Depuis la débâcle des Forces armées de la RDC face au M23 dans l’Est du pays, l’enquête ouverte en août 2025 pour établir les responsabilités avance lentement, alimentant les soupçons de trahisons internes, de détournements et de collusions avec le Rwanda. Malgré les millions de dollars mobilisés par l’État, la rébellion a conquis Goma, Bukavu et plusieurs zones stratégiques.
Une vingtaine de généraux et d’officiers supérieurs ont été interrogés, et au moins onze sont détenus, parmi eux des figures très influentes : le général Franck Ntumba, l’ex-chef d’état-major Christian Tshiwewe, le général Ndaywel Okura ou encore John Tshibangu. Tous sont maintenus dans des « villas sécurisées » plutôt qu’en prison, dans des conditions jugées correctes. Les charges portent sur des soupçons de collusion avec le Rwanda, de détournement de fonds et de défaillances logistiques volontaires.
L’enquête, qualifiée de « hautement sensible » par le général-major Sylvain Ekenge, reste au stade préjuridictionnel sans calendrier pour d’éventuelles mises en accusation. Certains officiers, comme le lieutenant-général Pacifique Masunzu, ont été récemment destitués et arrêtés, élargissant le périmètre de l’instruction.
D'après Jeune Afrique la Garde républicaine a également transféré plusieurs militaires liés à des personnalités influentes, évoquant la crainte d’un mouvement subversif visant à renverser le président Félix Tshisekedi. Les visites familiales suspendues ont été rétablies après une mission de la CNDH, qui assure que les détenus sont « bien traités ».
Cependant, des ONG dénoncent une détention prolongée sans procès, des violations des droits et des risques de torture. Alors que le M23 poursuit son avancée malgré l’accord de Doha et que les élections approchent, cette vaste purge interne fragilise encore davantage l’armée congolaise. Aucun procès n’a pour l’instant été annoncé.