Mayotte : le personnel de la prison de Majicavo en grève après des agressions

Mardi 9 Septembre 2025

À Mayotte, le personnel pénitentiaire de la prison de Majicavo est à bout de souffle. Cinq agents ont été agressés vendredi par des détenus. En réaction, leurs collègues ont décidé de bloquer le site ce lundi. L’objectif est d'alerter sur le danger que représente le travail. Ce centre pénitentiaire est l’un des plus surpeuplés de France, avec un taux de suroccupation de 234 %. Il y a un an, une mutinerie avait déjà éclaté, conduisant à la démission du directeur pour « attirer l'attention » sur la surpopulation carcérale, avait-il expliqué. Depuis, le travail des agents est rendu encore plus difficile du fait du sous-effectif. 


« Soit nous sommes comme tous les agents de métropole et de Navarre, soit nous ne le sommes pas et il faut nous le dire », lance un agent pénitentiaire en colère après l’agression de plusieurs de ces collègues par des détenus. Ils ont décidé de bloquer la prison de Majicavo ce lundi.

« Si nous avons décidé de bloquer l'établissement ce matin, c'est tout simplement parce que l'établissement est fait pour 278 places et l'on se retrouve à gérer jusqu'à 700 détenus, décrit Mouhamadi Houmadi, secrétaire FO Justice du centre pénitentiaire. On n'est pas assez en termes de personnel. »

En septembre 2024, une prise d’otage a eu lieu dans l’établissement. Depuis, les conditions de travail se sont encore dégradées du fait du manque de personnel. Comme la majorité des agents, Mohamed vient travailler avec la boule au ventre : « On a peur d'aller travailler. On est en insécurité totale. On est en manque d'effectifs. Avec le nombre de détenus qu'il y a à l'intérieur, on ne peut rien faire. On subit. »



Le personnel se mobilise pour demander des mesures concrètes à leur administration, en particulier des renforts humains. « Il y a eu le directeur qui avait démissionné à l'époque pour alerter les pouvoirs publics. Je pense que ça n'a pas suffi. La situation est explosive dedans. Il suffit d'un rien pour que ça explose », ajoute Mouhamadi Houmadi.

Depuis plusieurs années, la construction d’une deuxième prison est en projet. Mais pour le moment aucun site n’a été attribué.
 
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