Face à des chiffres alarmants (13 %) d'adolescentes enceintes et de femmes victimes de violence (27 %), le Sénégal a tenu son premier Symposium national sur la justice reproductive.
Le Sénégal a franchi une étape décisive dans le débat public sur les droits sexuels et reproductifs, en tenant la première édition de son Symposium national sur la justice reproductive et la santé de la reproduction.
Organisé par la Direction de la santé de la mère et de l’enfant (DSME) et la task force, un comité de plaidoyer pour les droits des femmes et des filles a réuni experts, chercheurs, acteurs communautaires et représentants de la société civile.
Pendant deux jours, les participants ont dressé un état des lieux sans concession. Les données de l’enquête démographique et de santé (EDS) 2023 révèlent une urgence sanitaire et sociale criante :
grossesses précoces : 13 % des adolescentes âgées de 15 à 19 ans sont déjà enceintes. Violences subies : plus de 27 % des femmes ont subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans. Mortalité maternelle : elle reste tragiquement élevée, avec 213 décès pour 100 000 naissances vivantes. L’avortement clandestin figure parmi les principales causes évitables de ces décès.
La docteure Ndèye Diouf, représentante de la DSME, a insisté sur le fait que « la santé reproductive maternelle, néonatale, infantile et adolescente est une priorité nationale » soulignant la nécessité de services de qualité pour réduire la mortalité et prévenir les pratiques dangereuses.
Plaidoyer pour une loi sur l’avortement médicalisé
L'objectif central du symposium est de faire progresser l’accès à l’avortement médicalisé en cas de viol et d’inceste. Aïssatou Ndiaye, coordinatrice de la task force, a rappelé les efforts continus de cette coalition, créée en 2013, pour faire adopter une loi autorisant cette exception.
Elle a également souligné l'impératif d’un financement endogène durable pour garantir l’accès aux services de santé reproductive.
Fadiou Toumbou, représentante pays de Population Council, a qualifié le symposium d’« espace unique de dialogue et de co-construction », insistant sur l’importance de disposer de données fiables pour orienter efficacement les politiques publiques.
Les panels ont permis de croiser diverses perspectives enrichissant le débat législatif. De jeunes ambassadrices ont partagé les réalités vécues face aux grossesses forcées, des experts ont éclairé les conséquences sanitaires des avortements clandestins.
Les discussions ont aussi porté sur les mouvements sociaux anti-choix, les stratégies de communication pour briser le silence et les pistes de financement endogène.
Vers un rapport et une action renforcée
Au terme des échanges, la task force s’est engagée à formuler des recommandations ciblées visant à intégrer l’accès à l’avortement médicalisé en cas de viol et d’inceste dans les politiques nationales et dans la législation.
Au terme du symposium, un rapport général sera produit et servira de base à un plaidoyer renforcé auprès des autorités et des partenaires.
seneweb
Le Sénégal a franchi une étape décisive dans le débat public sur les droits sexuels et reproductifs, en tenant la première édition de son Symposium national sur la justice reproductive et la santé de la reproduction.
Organisé par la Direction de la santé de la mère et de l’enfant (DSME) et la task force, un comité de plaidoyer pour les droits des femmes et des filles a réuni experts, chercheurs, acteurs communautaires et représentants de la société civile.
Pendant deux jours, les participants ont dressé un état des lieux sans concession. Les données de l’enquête démographique et de santé (EDS) 2023 révèlent une urgence sanitaire et sociale criante :
grossesses précoces : 13 % des adolescentes âgées de 15 à 19 ans sont déjà enceintes. Violences subies : plus de 27 % des femmes ont subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans. Mortalité maternelle : elle reste tragiquement élevée, avec 213 décès pour 100 000 naissances vivantes. L’avortement clandestin figure parmi les principales causes évitables de ces décès.
La docteure Ndèye Diouf, représentante de la DSME, a insisté sur le fait que « la santé reproductive maternelle, néonatale, infantile et adolescente est une priorité nationale » soulignant la nécessité de services de qualité pour réduire la mortalité et prévenir les pratiques dangereuses.
Plaidoyer pour une loi sur l’avortement médicalisé
L'objectif central du symposium est de faire progresser l’accès à l’avortement médicalisé en cas de viol et d’inceste. Aïssatou Ndiaye, coordinatrice de la task force, a rappelé les efforts continus de cette coalition, créée en 2013, pour faire adopter une loi autorisant cette exception.
Elle a également souligné l'impératif d’un financement endogène durable pour garantir l’accès aux services de santé reproductive.
Fadiou Toumbou, représentante pays de Population Council, a qualifié le symposium d’« espace unique de dialogue et de co-construction », insistant sur l’importance de disposer de données fiables pour orienter efficacement les politiques publiques.
Les panels ont permis de croiser diverses perspectives enrichissant le débat législatif. De jeunes ambassadrices ont partagé les réalités vécues face aux grossesses forcées, des experts ont éclairé les conséquences sanitaires des avortements clandestins.
Les discussions ont aussi porté sur les mouvements sociaux anti-choix, les stratégies de communication pour briser le silence et les pistes de financement endogène.
Vers un rapport et une action renforcée
Au terme des échanges, la task force s’est engagée à formuler des recommandations ciblées visant à intégrer l’accès à l’avortement médicalisé en cas de viol et d’inceste dans les politiques nationales et dans la législation.
Au terme du symposium, un rapport général sera produit et servira de base à un plaidoyer renforcé auprès des autorités et des partenaires.
seneweb