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Retraites du Sénégal : L’exemple Ivoirien

Vendredi 9 Août 2024

Dans son message à la nation en date du 6 Aout 2024, le président ivoirien a décidé d’octroyer le 1er Septembre de chaque année, une prime spéciale du 1/3 de leur pension mensuelle comme il le précise aux vaillants retraités du public comme du privé avec effet immédiat.

Donc dans quelques semaines. Un 13eme mois en quelque sorte
Des mesures de cette nature sont à saluer et tout dirigeant soucieux et conscient doit s’en inspirer car elles contribuent à l’amélioration des conditions de vie de cette couche vulnérable par son impact dans le porte-monnaie afin de mieux faire face à la conjoncture.
Malheureusement, c’est l’océan entre les retraités du Sénégal et ceux de la sous-région en matière de revenus et de prise en charge adéquate des soins de santé.


Je crois, j’espère et je souhaite que les nouvelles autorités qui soit dit en passant n’ont aucune responsabilité sur la situation de l’IPRES, soient assez bien inspirés pour se pencher sur cette problématique et de trouver rapidement les meilleures solutions possibles dans le cadre d’un « JUBANTI » pour cette importante masse de ses pensionnés qui continuent avec leurs maigres revenus de tenir leurs familles en assurant le quotidien en plus des autres services sociaux de base.

Le bréviaire est déjà entre leurs mains, à savoir le dernier DPBE 2025-2027, rapport disponible et  dont le concepteur est l’actuel Ministre des Finances et du Budget
Le diagnostic est déjà fait, il ne reste que la thérapie à appliquer pour un redressement durable de notre institution que l’état du Sénégal en premier lieu et certains de ses démembrements ont plombé et vampirisé du fait de leurs immunités d’exécution que rien ne justifie d’ailleurs et dans ce lot, nous avons l’hôpital Principal, COUD, DDD etc. qui doivent plus 70 Milliards à l’institution. C’est presque l’équivalent d’une année de paiement de pensions et ce n’est pas juste.


Cet hôpital principal a la fâcheuse habitude de refouler les retraités  malades de l’ipres en leur disant que l’Ipres nous doit de l’argent et se garder de dire que l’hôpital aussi doit à l’ipres. La situation débitrice de ces entités n’est que du DDP (Détournement de Deniers Privés) et cela  doit cesser Avec un certain niveau de salariés, toutes les sociétés du pays sont tenues de payer leurs cotisations sociales à l’Ipres le 10  du mois suivant le paiement sous peine de pénalités. Ces cotisations sociales sont tirées à hauteur de 5,6% au Régime Général et 2,8 pour le Régime Cadre et ces  ponctions sont pérées sur le bulletin du salarié donc sur ses revenus et l’entreprise est tenue de reverser sa part qui équivaut à 8,4% au RG et 3,2% au RCC. Donc 14% au RG et 6% au RCC. Voilà le principe.


Maintenant si une entité de l’état, retient les pourcentages cités plus haut sur les revenus des retraités  et en plus ne libère pas la part patronale, c’est du détournement de deniers privés par l’état et ses démembrements. Pour avoir vécu pareille situation je m’inquiète si cette situation perdure car ce sont les futurs retraités de ces entités qui vont en pâtir. Pour avoir été confronté à ce genre de situation à partir de 1989 dans une grande société du parapublic ou j’ai été recruté comme auditeur interne suite à un détournement et qui avait à l’époque un capital social de 3.600.000.000 dont 96,14% appartenait à l’état et près de 1.000 salariés. On comptait à l’époque les sociétés qui avaient un tel capital social. Je venais du privé, à jour de mes cotisations dans les structures antérieures ou j’ai eu à travailler, mais j’ignorais la situation de la société envers l’ipres


C’est à partir de1990 quand on m’a confié le département comptabilité et trésorerie que j’ai découvert dans les états financiers la dette colossale de la société envers les organismes dont l’ipres pour près d’un milliard et près de 400.000.000 pour la caisse
Près d’une vingtaine du personnel allait à la retraite chaque année et ne pouvait percevoir leurs pensions à taux plein. Grâce à la magnanimité des dirigeants de l’ipres de l’époque, nous avions pu obtenir de liquider les sommes dues qui les concernaient à l’ipres afin qu’ils aient la pension complète, mais la dette se creusait davantage avec les cotisations nouvelles à payer. Il nous a fallu 10 ans pour voir cette ardoise effacée grâce au concours de l’AFD qui avait conditionné son financement en demandant la liquidation pure et simple de cette société du parapublic. Après un travail acharné que j’ai effectué avec le cabinet de feu Mayoro Wade, la situation des salariés a été  sauvée. Les dirigeants de l’ipres peuvent témoigner de la situation que j’évoque.


C’est à partir de la 1ère alternance que l’ipres a commencé à être une véritable vache à lait avec Wade qui a puisé 27 milliards pour cette statue de Ouakam que je ne peux qualifier par pudeur, la seconde alternance ne cotisait pas et demandait à l’ipres de préfinancer des augmentations avec promesse de participer sans jamais respecter ses engagements depuis la pension minimale pour finir nous parler de « tensions de trésorerie »


Et il faut l’avouer aussi, nous avons eu des augmentations de la pension de plus de 50% depuis 2012, mais l’impact est très marginal pour la majorité des retraités (ceux qui touchent la pension minimale de 35.000 CFA) et les veuves qui n’en ont pas bénéficié ce qui est une injustice. Les grands bénéficiaires de ces augmentations de 10% à chaque fois sont ceux qui comme moi bénéficient du statut de cadres.

Le problème de l’ipres est essentiellement dans ses statuts obsolètes qui datent de 1958 et inchangés depuis lors et un règlement intérieur inadapté qu’il y’a lieu de réformer
En Côte d’ivoire on améliore la situation des retraités, ici l’état et ses structures détournent impunément l’argent des retraités depuis 25 ans et cela doit cesser
Salif Ndiaye
Retraité membre ARVOS
( Association des Retraités, Veuves et Orphelins du Sénégal)
 

 
 
 
 
 
 
 
 
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