Nous sommes à la gare routière de Brikama. Ici l’activité quotidienne des chauffeurs et apprentis est très dense. les transporteurs assurent correctement le transport interurbain. C’est une ambiance digne d’un garage qui prévaut sur les lieux. Passagers, conducteurs et vendeurs de petits détaillants occupent l’enceinte de la gare. C’est la ruée des passagers vers les véhicules pouvant leur conduire à leur destination. les stationnements se font par secteurs. Il y a néanmoins des plateaux d’affichage pour guider les passagers sur leurs lieux de destination. Ce parc automobile est trop vaste. Il est très difficile de faire le tour du garage en quelques minutes. un garage qui est toujours rempli de monde selon des té- moins que nous avons rencontré sur place. Ibrahima diallo est un apprenti-chauffeur. Il travaille dans ce garage depuis plus de dix (10) ans. Il s’est ouvert à nous afin de nous expliquer sur comment fonctionne ledit garage. « Je suis apprenti dans ce garage depuis plus de dix (10) ans. Je connais bien cet endroit. Ce garage accueille chaque jour de nombreux passagers venus de divers horizons. C’est un garage sous-régional peut-on dire. les passagers, nous viennes du sénégal, la
Guinée Bissau, de la Guinée Conakry et même du Mali sans oublier bien sûr ceux qui nous viennent aussi de l’intérieur du pays. vous constatez que le garage est plein de monde. Il est très difficile de se frayer un chemin. Ce sont les policiers qui régulent le transport pour faciliter la circulation. Ils (les policiers) as- surent aussi la sécurité en cas de problème», a-t-il expliqué.
LIBERTE D’EXPRESSION ET DE CIRCULATION
Lamine dabo est un gambien. Il est très heureux voir son pays retrouver la démocratie après plusieurs années sous la dictature. « Nous sommes maintenant libre de donner nos points de vue sur la bonne marche du pays. Cela est possible parce que nous avons chassé Yayah Jammeh du pouvoir, un homme qui a terrorisé pendant plus de vingt (20). avec Jammeh, on n’osait même pas faire des marches pacifiques. Mais, tout est derrière nous. On peut dire ce qu’on pense et on peut cir- culer comme on veut à travers le pays », s’est félicité.
Non loin de là, nous avons également croisé, fatoumata Kanté, une passagère venue du Mali. elle est une commerçante. elle est venue chercher de la marchandise en Gambie. elle vient souvent prendre le véhicule dans ce garage. elle se réjouit que la Gambie soit devenue un pays démocratique après le départ du pouvoir de Yayah Jam- meh. « Je viens du Mali. Je suis commerçant. Je suis venu chercher de la marchandise pour faire du commerce au pays. Nous n’avons plus des problèmes pour traverser la frontière comme c’était le cas auparavant. Je me rends toujours dans ce garage pour un véhicule qui va me con- duire jusqu’à la frontière entre le sénégal et la Gambie. Il y a certes un contrôle au niveau des frontières. Maintenant ce n’est plus comme avant. On se réjouit que la Gambie soit maintenant un pays démocratique », a-t-elle confié.
COUPURES INTEMPESTIVES D’ELECTRICITE
Après Brikama, une ville située au sud-est de la Gambie, on s’est ensuite rendu à serrekunda. une ville qui se trouve au cœur de la République sœur de la Gam- bie. la plus grande en termes de poids démographique. Nous nous sommes rendus au niveau du marché central de serrekunda. là aussi ; c’est une ambiance de marché qui règne sur les lieux. vendeurs et clients échangent. les vas et viens sont visibles partout à l’intérieur ce complexe commercial. a la première vue du marché, on a l’impression que tout est rose au sein de ce complexe commercial. et pourtant, ce n’est pas le cas si l’on se fie aux allégations de certains commerçants qui se disent être confrontés à un certain nombre de difficultés. Moussa faty est un vendeur de poisson au niveau du marché central de serrekunda. Il n’arrive pas con- server convenablement son poisson à cause du manque de courant. Il soutient : « les coupures intempestives d’électricité sont devenues monnaie courante en Gambie depuis plusieurs mois. Nous avons un sérieux problème pour la conservation du pois- son à cause du manque d’électricité. le courant est de- venu instable depuis plusieurs mois. les coupures durent parfois des heures. Cela ne fait point notre affaire. Nos poissons pourrissent tous les jours. et, nous sommes obligés de les jeter à la poubelle. Parfois, nous louons des camions frigorifiques pour nos stocks. et, nous n’avons pas assez moyens. les camions coûtent très chers. C’est pour cela que nous lançons un appel aux nouvelles autorités gambiennes de régler ce problème qui est devenu un véritable casse- tête pour les citoyens », a-t-il pesté.
