Le CDEPS sonne l’alarme : “Ce qui s’est passé à 7TV est un précédent dangereux pour la démocratie”

Mercredi 29 Octobre 2025

 
Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) monte au créneau. L’organisation professionnelle a dénoncé avec vigueur l’interpellation, mardi soir, de la directrice générale de 7TV, Maimouna Ndour Faye, dans les locaux mêmes de sa chaîne, alors qu’elle animait une émission en présence du journaliste Madiambal Diagne. Quelques heures plus tard, c’est Babacar Fall, journaliste à la Rfm, qui a été menotté et conduit par la gendarmerie après un échange téléphonique avec le même Madiambal.
Dans un communiqué au ton inhabituellement ferme, le CDEPS parle d’« intrusion musclée dans un organe de presse » et fustige une « atteinte frontale à la liberté d’informer », un droit pourtant garanti par les articles 8 et 10 de la Constitution sénégalaise.
« De tels actes portent atteinte aux principes sacro-saints garantis par la Constitution du Sénégal », martèle l’organisation, citant également l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et l’article 9 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
Mamadou Ibra Kane et ses collègues rappellent qu’« au regard du droit sénégalais, donner la parole à une personne, quelle que soit sa situation juridique, ne constitue en aucun cas un délit ». Pour eux, l’interpellation de Maimouna Ndour Faye puis celle de Babacar Fall  est assimilable à une tentative manifeste d’intimidation.
« Le journalisme n’est pas un délit. L’État de droit impose le respect absolu de l’indépendance des médias », insiste le CDEPS, exigeant des autorités qu’elles garantissent la protection des journalistes.
Face à ce que le conseil considère comme une escalade d’atteintes contre la presse privée, ses instances dirigeantes ont été convoquées en urgence afin d’arrêter une riposte collective. L’organisation appelle également les citoyens et la société civile à se mobiliser « pour défendre la liberté de la presse, pilier essentiel de la démocratie ».
Après l’arrestation de Maimouna Ndour Faye, c’est désormais Babacar Fall qui se retrouve dans le viseur de la justice. Le dossier, lui, ne fait que commencer.
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