Ouganda: Bobi Wine porte plainte contre l’État pour détention arbitraire

Jeudi 21 Janvier 2021

Une bataille pour sortir de chez lui, voilà tout l’enjeu de cette audience à la Haute Cour de justice de Kampala. Les avocats de Bobi Wine demandent que leur client puisse être rapidement convoqué par le juge qui doit vérifier les motifs de sa mise sous surveillance et prononcer, éventuellement, sa mise en liberté définitive ou sous caution.

Pour cela, les avocats invoquent la protection d'un « habeus corpus », un terme juridique qui rappelle une liberté fondamentale : celle de ne pas être emprisonné sans jugement ni raison valable. Parce qu’officiellement, Bobi Wine ne fait pas l’objet d’une assignation à résidence. C’est pour cela que ses supporters ont du mal à comprendre pourquoi des soldats sont campés devant chez lui, et pourquoi il est privé de toute visite.

L’action de ses avocats est justement d'obliger les autorités à expliquer le bien-fondé de cette surveillance. Pour le porte-parole de la police ougandaise Fred Enanga, il s'agit d'une détention préventive, car Bobi Wine risque de provoquer des troubles à l’ordre public en galvanisant potentiellement ses supporters pour renverser les résultats présidentiels.

Mais l'entourage de Bobi Wine accuse les autorités de maintenir le blocus pour l'empêcher de se rendre à la Cour constitutionnelle pour déposer un recours contre les résultats de l'élection présidentielle. La date limite est fixée à lundi. Pour l'ONG Amnesty International il n'y a pas de doute, la détention de Bobi Wine est politiquement motivée, et l’ONG demande sa remise en liberté.
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