat porte sur l’achat de six drones Akıncı pour un montant final de 210 millions de dollars. Chaque drone est facturé 27,5 millions de dollars, auxquels s’ajoutent munitions, systèmes de contrôle, simulateurs de vol, formations, pièces de rechange et soutien technique. Le coût total initial atteignait 320 millions de dollars, avant une remise exceptionnelle de 110 millions de dollars, jugée anormalement élevée par plusieurs experts.
Le choix de confier la contractualisation aux services de renseignement, plutôt qu’au ministère de la Défense, a permis de classer le dossier à un niveau élevé de confidentialité, échappant ainsi au contrôle parlementaire, à la comptabilité publique et au ministère des Finances. Or, le budget officiel de l’ANSE pour 2024 (32 millions de dollars) est très largement inférieur au coût de l’opération, ce qui alimente de forts soupçons de financements occultes, via des caisses noires, des fonds non traçables ou des apports extérieurs.
Le contrat partiellement divulgué (13 pages dont 6 manquantes) détaille les clauses administratives et certaines configurations techniques, mais occulte le montage financier précis, renforçant les soupçons de rétrocommissions ou de facturation parallèle. La présence explicite de la remise dans le contrat est, selon des spécialistes de l’armement, une anomalie majeure dans ce type de transactions.
Sur le plan politique, cette opération illustre la volonté du président de transition Assimi Goïta de reprendre le contrôle direct de l’appareil sécuritaire, en marginalisant le ministère de la Défense au profit de ses alliés au sein des services de renseignement. Elle s’inscrit aussi dans une stratégie de remplacement partiel des mercenaires de Wagner, dont l’efficacité a été jugée insuffisante.
Enfin, malgré cet investissement colossal et la montée en gamme technologique des Fama, l’efficacité militaire reste contestée. Deux des drones Akıncı ont déjà été détruits l’un lors d’un entraînement, l’autre abattu par l’Algérie tandis que des frappes de drones ont causé la mort de civils, y compris des enfants, sans enrayer la progression des groupes jihadistes.
En somme, le contrat révèle un achat stratégique coûteux, une gestion opaque des finances publiques, et une militarisation accrue dont les résultats opérationnels et humains restent largement controversés.