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Le « Pari foot », un mauvais pari pour l'avenir !

Lundi 28 Décembre 2020

Les  enfants  de  mon  quartier,  dans  notre  commune  de Fass-Colobane-Gueule  Tapée,  à  l’image  d’autres  enfants  du pays,  viennent  de  découvrir  une  façon  rapide  de  s’enrichir tout  en  se  divertissant  :  comment  font-ils  pour  se  remplir  les poches  en  même  temps  qu’ils  sont  dans  le  jeu  de  hasard  ? Une  façon  bien  dangereuse  d’accréditer  l’impact  des  jeux de  hasard  en  temps  de  déshérence  financière  et d’essoufflement  des  ménages  ! J'ai  grandi  à  Colobane,  précisément  à  Baye  Laye.  Un quartier  assez  réputé  dans  un  passé  pas  très  loin  comme zone  dangereuse,  avec  son  lot  de  crimes  et  des  séries d’agressions,  vols,  actes  de  banditisme... 


Pour  ma  part,  je  ne garde  présent  à  l’esprit  que  le  souvenir  d’une  enfance heureuse  passée  au  cœur  d’un  chic  quartier,  loin  des préjugés.  Mon  quartier  reste  à  mes  yeux,  toujours,  cette  cité paisible.   Jadis,  on  ne  s’y  ennuyait  guère,  de  par  la  diversité  de  nos activités  oisives  communes  partagées  au  quotidien.  La majeure  partie  du  temps  nous  consacrions  nos  moments libres  à  jouer  au  ballon.  Notre  proximité  avec  le  terrain  de la  Caserne  Samba  Diéry  Diallo  était  une  aubaine  pour  nous. Parfois,  nous  nous  rencontrions  au  terrain  annexe  qui  se situe  sur  la  place  de  la  nation  (ex  place  de  l'obélisque).  Ce n’est  donc  pas  un  hasard  de  voir  qu’un  grand  nombre  de nos  aînés  ont  arboré  l’uniforme  de  la  fierté  nationale  en  tant que  célébrités  du  football  sénégalais,  à  l’image  de  Pape Laye  Diop,  Cheikh  Kâ,  Pape  Demba  Touré,  Rubesch,  Sadio Diallo,  et  j’en  passe… Mais  depuis,  les  choses  ont  beaucoup  évolué,  et  la  cité  a changé  de  visage,  les  terrains  de  foot  ont  été  annexés  et transformés  en  centres  commerciaux  ou  habitations… 

ll  n’y a  presque  plus  de  lieux  de  distraction  ni  de  possibilités  de divertissement  et  d'épanouissement  offerts  moyens  propres à  la  jeunesse,  dès  lors  rendue  «  paresseuse  »  et  en  manque chronique…  de  tout. C'est  dans  ce  contexte  que  votre  administration  des  jeux (LONASE)  a  cru  bon  et  nécessaire  d’implanter  un  peu partout  des  kiosques  dédiés  au  « pari  foot  »  interdit  au moins  de  18  ans.  Une  autre  façon  pour  les  jeunes  en manque  permanente  de  trouver  les  moyens  de  se «  divertir  »  autrement  en  songeant  d’abord  à  se  remplir  les poches  qu’à  penser  à  travailler  dur  pour  se  bâtir  une  vie  de responsable.   Force  est  donc  de  constater,  au  grand  regret  de  beaucoup de  pères  de  famille,  que  les  conséquences  de  cette nouveauté  sont  déjà  plus  désastreuses  qu’elles  ne  seront dévastatrices  dans  les  années  et  mois  qui  viennent  si  rien n’est  fait  pour  endiguer  le  revolving  financier  dans  ces ménages  sénégalais  frappés  par  la  crise.  Je  ne  peux  donc rester  insensible  et  impassible  à  ce  qui  se  passe  autour  de moi. Voilà  pourquoi  je  tiens,  par  voie  épistolaire,  à  vous informer  de  la  naissance  de  ce  phénomène  d’un  nouveau type  déjà  vu  aux  États-Unis,  où  les  jeunes  dealers  armés prenaient  en  charge  leurs  familles  et  y  dictaient  leur  loi  au mépris  de  leurs  parents. 



