Mouhamed Rassoul Diouf de la COJER: " je ne peux pas m'empêcher d'être déçu d'un tel manque de culture économique"

Lundi 17 Septembre 2018

Le rassemblement de notre concitoyen Ousmane Sonko à la place de l’obélisque pour la présentation de son livre nous a finalement laissé sur notre faim tant dans la forme et la teneur des discussions. En effet la dénonciation virulente a largement pris le dessus sur les Solutions.
  
Les solutions simples doivent coller avec les résultats de diagnostics disponibles et sources, avec des références validées unanimement. Rien sur le positionnement stratégique du Sénégal, rien sur l'option de politique commerciale, sur nos partenariats stratégiques (en Afrique et dans le Monde) ....

Finalement, l'auditoire national et international qui attendait les Solutions s'est vu servir un argumentaire erratique dont on ne peut espérer une issue rassurante et lumineuse.
La désillusion est d'autant plus nette qu'aucune perspective d'aménagement et de développement durable de nos territoires n'est évoquée. Ni de pôles territoires, ni rien... 

Le ton dénonciateur a encore prévalu quand les élus locaux sont taxés, au passage, de "sous préfets de l'exécutif", sans qu'aucune Solution ne soit évoquée sur le renforcement des moyens d'actions, voire l'autonomisation des collectivités territoriales. Diantre, un fiscaliste qui ne dit rien sur le renforcement de la fiscalité des territoires...

Pourtant, “le Développement sera local ou ne sera pas" (Jean Pierre Elong Mbassi) ....
Le comble par rapport au financement de ses "solutions", Sonko dit s'appuyer, entre autres, sur deux piliers pour renforcer le budget de l'État. Il s'agit, notamment, d'hypothétiques ressources qu'il espère tirer de sa promesse de dénoncer tous les contrats passés dans les domaines des mines, du gaz et du pétrole. Je le dis avec force, cette proposition est dangereuse, démagogique, ridicule et risque, si elle est mise en œuvre, de placer notre pays dans le lot des États voyous qui n'ont aucune crédibilité vis à vis des investisseurs étrangers. En dehors de cette proposition qui frise le populisme, il nous promet de remettre en cause une bonne partie des exonérations fiscales afin d'accroitre les ressources budgétaires de l'État.

J'avoue que c'est sur ce point là surtout que j'ai eu plus de surprise et de déception. Puisque si je peux lui reconnaitre son manque de culture diplomatique sur la première proposition qui peut être assimilable à une déclaration de guerre aux investissements directs étrangers, je ne peux pas m'empêcher d'être déçu d'un tel manque de culture économique de la part de quelqu'un qui se définit comme un brillant cadre issu de notre respectable fonction publique. 

Mouhamed Rassoul Diouf Coordonnateur des Jeunes Républicains de Rufisque
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