Uvira, « ville de la résistance et de la paix » comme le proclame sa devise, est tombée aux mains des rebelles de l’AFC/M23, ce mercredi 10 décembre. Ils ont pris possession de la mairie, où trône la devise, et du gouvernorat militaire intérimaire, une imposante bâtisse surnommée « la Maison-Blanche », laquelle s’était vidée de son administration.
Depuis Bujumbura, au Burundi voisin où il réside en partie depuis plusieurs semaines, le gouverneur Jean-Jacques Purusi ne dément plus ce qu’il appelait encore en milieu de matinée des rumeurs et des « intox de l’ennemi ». Quelques heures plus tard, interrogé sur la chute de la ville, il répondait en évoquant la nécessité de « vérifier ». Des sources gouvernementales congolaises jointes par Jeune Afrique admettent, elles, que la deuxième plus grande localité du Sud-Kivu, dans l’est de la RDC, est perdue.
« Nous confirmons que la ville d’Uvira est désormais libérée », a annoncé sur X Lawrence Kanyuka, le porte-parole de l’AFC/M23 vers 13 heures, heure de Paris. « Nous sommes à Uvira et ce n’est pas une offensive. Nous nous défendons. Nous sommes venus taire la menace à la source, et là elle s’est retirée à Makobola. Nos forces sont en train de se déployer pour sécuriser la population en détresse », explique un cadre rebelle à Jeune Afrique. La présence de l’AFC/M23 à proximité de Bujumbura fait craindre une régionalisation du conflit, même si Bertrand Bisimwa, le président du M23, assure ne pas vouloir attaquer le Burundi, qui a fermé sa frontière avec la RDC.
Uvira vidée de son armée et de ses habitants
Si des habitants évoquent des tirs et des bombardements dans certains quartiers dans la matinée, la ville ne semble pas avoir été le théâtre d’affrontements intenses. « Des FARDC [les Forces armées congolaises] incontrôlés et des miliciens wazalendo sans commandement déambulent dans les rues, tout comme des collabos de l’ennemi », décrivait à Jeune Afrique un responsable politique aux alentours de 10 heures, ce mercredi matin. « C’est le chaos pour la population qui est effrayée. Il y a des déplacements massifs de population vers le Burundi et la ville de Baraka en territoire de Fizi », poursuivait-il.
Rien ne semble avoir pu empêcher cette prise, stratégique pour l’AFC/M23 parce qu’elle lui ouvre l’accès au lac Tanganyika et à la province du même nom, située plus au sud. La veille, les États-Unis et les autres membres du Groupe de contact international pour la région des Grands Lacs, présidé par l’Allemagne, avaient pourtant exhorté le M23 et les Forces de défense rwandaises (FDR) « à cesser immédiatement les opérations offensives dans l’est de la RDC, en particulier dans le Sud-Kivu » et appelé les FDR « à se retirer de l’est de la RDC. » De son côté, Kigali rejette toute responsabilité dans les combats en cours et accuse la RDC de violation du cessez-le-feu.
L’intensification du conflit confirme la portée finalement très symbolique de l’accord de paix signé à Washington, le 4 décembre, entre les présidents Paul Kagame et Félix Tshisekedi en présence de Donald Trump. Ce dernier n’avait d’ailleurs pas attendu pour affirmer un peu vite qu’il avait mis un terme à cette guerre.
Depuis Bujumbura, au Burundi voisin où il réside en partie depuis plusieurs semaines, le gouverneur Jean-Jacques Purusi ne dément plus ce qu’il appelait encore en milieu de matinée des rumeurs et des « intox de l’ennemi ». Quelques heures plus tard, interrogé sur la chute de la ville, il répondait en évoquant la nécessité de « vérifier ». Des sources gouvernementales congolaises jointes par Jeune Afrique admettent, elles, que la deuxième plus grande localité du Sud-Kivu, dans l’est de la RDC, est perdue.
« Nous confirmons que la ville d’Uvira est désormais libérée », a annoncé sur X Lawrence Kanyuka, le porte-parole de l’AFC/M23 vers 13 heures, heure de Paris. « Nous sommes à Uvira et ce n’est pas une offensive. Nous nous défendons. Nous sommes venus taire la menace à la source, et là elle s’est retirée à Makobola. Nos forces sont en train de se déployer pour sécuriser la population en détresse », explique un cadre rebelle à Jeune Afrique. La présence de l’AFC/M23 à proximité de Bujumbura fait craindre une régionalisation du conflit, même si Bertrand Bisimwa, le président du M23, assure ne pas vouloir attaquer le Burundi, qui a fermé sa frontière avec la RDC.
Uvira vidée de son armée et de ses habitants
Si des habitants évoquent des tirs et des bombardements dans certains quartiers dans la matinée, la ville ne semble pas avoir été le théâtre d’affrontements intenses. « Des FARDC [les Forces armées congolaises] incontrôlés et des miliciens wazalendo sans commandement déambulent dans les rues, tout comme des collabos de l’ennemi », décrivait à Jeune Afrique un responsable politique aux alentours de 10 heures, ce mercredi matin. « C’est le chaos pour la population qui est effrayée. Il y a des déplacements massifs de population vers le Burundi et la ville de Baraka en territoire de Fizi », poursuivait-il.
Rien ne semble avoir pu empêcher cette prise, stratégique pour l’AFC/M23 parce qu’elle lui ouvre l’accès au lac Tanganyika et à la province du même nom, située plus au sud. La veille, les États-Unis et les autres membres du Groupe de contact international pour la région des Grands Lacs, présidé par l’Allemagne, avaient pourtant exhorté le M23 et les Forces de défense rwandaises (FDR) « à cesser immédiatement les opérations offensives dans l’est de la RDC, en particulier dans le Sud-Kivu » et appelé les FDR « à se retirer de l’est de la RDC. » De son côté, Kigali rejette toute responsabilité dans les combats en cours et accuse la RDC de violation du cessez-le-feu.
L’intensification du conflit confirme la portée finalement très symbolique de l’accord de paix signé à Washington, le 4 décembre, entre les présidents Paul Kagame et Félix Tshisekedi en présence de Donald Trump. Ce dernier n’avait d’ailleurs pas attendu pour affirmer un peu vite qu’il avait mis un terme à cette guerre.