La Coordination des Associations de Presse (CAP) tire une nouvelle fois la sonnette d'alarme. Lors d'une conférence de presse tenue ce lundi 29 avril, la CAP a dénoncé « les assauts répétés » dont est victime le secteur des médias sénégalais depuis mai 2024.
Selon la CAP, ces agressions, qui « portent les empreintes du Gouvernement et de ses démembrements », ont atteint un seuil critique, notamment après plus de dix mois d'« asphyxie financière ». Elle pointe du doigt l'arrêté ministériel du 22 avril 2025 – 011059, doublé d’une assignation de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) ordonnant la « cessation immédiate d’activité » de plusieurs entreprises de presse jugées non conformes au Code de la presse.
À ce jour, « une vingtaine de responsables de médias ont été convoqués » et la CAP estime que « plus de 200, voire 300 médias devraient être concernés » par cette mesure. Pour la Coordination, cette démarche équivaut à « criminaliser de façon illégale l’activité de presse ».
La CAP rappelle que la Cour suprême a été saisie concernant l’arrêté n°024462 du 1er octobre 2024, relatif à la création de la Commission d'examen et de validation des déclarations des entreprises de presse. Mais elle déplore qu’« aucune décision de la juridiction, ni réaction des autorités, des organisations sœurs ou des institutions internationales » n’ait été enregistrée à ce jour. Elle s'inquiète : « Tout laisse croire que tout le monde semble souhaiter insidieusement la mort de la presse sénégalaise. »
La CAP fustige également « des errements et vices de forme à gogo » dans les procédures engagées par le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique. Elle s'interroge : « Pourquoi un arrêté portant publication de la liste définitive des médias conformes au Code de la presse n’a-t-il toujours pas été pris ? »
Selon la Coordination, ce « flou total orchestré par le Ministère de tutelle » vise à « imposer l’autocensure et semer la panique » dans les rédactions. Pire, souligne-t-elle, « aucun des médias déclarés non conformes n’a reçu de notification expliquant les motifs du rejet », une situation qu’elle juge contraire à « l’élégance républicaine » et aux standards administratifs.
La CAP s'indigne aussi de la fermeture de la plateforme nationale de déclaration des médias depuis février 2025 : « Il n’est plus possible de créer des médias parce que la plateforme est hermétiquement fermée sans aucune information sur sa réouverture. »
« La presse sénégalaise, un George Floyd étouffé »
Dressant un parallèle saisissant, la CAP dénonce la situation actuelle en affirmant que « la presse sénégalaise, aujourd’hui, ressemble à un ‘George Floyd’ étouffé par les Institutions censées la protéger ». Elle accuse : « L’État, censé garantir sa liberté et sa sécurité, la matraque, l’empêche de respirer et l’étouffe lentement par des mesures injustifiées. »
La Coordination souligne qu'aucune concertation sérieuse n'a été organisée depuis la nomination du ministre de la Communication, Alioune Sall. « À part une simple réunion de prise de contact en mai 2024, aucune suite n’a été donnée aux Assises nationales des médias », regrette-t-elle.
Elle rappelle également que des organes essentiels au fonctionnement du secteur, tels que le Fonds d’Appui et Développement de la Presse (FADP), le CORED, la Commission de la Carte nationale de Presse, et le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), sont aujourd'hui paralysés ou affaiblis.
Un plan d’action pour riposter
Refusant de baisser les bras, la CAP annonce un plan d’action ambitieux. « Nous appelons tous les membres des différentes organisations à se mobiliser pour faire face à ces multiples forfaitures », a-t-elle déclaré.
Dès aujourd'hui, un formulaire est lancé pour recenser toutes les entreprises de presse déclarées « non conformes » afin de les accompagner juridiquement. La CAP invite également tous les responsables concernés à « déposer individuellement un recours devant la Chambre administrative de la Cour suprême ».
Elle prévoit, en mai, « une série de rencontres en synergie avec les organisations syndicales, le patronat, les organisations de défense des droits de l’Homme, la société civile et d’autres personnalités remarquables ». Cette mobilisation culminera avec « un sit-in devant les locaux du ministère de la Communication ».