Non  seulement  cela  existe  au Sénégal,  mais  dans  mon  quartier  aussi,  et  partout  ce phénomène  participe  à  rendre  nos  enfants  captifs  des  jeux d’argent  qui  les  minent  avant  de  les  enrichir.  Cela  risque  de fortement  déstructurer  la  jeunesse  du  pays  en  décimant  bien des  familles,  déjà  fragilisées. 
Or,  il  se  trouve  que  vous  êtes  le  «  père  »  de  la  Nation, Monsieur  le  Président  de  la  République  ! Depuis  quelques  temps,  des  citoyens,  parmi  vos concitoyens,  n’ont  de  cesse  de  sensibiliser  les  populations  et les  pouvoirs  publics  sur  la  prolifération  dangereuse  de  ces boutiques  de  «  Pari  foot  »,  dans  la  capitale,  Dakar  et  sa banlieue,  et  dans  les  régions  du  pays. Malgré  les  alertes  incessantes,  le  phénomène  persiste  de plus  belle. 


Et  les  enfants  sont  toujours  plus  exposés  à  ce grand  danger  en  plein  cœur  des  quartiers,  cela,  au  vu  et  au su  de  tous.  Je  vous  invite  à  prendre  connaissance  de  la gravité  de  la  situation  qui  prévaut  socialement  pour  agir avec  discernement  dans  une  totale  transparence  pour endiguer  ce  phénomène  déstructurant.   À  y  regarder  de  près,  on  constate  que  la  majorité  des clients  de  ce  jeu  de  hasard  du  nom  de  « Pari  foot  »  est  âgée de  13  à  20  ans.  Jour  après  jour,  ce  jeu  devient  leur principale  occupation  et  serait  en  passe  de  devenir l’attraction  phare  et  le  centre  d’intérêt  récurrent  des adolescents  qui  ont  compris  que  sans  la  monnaie  on  ne  peut rien  financer,  comme  ses  études  ou  ses  projets  de  voyage  ou de  création  d’entreprises.  Les  jeunes  joueurs  qu’ils  sont n’ont  d’autre  volonté  que  de  gagner  facilement  et rapidement  de  l’argent.  Avoir  coûte  que  coûte  de  l’argent est  devenu  chez  eux  un  sentiment  quasi  obsessionnel. 


Du matin  au  soir,  sans  interruption,  ils  viennent  s’amasser  en bande,  munis  de  pièces  de  monnaie,  pour  tenter  leur  chance. Et  plus  grave,  ils  sèchent  même  les  cours  de  classe  pour  se regrouper  pendant  des  heures  dans  ces  espaces  de  jeux. Monsieur  le  Président, J’estime  que  si  les  propriétaires  de  ces  jeux  sont  restés indifférents  à  la  colère  des  parents  d’enfants,  c'est  parce  que l'avenir  de  ces  élèves,  de  ces  adolescents  ne  les  intéresse pas  ;  mais  vous,  au  moins  vous  entendrez  ma  voix  et  saurez prendre  les  décisions  qui  s’imposent,  en  vue  d’assainir notre  cadre  de  vie  en  nous  débarrassant  de  ces  machines diaboliques  sur  toute  l’étendue  du  territoire. Si  le  jeu  de  hasard  nous  restait  comme  la  seule alternative  qui  soit  offerte  à  la  jeunesse  pour  son épanouissement,  alors  il  y  a  vraiment  problème  !


Monsieur  le  Président, Je  pense  que  dans  l'intérêt  du  pays,  vous  devez  agir  en toute  responsabilité  pour  éradiquer  ce  fléau  qui  démange  le Sénégal  à  petite  dose.  Agissons  maintenant,  sinon  demain  il sera  beaucoup  trop  tard. En  espérant  que  mon  courrier  retiendra  votre  attention,  je vous  prie,  Monsieur  le  Président  de  la  République,  de  croire à  l'assurance  de  ma  profonde  considération,  compte  tenu  de mes  inquiétudes.
 

 

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