Libye : des hélicoptères Gazelle français livrés clandestinement au chef militaire Khalifa Haftar

Jeudi 30 Octobre 2025

Des enquêtes et recoupements internationaux révèlent l’existence d’une opération clandestine de transfert d’hélicoptères Gazelle, fabriqués en France, vers les forces du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen. Une transaction problématique car elle violerait l’embargo sur les armes imposé par l’ONU à la Libye depuis plusieurs années.

Des Gazelle français présentés comme “civils”, mais réarmés pour le combat
Selon une source italienne citée par Analisi Defense, quatre hélicoptères Gazelle ont été acquis via un réseau parallèle basé en Afrique du Sud, afin d’être livrés aux forces de Khalifa Haftar.

Officiellement, ces appareils sont présentés comme des hélicoptères « civils » ou « démilitarisés », une classification permettant d’échapper au contrôle du Comité de régulation des armes conventionnelles et à l’obligation de fournir un certificat d’utilisateur final.


Ces hélicoptères, de seconde main, avaient été utilisés précédemment par des mercenaires sud-africains lors d’opérations contre des insurgés au Mozambique. Avant d’être transférés, ils ont été rééquipés et réarmés, notamment avec l’installation de mitrailleuses latérales, signe d’un usage strictement militaire.

Selon Jeune Afrique, une filière logistique discrète, avec des implications potentielles russes Le transfert s’est effectué dans la plus grande discrétion depuis l’aéroport de Lanseria, près de Johannesburg. Les appareils auraient rejoint Benghazi à bord de vols cargo privés, avec escale technique à Nairobi.

Le dernier vol identifié concerne un Iliouchine IL-76, exploité par la société biélorusse Trans Avia Export, parti le 18 septembre 2025.

Des experts indiquent que l’avion pourrait avoir désactivé ses transpondeurs pendant une partie du trajet, méthode couramment utilisée pour échapper au suivi aérien. Cette opération intrigue d’autant plus que le maréchal Haftar bénéficie déjà, selon plusieurs sources occidentales, d’un soutien militaire conséquent de la Russie et de la Biélorussie, ce qui laisse supposer une implication indirecte de réseaux russes dans cette acquisition.

L’Afrique du Sud ouvre une enquête
Face à ces révélations, le ministère sud-africain des Transports a ordonné un examen systématique de tous les vols cargo russes enregistrés cette année pour déterminer s’ils pourraient être liés au transfert d’armements. L’autorité sud-africaine de gestion des frontières, pour sa part, se refuse à tout commentaire.

L’embargo militaire de l’ONU visant la Libye interdit toute exportation d’armes ou de matériel militaire dans le pays. Toutefois, de nombreux rapports attestent depuis plusieurs années de violations régulières et systématiques, impliquant des acteurs étatiques et privés.

Cette nouvelle affaire confirme que : La Libye demeure un terrain où les rivalités géopolitiques se jouent loin des regards, grâce à des réseaux parallèles et à des complicités internationales.
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