Le Pds Dialogue dans la scission: Babacar Gaye, Farba Senghor et Cie désavouent Me Wade

Samedi 28 Mai 2016

Le Pds sera au Palais présidentiel cette après-midi. Les Libéraux ont décidé hier, à l’issue de la réunion du Comité directeur, de participer au dialogue lancé par le président de la République. Mais d’autres responsables comme Babacar Gaye et Farba Senghor se démarquent de cette décision de Abdoulaye Wade.

«Pour avoir dénoncé et s’être plaint du déficit de concertation ayant abouti à un référendum qui n’a pas suscité beaucoup d’enthousiasme chez la majorité des citoyens, le Pds accueille favorablement l’appel du président de la République à un dialogue autour de questions d’intérêt national.» C’est la résolution prise par le Comité directeur qui s’est réuni hier. Mais le parti de Abdoulaye Wade émet des réserves sur les sujets à débattre. Et qui va diriger la délégation ? Pour le moment, point de nom. Tout indique que c’est son coordonnateur national et secrétaire général adjoint, Oumar Sarr, qui conduira les Libéraux à la présidence de la République. Ainsi, le Pds n’a pas suivi ses alliés de la coalition Gor ca wax ja dont Rewmi de Idrissa Seck, Bokk gis gis de Pape Diop ou encore le Grand parti de Malick Gackou qui ont décidé de boycotté le dialogue. «Autant nous sommes prêts à un dialogue national pour discuter des problèmes nationaux, autant nous ne voyons aucune nécessité de discuter de la Constitution puisque la question de son opportunité sur laquelle le chef de l’Etat ne nous a pas donné la possibilité de nous exprimer est aujourd’hui dépassée. Notre parti n’a eu connaissance du projet de Constitution que lorsqu’il a été soumis à la consultation populaire en même temps que les électeurs. Le chef de l’Etat a déclaré que le ‘’Oui’’ l’a remporté et les réformes ont été promulguées. Le Comité directeur considère que le ‘’Non’’ a été largement majoritaire, mais il y a de nombreuses irrégularités (…)», rapporte Me El Hadj Amadou Sall. Les Libéraux estiment, cependant, «qu’un dialogue sincère, permanent et sans arrière pensée ou calculs politiciens, entre un pouvoir qui gouverne et une opposition qui s’oppose, constitue le socle de valeurs républicaines qui protègent et renforcent notre démocratie». Il n’empêche que, souligne Me Sall, le Pds qui a dénoncé pendant plus de 4 ans un manque de concertation «reste attaché à la démocratie malgré ses avatars et inscrit son action dans l’opposition et ambitionne de conquérir, conserver et exercer le pouvoir pour le bien exclusif du Peuple sénégalais».

Il faut signaler que certains membres du Comité directeur n’étaient pas d’accord sur la manière dont la réunion s’est tenue. «Sur une question aussi importante, on ne peut pas nous demander de voter si nous sommes pour ou contre le dialogue», a pesté Fabouly Gaye, secrétaire général adjoint de l’Ujtl à la sortie de la réunion. Ce dernier voulait que ses camarades «prennent le temps de bien discuter du contenu du dialogue». Et il n’est pas le seul, puisque Farba Senghor ne partage pas la décision de la direction du parti. 

mgaye@lequotidien.sn
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