Enfin, la CAP a annoncé une restructuration interne, à la faveur des changements récents à la tête du SYNPICS et de la Convention des Jeunes Reporters. Une Assemblée générale formelle est prévue le 17 mai prochain pour « ouvrir davantage la CAP » et renforcer son organisation.
Selon la CAP, ces agressions, qui « portent les empreintes du Gouvernement et de ses démembrements », ont atteint un seuil critique, notamment après plus de dix mois d'« asphyxie financière ». Elle pointe du doigt l'arrêté ministériel du 22 avril 2025 – 011059, doublé d’une assignation de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) ordonnant la « cessation immédiate d’activité » de plusieurs entreprises de presse jugées non conformes au Code de la presse.
À ce jour, « une vingtaine de responsables de médias ont été convoqués » et la CAP estime que « plus de 200, voire 300 médias devraient être concernés » par cette mesure. Pour la Coordination, cette démarche équivaut à « criminaliser de façon illégale l’activité de presse ».
La CAP rappelle que la Cour suprême a été saisie concernant l’arrêté n°024462 du 1er octobre 2024, relatif à la création de la Commission d'examen et de validation des déclarations des entreprises de presse. Mais elle déplore qu’« aucune décision de la juridiction, ni réaction des autorités, des organisations sœurs ou des institutions internationales » n’ait été enregistrée à ce jour. Elle s'inquiète : « Tout laisse croire que tout le monde semble souhaiter insidieusement la mort de la presse sénégalaise. »
La CAP fustige également « des errements et vices de forme à gogo » dans les procédures engagées par le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique. Elle s'interroge : « Pourquoi un arrêté portant publication de la liste définitive des médias conformes au Code de la presse n’a-t-il toujours pas été pris ? »
Selon la Coordination, ce « flou total orchestré par le Ministère de tutelle » vise à « imposer l’autocensure et semer la panique » dans les rédactions. Pire, souligne-t-elle, « aucun des médias déclarés non conformes n’a reçu de notification expliquant les motifs du rejet », une situation qu’elle juge contraire à « l’élégance républicaine » et aux standards administratifs.
La CAP s'indigne aussi de la fermeture de la plateforme nationale de déclaration des médias depuis février 2025 : « Il n’est plus possible de créer des médias parce que la plateforme est hermétiquement fermée sans aucune information sur sa réouverture. »
« La presse sénégalaise, un George Floyd étouffé »
Dressant un parallèle saisissant, la CAP dénonce la situation actuelle en affirmant que « la presse sénégalaise, aujourd’hui, ressemble à un ‘George Floyd’ étouffé par les Institutions censées la protéger ». Elle accuse : « L’État, censé garantir sa liberté et sa sécurité, la matraque, l’empêche de respirer et l’étouffe lentement par des mesures injustifiées. »
La Coordination souligne qu'aucune concertation sérieuse n'a été organisée depuis la nomination du ministre de la Communication, Alioune Sall. « À part une simple réunion de prise de contact en mai 2024, aucune suite n’a été donnée aux Assises nationales des médias », regrette-t-elle.
Elle rappelle également que des organes essentiels au fonctionnement du secteur, tels que le Fonds d’Appui et Développement de la Presse (FADP), le CORED, la Commission de la Carte nationale de Presse, et le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), sont aujourd'hui paralysés ou affaiblis.
Un plan d’action pour riposter
Refusant de baisser les bras, la CAP annonce un plan d’action ambitieux. « Nous appelons tous les membres des différentes organisations à se mobiliser pour faire face à ces multiples forfaitures », a-t-elle déclaré.
Dès aujourd'hui, un formulaire est lancé pour recenser toutes les entreprises de presse déclarées « non conformes » afin de les accompagner juridiquement. La CAP invite également tous les responsables concernés à « déposer individuellement un recours devant la Chambre administrative de la Cour suprême ».
Elle prévoit, en mai, « une série de rencontres en synergie avec les organisations syndicales, le patronat, les organisations de défense des droits de l’Homme, la société civile et d’autres personnalités remarquables ». Cette mobilisation culminera avec « un sit-in devant les locaux du ministère de la Communication ».
Enfin, la CAP a annoncé une restructuration interne, à la faveur des changements récents à la tête du SYNPICS et de la Convention des Jeunes Reporters. Une Assemblée générale formelle est prévue le 17 mai prochain pour « ouvrir davantage la CAP » et renforcer son organisation.