Les 6,7 millions d’électeurs guinéens sont appelés aux urnes ce dimanche 28 décembre pour le premier tour de l’élection présidentielle, un scrutin présenté comme un tournant majeur après plus de quatre années de transition politique. Cette consultation doit marquer le retour à l’ordre constitutionnel, dans un contexte politique, sécuritaire et institutionnel particulièrement sensible.
Huit candidats sont en lice, dont le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, figure centrale de ce scrutin. Arrivé au pouvoir à la faveur du coup d’État ayant renversé Alpha Condé en septembre 2021, Mamadi Doumbouya avait pourtant promis de ne pas se présenter à l’élection présidentielle. Il est finalement candidat, une décision que son entourage justifie par la volonté de « consolider les acquis de la transition » et de « poursuivre le développement économique du pays », selon le Premier ministre Bah Oury.
Durant la campagne, le chef de la transition s’est montré particulièrement discret. Ses interventions publiques se sont limitées à un clip de campagne et à une allocution préenregistrée, laissant ses ministres et ses soutiens défendre son bilan et son projet sur le terrain. Candidat indépendant sous la bannière « Bâtir ensemble », Mamadi Doumbouya met en avant les thèmes de la paix, de la stabilité et de la continuité de l’action de l’État.
Des challengers dans un paysage politique recomposé
Face au chef de la transition, un challenger s’est progressivement imposé : Abdoulaye Yéro Baldé, ancien ministre de l’Enseignement supérieur sous Alpha Condé. Il s’était illustré en quittant le gouvernement pour dénoncer le projet de troisième mandat de l’ancien président. Pour cette première candidature présidentielle, il se positionne comme une alternative civile au pouvoir militaire.
Autre voix critique, Faya Millimouno, président du Bloc libéral, s’est montré l’un des opposants les plus constants durant la transition. Il n’a cessé de dénoncer les disparitions d’opposants, les arrestations de membres de la société civile et la fermeture de plusieurs médias audiovisuels, accusant le pouvoir de mener une « stratégie de la terreur visant à étouffer les voix dissidentes ».
La course comprend également Makalé Camara, ancienne ministre des Affaires étrangères entre 2015 et 2017, seule femme candidate à cette élection, ainsi que Mohamed Nabé, de l’Alliance pour le renouveau et le progrès. Les autres candidats sont Bouna Keita, Abdoulaye Kourouma, Mohamed Chérif Tounkara et Ibrahima Abé Sylla.
Les grands absents et l’appel au boycott
Ce scrutin se distingue aussi par l’absence de plusieurs figures majeures de la vie politique guinéenne des trois dernières décennies. Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, tous en exil, ne participent pas à la compétition. Leurs partis respectifs ont appelé leurs militants à boycotter le vote, une posture qui nourrit les inquiétudes de certains observateurs quant au climat du jour du scrutin.
L’élection est placée sous l’observation de missions internationales, notamment celles de l’Union africaine (UA), de la Cédéao et de l’Union européenne, ainsi que de nombreux observateurs nationaux, déjà déployés sur le terrain. Globalement, ces acteurs s’attendent à un scrutin calme, tout en soulignant plusieurs zones de risque.
Parmi les organisations de la société civile engagées dans l’observation figure le Réseau ouest-africain pour l’édification de la paix (Wanep). Son responsable en Guinée, Tamba Jean Tolno, met en garde contre les conséquences possibles des appels au boycott. « Les leaders ont appelé leurs militants à rester chez eux, à ne pas participer à ce scrutin. Certains peuvent penser que boycotter signifie empêcher ceux qui veulent voter d’aller voter, et cela peut mener à la violence. Voilà le principal risque que nous craignons », a-t-il averti.
Il se dit toutefois rassuré par le dispositif sécuritaire déployé par les autorités. De son côté, l’Association des blogueurs de Guinée (Ablogui), spécialisée dans le numérique, s’inquiète des restrictions d’accès à Internet. Son président, Baro Condé, rappelle que Facebook est déjà bloqué depuis le 22 décembre et redoute des coupures plus larges, susceptibles de perturber le travail d’observation, comme lors du référendum constitutionnel de septembre dernier.
Un scrutin décisif dans un contexte sous tension
Partis politiques suspendus, médias fermés, manifestations interdites depuis 2022, opposants arrêtés ou portés disparus : le climat dans lequel se tient cette présidentielle reste marqué par de fortes tensions. Malgré ces contraintes, le pouvoir militaire espère obtenir, à travers ce scrutin, une légitimité électorale pour clore la transition.
