La suspension immédiate des couches et serviettes hygiéniques de la marque Softcare continue de provoquer une onde de choc. En cause, la découverte de matières premières périmées dans la chaîne de fabrication, à l’issue d’une inspection menée par l’Agence sénégalaise de la réglementation pharmaceutique (ARP). Une affaire que les acteurs du commerce, les défenseurs des consommateurs et les juristes qualifient désormais de grave scandale sanitaire.
Face au silence de l’entreprise incriminée, l’Association des Boutiquiers du Sénégal exprime de vives inquiétudes. Son président, Aliou Ba, déplore l’absence totale de communication de la société Softcare et interpelle l’État sur la nécessité d’informer clairement les populations.
« Ce qui nous inquiète profondément, c’est que la société concernée n’a toujours pas réagi pour apporter des explications, rassurer ou informer la population. Nous pensons également que l’État doit édifier les Sénégalais sur trois points essentiels : quel est le stock réellement concerné ? Quelle est la date exacte des matières premières incriminées ? S’agit-il de risques avérés ou non ? », a-t-il déclaré.
Les commerçants, tout en affirmant leur volonté de coopérer avec les autorités, refusent d’être les victimes collatérales de cette affaire.
« Nous voulons protéger les consommateurs. Nous sommes prêts à coopérer, mais les commerçants ne doivent pas perdre de l’argent à cause d’un problème qui ne vient pas d’eux. La société doit récupérer ses produits et rembourser les commerçants. À défaut, nous serons obligés de cesser totalement l’achat et la vente de cette marque, même lorsque le problème sera résolu », a averti Aliou Ba sur les ondes de la RFM.
Une infraction pénale lourdement sanctionnée
Sur le plan juridique, les faits sont d’une extrême gravité, selon le professeur Iba Barry Camara, pénaliste. Interrogé par L’Observateur, il rappelle que la mise sur le marché de produits périmés constitue une infraction pénale sévèrement réprimée par la loi.
« La commercialisation de produits périmés, surtout lorsqu’ils sont destinés à des personnes vulnérables comme les bébés ou les femmes, relève d’un délit caractérisé de mise en danger de la vie d’autrui », explique-t-il.
Le spécialiste précise que le code d’hygiène est sans ambiguïté : la simple détention de produits périmés destinés à la vente suffit à engager la responsabilité pénale de l’entreprise. Les sanctions prévues vont de deux à trois ans d’emprisonnement, assorties d’amendes et de la saisie immédiate des marchandises incriminées.
« Le délit est constitué dès lors que l’intention de mise en circulation est établie, même avant toute vente effective », souligne-t-il, rappelant également que les agents d’hygiène disposent de pouvoirs étendus pour interpeller les contrevenants et les déférer devant le procureur.
L’ARP ferme, la suspension maintenue
Pour rappel, l’Agence sénégalaise de la réglementation pharmaceutique (ARP) a ordonné la suspension immédiate de la vente des produits Softcare pour des raisons de santé publique. Les services de contrôle ont constaté que des matières premières périmées étaient utilisées dans la fabrication de produits destinés aux bébés, aux enfants et aux femmes.
L’organe de régulation précise que cette suspension restera en vigueur jusqu’à la mise en conformité totale de l’usine, la validation des nouvelles matières premières et la levée de toutes les non-conformités constatées.
Les consommateurs appelés à la vigilance
De son côté, Momar Ndao, président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), salue la décision de l’ARP, qu’il qualifie de conforme aux procédures d’agrément.
« Même si un produit est validé à l’origine, des dérives peuvent intervenir par la suite », explique-t-il, justifiant la nécessité de contrôles réguliers et rapprochés.
Il invite les consommateurs à jouer pleinement leur rôle de sentinelles sanitaires :
« Il faut signaler et remonter toutes les bizarreries constatées sur les produits afin de renforcer la vigilance collective ».
