Règlements de comptes au PS : à quel jeu joue Olivier Faure ?

Dimanche 3 Juillet 2022

Deux semaines après les élections législatives, le Premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure a décidé de suspendre les adhérents qui s’étaient présentés en dehors de l’accord de la Nupes. Ce qui suscite des questionnements quant à l’avenir du parti, qui va tenir un congrès à l’automne.


Règlements de comptes au PS. Olivier Faure, le Premier secrétaire du parti socialiste, a décidé de sanctionner les adhérents s’étant présentés aux élections législatives, sans tenir compte de l’accord Nupes. 79 candidats et suppléants sont concernés. Ils sont d’abord suspendus. Ils seront ensuite présentés à la commission des conflits qui pourrait prononcer à leur encontre une exclusion provisoire (6 mois à un an). Encore faut-il remplacer le responsable de cette commission. Il a démissionné de ses fonctions… Pour protester contre l’accord Nupes.


L’avenir du PS en jeu lors d’un congrès à l’automne
Certes, Olivier Faure peut encore s’inspirer de ce que fut le congrès d’Epinay de François Mitterrand. Par exemple en reprenant à son compte l’idée d’états généraux de la gauche, ouverts aux multiples acteurs (micro-partis se réclamant de la gauche, associations, syndicats, intellectuels, etc.), susceptibles de s’impliquer dans une recomposition. Cette idée a été avancée par Carole Delga, la présidente de l’Occitanie. Son étoile a cependant pâli au vu des scores obtenus par les candidats dissidents qu’elle a soutenus dans sa région. De son côté, Stéphane Le Foll, le Maire du Mans, prépare une rencontre dans sa ville, le 16 juillet. Mais il peine à se départir de sa réputation d’héritier du quinquennat de François Hollande. Or, il n’a pas laissé de bons souvenirs parmi les militants.

En ouvrant la chasse aux dissidents, Olivier Faure, indique pourtant qu’il espère surtout, à l’approche d’un congrès prévu à l’automne, conserver sa main mise sur un PS traumatisé par l’humiliant échec d’Anne Hidalgo à la présidentielle. Un PS qui compte moins de 30 000 adhérents. Une logique de liquidateur qui convient parfaitement à Jean-Luc Mélenchon.



S’il est vrai que l’accord électoral pour les législatives était souhaité par une forte proportion d’électeurs de gauche, il est tout aussi évident qu’il a été à l’avantage des Insoumis. La question est donc maintenant, telle que la résume le responsable d’une fédération : « Le PS veut-il rester une force d’appoint au service de la stratégie de Jean-Luc Mélenchon ou peut-il se donner les moyens de retrouver sa vocation de parti de gouvernement ? Et au service de quel projet ? ». Cette question se pose avec d’autant plus d’acuité que l’agenda électoral initial (européennes en 2024, municipales en 2026 et présidentielle en 2027) pourrait s’accélérer si Emmanuel Macron est contraint de dissoudre l’Assemblée Nationale, à une échéance plus rapprochée.

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