Les premiers rapports des observateurs sont attendus dès la journée du 28 décembre, alors que les soutiens de Mamadi Doumbouya affichent leur ambition de remporter l’élection dès le premier tour, dans une présidentielle qui s’annonce déterminante pour l’avenir institutionnel de la Guinée.
Huit candidats sont en lice, dont le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, figure centrale de ce scrutin. Arrivé au pouvoir à la faveur du coup d’État ayant renversé Alpha Condé en septembre 2021, Mamadi Doumbouya avait pourtant promis de ne pas se présenter à l’élection présidentielle. Il est finalement candidat, une décision que son entourage justifie par la volonté de « consolider les acquis de la transition » et de « poursuivre le développement économique du pays », selon le Premier ministre Bah Oury.
Durant la campagne, le chef de la transition s’est montré particulièrement discret. Ses interventions publiques se sont limitées à un clip de campagne et à une allocution préenregistrée, laissant ses ministres et ses soutiens défendre son bilan et son projet sur le terrain. Candidat indépendant sous la bannière « Bâtir ensemble », Mamadi Doumbouya met en avant les thèmes de la paix, de la stabilité et de la continuité de l’action de l’État.
Des challengers dans un paysage politique recomposé
Face au chef de la transition, un challenger s’est progressivement imposé : Abdoulaye Yéro Baldé, ancien ministre de l’Enseignement supérieur sous Alpha Condé. Il s’était illustré en quittant le gouvernement pour dénoncer le projet de troisième mandat de l’ancien président. Pour cette première candidature présidentielle, il se positionne comme une alternative civile au pouvoir militaire.
Autre voix critique, Faya Millimouno, président du Bloc libéral, s’est montré l’un des opposants les plus constants durant la transition. Il n’a cessé de dénoncer les disparitions d’opposants, les arrestations de membres de la société civile et la fermeture de plusieurs médias audiovisuels, accusant le pouvoir de mener une « stratégie de la terreur visant à étouffer les voix dissidentes ».
La course comprend également Makalé Camara, ancienne ministre des Affaires étrangères entre 2015 et 2017, seule femme candidate à cette élection, ainsi que Mohamed Nabé, de l’Alliance pour le renouveau et le progrès. Les autres candidats sont Bouna Keita, Abdoulaye Kourouma, Mohamed Chérif Tounkara et Ibrahima Abé Sylla.
Les grands absents et l’appel au boycott
Ce scrutin se distingue aussi par l’absence de plusieurs figures majeures de la vie politique guinéenne des trois dernières décennies. Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, tous en exil, ne participent pas à la compétition. Leurs partis respectifs ont appelé leurs militants à boycotter le vote, une posture qui nourrit les inquiétudes de certains observateurs quant au climat du jour du scrutin.
L’élection est placée sous l’observation de missions internationales, notamment celles de l’Union africaine (UA), de la Cédéao et de l’Union européenne, ainsi que de nombreux observateurs nationaux, déjà déployés sur le terrain. Globalement, ces acteurs s’attendent à un scrutin calme, tout en soulignant plusieurs zones de risque.
Parmi les organisations de la société civile engagées dans l’observation figure le Réseau ouest-africain pour l’édification de la paix (Wanep). Son responsable en Guinée, Tamba Jean Tolno, met en garde contre les conséquences possibles des appels au boycott. « Les leaders ont appelé leurs militants à rester chez eux, à ne pas participer à ce scrutin. Certains peuvent penser que boycotter signifie empêcher ceux qui veulent voter d’aller voter, et cela peut mener à la violence. Voilà le principal risque que nous craignons », a-t-il averti.
Il se dit toutefois rassuré par le dispositif sécuritaire déployé par les autorités. De son côté, l’Association des blogueurs de Guinée (Ablogui), spécialisée dans le numérique, s’inquiète des restrictions d’accès à Internet. Son président, Baro Condé, rappelle que Facebook est déjà bloqué depuis le 22 décembre et redoute des coupures plus larges, susceptibles de perturber le travail d’observation, comme lors du référendum constitutionnel de septembre dernier.
Un scrutin décisif dans un contexte sous tension
Partis politiques suspendus, médias fermés, manifestations interdites depuis 2022, opposants arrêtés ou portés disparus : le climat dans lequel se tient cette présidentielle reste marqué par de fortes tensions. Malgré ces contraintes, le pouvoir militaire espère obtenir, à travers ce scrutin, une légitimité électorale pour clore la transition.
Les premiers rapports des observateurs sont attendus dès la journée du 28 décembre, alors que les soutiens de Mamadi Doumbouya affichent leur ambition de remporter l’élection dès le premier tour, dans une présidentielle qui s’annonce déterminante pour l’avenir institutionnel de la Guinée.