Sénégal : la coalition DJONE charge Ousmane Sonko et appelle le président Diomaye Faye à « assumer ses responsabilités »

Vendredi 14 Novembre 2025

La coalition DJONE a publié, à l’issue de sa réunion du 12 novembre 2025, un communiqué au ton particulièrement sévère sur la situation politique, institutionnelle et économique du Sénégal. Le secrétariat politique, dirigé par Mohamed Moustapha Diagne, y dénonce une « gouvernance désordonnée » et met directement en cause le Premier ministre Ousmane Sonko, accusé d’être devenu un « obstacle au progrès économique et social du pays ».

Selon la coalition DJONE, les querelles internes au sommet de l’État, longtemps dissimulées derrière une cohésion de façade, éclatent désormais publiquement. Le communiqué évoque des « divergences irréconciliables » entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre, révélant deux visions diamétralement opposées du pouvoir.

Le président, indique DJONE, chercherait à « privilégier la réconciliation nationale et le développement », tandis que son chef du gouvernement serait enfermé dans « une logique de confrontation fondée sur une judiciarisation excessive du mandat, assimilable à un règlement de comptes politique ».

La coalition estime que le récent conflit autour de la restructuration de la coalition Diomaye Président n’est que l’expression la plus récente de ces tensions internes, annonciatrices d’une possible « crise institutionnelle majeure ».

Un appel direct au président : “assumer pleinement sa responsabilité” La coalition DJONE exhorte le chef de l’État à réaffirmer son autorité et à rappeler que son unique loyauté doit aller « au peuple sénégalais, dépositaire du suffrage universel ».

Selon le communiqué, le président doit « préserver la dignité de sa fonction » et mettre fin à l’influence de son Premier ministre, dont les méthodes seraient devenues incompatibles avec l’exigence de stabilité nationale.


Le texte est particulièrement virulent à l’égard du Premier ministre.
Ousmane Sonko est décrit comme un dirigeant « conflictuel », rétif à la discipline administrative, ayant fini par indisposer : l’opposition, la presse, les magistrats, les partenaires internationaux, les bailleurs de fonds, et même une partie de la mouvance présidentielle.

Son discours jugé « radical » aurait, selon la coalition DJONE, contribué à « fragiliser la confiance, décourager l’investissement et accélérer la dégradation économique ».

Une économie “affaiblie” et des Sénégalais durement touchés
DJONE dresse un tableau préoccupant de la situation économique : inflation persistante, baisse du pouvoir d’achat, faillites d’entreprises,
pertes massives d’emplois.

Face à la contraction des recettes publiques et au ralentissement de la croissance, le gouvernement aurait recours à un « effort fiscal supplémentaire » imposé aux citoyens, accentuant selon la coalition l’exaspération populaire.


La coalition va plus loin en affirmant que l’ancien chef de l’opposition serait davantage tourné vers sa propre projection politique en vue de l’élection présidentielle de 2029 que vers la réussite du quinquennat en cours. Pour DJONE, cette attitude compromet gravement les chances de rétablissement économique et social du pays.

“Il est temps de lui trouver une porte de sortie honorable”
Le communiqué conclut sans ambiguïté : pour restaurer un climat politique apaisé et remettre le Sénégal sur la voie de la stabilité, le Premier ministre Ousmane Sonko doit être écarté.

La coalition estime que seule une rupture claire peut permettre au pouvoir en place de retrouver cohérence et crédibilité. « Sans un Sénégal réconcilié, apaisé et juste, il ne pourra y avoir ni stabilité, ni prospérité durable », écrivent les signataires.

Le coordonnateur national, Mohamed Moustapha Diagne, signe ce communiqué qui risque d’alimenter davantage le débat national, déjà marqué par de fortes tensions au sein de la majorité.
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