Quelle interprétation faites-vous du déplacement du chef de l’Etat qui est allé présenter ses condoléances à Khalifa Sall ?
Khalifa Sall est un Socialiste dans l’âme. Il privilégie les relations humaines à celles politiques. Il ne peut, pour aucune raison, même politique, refuser à quelqu’un qui souhaite lui présenter ses condoléances de le faire. Nous Socialistes, l’être humain est au cœur de notre projet politique. Nous ne ferons rien qui porte atteinte à sa dignité, quelle que soit l’adversité politique.
N’est-ce pas un signe de rapprochement ?
Notre leader Khalifa Sall est un homme immuable dans ses principes et convictions. En 2000, avec l’accession de Wade au pouvoir, il fait partie des rares leaders socialistes à tenir la barque du Ps avec mon oncle Ousmane Tanor Dieng et Aminata Mbengue Ndiaye. Le Président Wade n’est jamais parvenu à l’enrôler, malgré son pouvoir et sa popularité de l’époque. Lorsqu’il est devenu maire de Dakar en 2009, le Président Wade n’a jamais pu le convaincre de le rejoindre, malgré ses moyens de l’époque. Arrivé au pouvoir en 2012, le Président Macky Sall a aussi sollicité son soutien contre des privilèges que Khalifa a déclinés, ce qui lui a valu ses trois années d’emprisonnement et la perte de ses mandats de député et de maire de Dakar. Un tel leader politique ne peut pas aujourd’hui se compromettre, vu son parcours et ce qu’il a démontré aux Sénégalais comme probité morale et loyauté à ses principes et convictions.
Khalifa Sall a perdu beaucoup d’élus de Dakar. A-t-il des chances de reprendre la Ville au moment où Sonko a le vent en poupe ?
Ce ne sont pas les élus qui élisent les maires, mais plutôt les populations. Ces élus auxquels vous faites allusion ont été pour la plupart élus dans leur commune grâce à Khalifa Sall, ce que d’ailleurs certains avaient reconnu à l’époque. Les populations de Dakar restent attachées à Khalifa Sall qui a fait ses preuves en tant que maire de Dakar et sa renommée ne fait que grandir de jour en jour. La montée en puissance de Sonko est très salutaire pour toute l’opposition, et nous le considérons comme un partenaire et non un concurrent, encore moins un adversaire.
Etes-vous intéressé par la mairie de Fatick, votre fief ?
J’ai toujours Fatick dans mon cœur depuis mon enfance. L’idée de représenter cette ville ne m’a jamais quitté l’esprit. C’est alors, naturellement, que je vais me présenter aux élections locales de janvier 2022. Celle-ci sera ma deuxième expérience après celle de 2009 où j’avais en face Macky Sall, ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale, et M. Cheikh Kanté qui représentait le Pds. Les Fatickois ont fait confiance à une équipe pendant trop longtemps et cette dernière n’a produit aucun résultat tangible. Fatick a un manque criant d’infrastructures, les seules existantes ont été réalisées par le Président Wade. Aujourd’hui, le Président Macky Sall a délégué à quelqu’un qui ne croit devoir rendre compte qu’à lui et non aux populations fatickoises. Il est alors temps que les Fatickois choisissent eux-mêmes leur leader qui présidera aux destinées de la Ville. C’est dans cette optique que s’inscrit notre candidature pour se mettre au service exclusif des populations de Fatick.
Vous ne rêvez pas, alors que c’est le fief du président de la République ?
En 2000, avant l’arrivée de Wade au pouvoir, Fatick n’était pas le fief du Président Macky Sall. Les populations ne sont pas la propriété d’un individu ni d’un groupe d’individus. Au moment opportun, les Fatickois sauront faire la part des choses et mettre exclusivement l’intérêt de la ville sur la balance.