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Les confidences de la veuve de Bruno Diatta : «Nous avions senti sa fatigue... »

Samedi 21 Septembre 2019

Sa parole est rare, mais toujours d’une justesse précieuse. Quinze mois après le décès de son époux, Bruno Diatta, ministre d’État et chef du protocole de la Présidence de la République, Thérèse Turpin Diatta a repris les rênes de la Galerie Kemboury, qu’elle dirige depuis 1996. Dans un entretien accordé au quotidien le SOLEIL, elle revient sur son parcours, sa passion pour l’art et l’empreinte indélébile laissée par son mari, avec qui elle a partagé quarante-deux années de vie commune.


Longtemps cadre à la Société générale de banque au Sénégal, Thérèse Turpin Diatta a quitté le monde bancaire après vingt-deux ans de carrière. « À un moment, je me suis dit : stop, arrête-toi, réfléchis : est-ce que tu vas privilégier ta carrière professionnelle ou l’éducation de tes enfants ? » raconte-t-elle. Sa décision fut rapide : elle démissionne pour se consacrer à sa famille.

Ce virage personnel la conduit à créer, avec deux collègues, un cabinet de conseil en finance et en banque. Mais très vite, son penchant naturel pour l’art s’impose. Le vaste local de bureaux qu’elle occupe devient alors le berceau de ce qui deviendra la Galerie Kemboury. Le premier tableau de sa collection, offert par son mari à la naissance de leur fille aînée, sera le point de départ d’une aventure culturelle qui ne l’a jamais quittée.

La Galerie Kemboury, vitrine d’artistes africains et internationaux
En 1998, Thérèse Turpin Diatta inaugure sa première grande exposition avec l’artiste plasticien Kré Mbaye. Depuis, la Galerie Kemboury s’est imposée comme un espace de découverte et de valorisation des talents, en accueillant des créateurs sénégalais, africains et du monde entier.

« Je refuse d’exposer au rabais », affirme la directrice, qui se veut exigeante mais juste envers les artistes. Parmi ceux qui ont trouvé un tremplin à Kemboury figurent Caroline Guèye, qu’elle appelle affectueusement sa « fille artistique », mais aussi des plasticiens confirmés comme Souleymane Keïta ou encore Viyé Diba, dont le réseau international lui a ouvert de nombreuses portes.

 

Une mémoire vivante de Bruno Diatta
Derrière chaque exposition se dessine aussi l’ombre bienveillante de Bruno Diatta. Discret, il se tenait en retrait des caméras lors des vernissages, mais sa présence silencieuse donnait force et courage à son épouse. « Plus d’une fois, j’ai voulu baisser les bras, mais chaque fois, il me disait : “Tu aimes cela, va de l’avant, continue.” »

Après quinze mois de silence consécutifs à sa disparition, Thérèse Turpin Diatta a repris son activité « par devoir de mémoire ». Elle confie avoir dédié sa première exposition posthume à son mari, pour maintenir vivant son souvenir.

Un hommage intime et national
Évoquer Bruno Diatta, pour son épouse, relève à la fois de l’intime et du collectif. « C’est très dur, mais en même temps, c’est une fierté d’avoir vécu 42 ans auprès de cet homme », dit-elle avec émotion. Dans les rues de Dakar, être reconnue comme « l’épouse de Bruno Diatta » demeure pour elle une source de réconfort et de fierté, tout comme la résilience de ses enfants.

Homme d’État respecté, mari aimant, père attentif et travailleur généreux, Bruno Diatta reste pour sa famille et son pays une figure inoubliable. « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé », résume Thérèse Turpin Diatta, avant de conclure dans un souffle de gratitude : «C'est une fierté aussi de voir mes enfants tenir debout malgré la brutalité de sa disparition. Nous avions senti sa fatigue les dernières semaines, mais sa mort fut soudaine. Je rends grâce à Dieu de nous avoir donné Bruno, même s’il est parti. Mission accomplie, chapeau bas ! »
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