Momar Ndao plaide également pour un renforcement des moyens humains et logistiques des corps de contrôle et souhaite que les forces de défense et de sécurité soient associées aux opérations de terrain. Il met enfin en garde contre l’action de « certains lobbies » cherchant à entretenir l’impunité dans des dossiers sensibles, appelant à des associations de consommateurs fortes, capables de constituer de véritables contre-pouvoirs.
Face au silence de l’entreprise incriminée, l’Association des Boutiquiers du Sénégal exprime de vives inquiétudes. Son président, Aliou Ba, déplore l’absence totale de communication de la société Softcare et interpelle l’État sur la nécessité d’informer clairement les populations.
« Ce qui nous inquiète profondément, c’est que la société concernée n’a toujours pas réagi pour apporter des explications, rassurer ou informer la population. Nous pensons également que l’État doit édifier les Sénégalais sur trois points essentiels : quel est le stock réellement concerné ? Quelle est la date exacte des matières premières incriminées ? S’agit-il de risques avérés ou non ? », a-t-il déclaré.
Les commerçants, tout en affirmant leur volonté de coopérer avec les autorités, refusent d’être les victimes collatérales de cette affaire.
« Nous voulons protéger les consommateurs. Nous sommes prêts à coopérer, mais les commerçants ne doivent pas perdre de l’argent à cause d’un problème qui ne vient pas d’eux. La société doit récupérer ses produits et rembourser les commerçants. À défaut, nous serons obligés de cesser totalement l’achat et la vente de cette marque, même lorsque le problème sera résolu », a averti Aliou Ba sur les ondes de la RFM.
Une infraction pénale lourdement sanctionnée
Sur le plan juridique, les faits sont d’une extrême gravité, selon le professeur Iba Barry Camara, pénaliste. Interrogé par L’Observateur, il rappelle que la mise sur le marché de produits périmés constitue une infraction pénale sévèrement réprimée par la loi.
« La commercialisation de produits périmés, surtout lorsqu’ils sont destinés à des personnes vulnérables comme les bébés ou les femmes, relève d’un délit caractérisé de mise en danger de la vie d’autrui », explique-t-il.
Le spécialiste précise que le code d’hygiène est sans ambiguïté : la simple détention de produits périmés destinés à la vente suffit à engager la responsabilité pénale de l’entreprise. Les sanctions prévues vont de deux à trois ans d’emprisonnement, assorties d’amendes et de la saisie immédiate des marchandises incriminées.
« Le délit est constitué dès lors que l’intention de mise en circulation est établie, même avant toute vente effective », souligne-t-il, rappelant également que les agents d’hygiène disposent de pouvoirs étendus pour interpeller les contrevenants et les déférer devant le procureur.
L’ARP ferme, la suspension maintenue
Pour rappel, l’Agence sénégalaise de la réglementation pharmaceutique (ARP) a ordonné la suspension immédiate de la vente des produits Softcare pour des raisons de santé publique. Les services de contrôle ont constaté que des matières premières périmées étaient utilisées dans la fabrication de produits destinés aux bébés, aux enfants et aux femmes.
L’organe de régulation précise que cette suspension restera en vigueur jusqu’à la mise en conformité totale de l’usine, la validation des nouvelles matières premières et la levée de toutes les non-conformités constatées.
Les consommateurs appelés à la vigilance
De son côté, Momar Ndao, président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), salue la décision de l’ARP, qu’il qualifie de conforme aux procédures d’agrément.
« Même si un produit est validé à l’origine, des dérives peuvent intervenir par la suite », explique-t-il, justifiant la nécessité de contrôles réguliers et rapprochés.
Il invite les consommateurs à jouer pleinement leur rôle de sentinelles sanitaires :
« Il faut signaler et remonter toutes les bizarreries constatées sur les produits afin de renforcer la vigilance collective ».
Momar Ndao plaide également pour un renforcement des moyens humains et logistiques des corps de contrôle et souhaite que les forces de défense et de sécurité soient associées aux opérations de terrain. Il met enfin en garde contre l’action de « certains lobbies » cherchant à entretenir l’impunité dans des dossiers sensibles, appelant à des associations de consommateurs fortes, capables de constituer de véritables contre-pouvoirs.