Potion d’amour : le muthi, mythe ou réalité ?

Dimanche 1 Novembre 2020

Le « muthi » est une portion d’amour versé dans du parfum, crème et huile… Des vertus ont été prêté au muthi. Il a été indiqué qu’il suffit d’appliquer la portion d’amour sur son corps, pour voir ses vœux, notamment d’amour exaucés. La portion d’amour peut être appliquée quotidiennement pour résoudre la solitude. Une pratique très courante en Afrique du Sud, comme dans la majorité des pays du continent noir et même au-delà.

« Muthi fonctionne », indique une des vendeuses de charme de l’amour, dans la rue de la capitale économique d’Afrique du Sud, Johannesburg. « Quand vous utilisez muthi, vous devez y croire, alors cela fonctionnera. Parfois cela ne fonctionne pas parce que la personne pour qui vous essayez de l’utiliser s’est protégée », a-t-elle fait savoir. « Muthi fait partie de la tradition des Noirs qu’ils ne peuvent pas simplement laisser derrière eux. Il y a beaucoup de gens qui croient encore au muthi », a-t-elle déclaré.

Il faut dire que le nom muthi provient du zoulou umuthi, qui veut dire arbre, herbe ou buisson. Il existe plusieurs types de muthi. Le muthi blanc (ou umuthi omhlope), qui a des effets positifs, comme la guérison, la prévention ou la fin de la malchance, et le muthi noir (ou umuthi omnyama), qui peut apporter maladies et mort aux autres, ou une mauvaise santé à celui qui en use. Les pratiquants du muthi noir sont considérés comme des sorciers du mal et sont rejetés généralement par la société.

Ils disent que l’amour est une chose puissante et merveilleuse, mais que se passe-t-il lorsque vous découvrez que votre partenaire vous jette un sort d’amour et utilise le muthi d’un sorcier pour créer cette magie ? C’est une pratique bien courante des femmes qui vivent dans un mariage polygame et certaines jeunes filles, pour mieux capturer leurs hommes. D’ailleurs, en Afrique du Sud, les vendeuses de muthi courent les rues. Elles sont partout et ornent les artères des villes et cela ne dérange absolument personne, en tout cas pas la population autochtones.

Cependant, si les femmes utilisent généralement le muthi d’amour, d’autres en feraient usage pour tuer. En 1995, le gouvernement sud-africain avait entrepris de lutter contre ces meurtres rituels en lançant des enquêtes sur la violence des pratiques de certains sorciers. Mais ces enquêtes sont restées dans l’ombre, tandis que la vaste campagne d’information qui devait prendre leur suite n’a jamais eu lieu.

Dans les zones rurales, les coutumes tribales et les superstitions restent très fortes. Assez souvent, des personnes sont amenées à ingurgiter des organes humains, de nombreux enfants sont aussi agressés parfois tués, leur bourreaux agissant pour leur retirer un organe, sur commande ou simple indication d’un sorcier. Des pratiques qui ne se cantonnent toutefois pas à l’Afrique du Sud. Dans le reste du continent et même en Angleterre, des sacrifices muthis ont été découverts.

Afrik.com
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