Miliciens, pressions et séquestrations : les appels insistants d’Emballo depuis Brazzaville à certaines autorités dévoilés

Mardi 2 Décembre 2025

Installé à Brazzaville où le président Denis Sassou N’Guesso lui a accordé une résidence, Umaro Sissoco Emballo continue de manœuvrer dans l’ombre. Malgré son statut d’exilé politique, l’ancien président multiplie les pressions pour empêcher la proclamation des résultats de l’élection présidentielle bissau-guinéenne.


Selon des sources exclusives de Confidentiel Afrique, Emballo aurait tenté à plusieurs reprises de joindre N’pabi Cabi, président de la Commission nationale électorale (CNE), tout au long du 1er décembre 2025. Refusant systématiquement de décrocher, N’pabi Cabi aurait compris la portée de ces pressions, l’enjeu étant clair : annuler l’élection.

Face à son silence, des militaires armés se seraient rendus à son domicile pour lui ordonner d’invalider le scrutin. N’pabi Cabi, qui dispose de tous les PV électoraux confirmant la victoire au premier tour du candidat indépendant Fernando Dias da Costa, aurait contacté à minuit l’activiste Gervasio Sylvain Lopes, exprimant sa peur pour sa vie et celle de sa famille.


Le même jour, le député Marciano Indi, membre du Parlement de la CEDEAO, a été séquestré et violemment frappé près de l’aéroport de Bissau alors qu’il tentait d’embarquer pour Abuja. Selon plusieurs témoignages, il aurait été enlevé par des miliciens fidèles à Emballo, formés récemment par des forces spéciales congolaises.

Ces actes témoignent d’un climat de tension extrême qui secoue actuellement la Guinée-Bissau.

Agacement croissant au palais de Brazzaville
La présence de l’ancien président suscite déjà des frictions au sein du cercle rapproché de Sassou N’Guesso. Certains conseillers auraient pris leurs distances, jugeant son attitude « fourbe » et son comportement « inélegant ».

Sa visite prévue à Oyo, fief natal du président congolais, aurait été différée, signe d’un malaise croissant. L’affaire Emballo, entre exfiltration secrète, pressions électorales, milices armées et tensions diplomatiques, s’étend bien au-delà de la Guinée-Bissau. Elle met au jour les fragilités d’une région où les pouvoirs politiques s’entremêlent aux influences sécuritaires et économiques d’acteurs extérieurs.
La question reste entière : quelles seront les prochaines cartes jouées par l’ancien président et ses alliés ?

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