les coupures récurrentes de courant sont belle et bien une réalité en Gambie. elles durent parfois de longues heures. les foyers sont par- fois privés d’électricité toute la journée avant d’en être servis tard dans la soirée. C’est du moins ce que nous apprend aminata aidara, une ménagère qui dénonce cette sit
uation qui ne fait point leur af- faire. « si, nous avions un re- tour à la normale de la fourniture d’électricité en Gambie. Ce serait une très bonne chose. Nous sommes vraiment fatigués d’assister à des coupures récurrentes d’électricité qui durent des heures. Nous ne savons plus où donner de la tête. Nous n’osons plus mettre des ali- ments au frigo de peur qu’ils soient gâtés à cause du manque d’électricité », a-t-elle déploré.
(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Il n’y a pas que les ménages qui sont handicapés à cause des coupures d’électricité en Gambie. les services de l’etat sont également paralysés. en effet, lors de notre passage à la Banjul pour prendre la liai- son maritime Banjul-Bara, nous n’avions pas acheté un ticket. et, pour cause, il n’y avait pas d’électricité. de ce fait, la traversée était devenue gratuite au grand bonheur des passagers. C’est le même scénario qui se reproduit à chaque coupure d’électricité. et, cela fait perdre des millions de dalasis au trésor public gambien selon un agent qui a bien voulu se prononcer sous couvert de l’anonymat. « s’il y a coupure d’électricité per- sonne ne paye le ticket parce que les machines sont éteintes. On ne peut vendre de billets. les passagers sont alors autorisés à rejoindre le « ferry » sans payer le ticket. et, il n’y aura pas de contrôle. Il faut dire que cela fait perdre à notre économie des millions à chaque coupure d’électricité car la traversée est empruntée par de nombreux usagers. et, ce sont des milliers de personnes qui travers ici chaque trente minutes. Imagez combien de fois, cela est important en terme de revenus pour le trésor public gambien », a-t-il expliqué.
CHUTE DU DALASIS
Outre cette problématique des délestages récurrents en République sœur de la Gambie, il y a la question de la chute du dalasis (monnaie de la Gambie). Cette chute de la monnaie n’est pas sans con- séquences. les étrangers qui sont dans ce pays, payent les frais. Ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts comme au- paravant. leur business ne marche très bien. Ils sont obligés de faire un cumul de travail pour s’en sortir. C’est le cas de Modou Ndiaye, un sénégalais installé en Gambie depuis plusieurs années. « les choses ne marchent plus comme avant. la baisse du dalasis est passée par là. On est obligé de bosser dure pour avoir beaucoup d’argent parce que tout simplement le fCfa est en hausse face au dalasis. si, je prends mon cas, je fais un cumul de travail. la journée, je vais au marché de serrekunda pour vendre des habits et autres accessoires et pendant la nuit, je vais à tontéboul (quartier chic) au bord de la mer pour travailler en tant que serveur dans un hôtel. Ce n’est pas un travail facile à faire. Mais, je me suis habitué. et, ça me permet de gagner plus d’argent », a-t-il laissé entendre.
souleymane diallo est gérant d’un restaurant à sénégambie. lui, aussi est frappé par la chute du dalasis. Il soutient également que les affaires ne marchent plus comme avant. « la Gambie n’est plus ce pays de rêve pour les travailleurs étrangers. la chute de la monnaie gambienne a beaucoup changé la situation. Il est devenu trop difficile d’avoir de l’argent en Gambie. On n’arrive difficile à joindre les deux bouts. On a espoir que les choses vont bien changer. tout le monde même l’adhésion de la Gambie à la zone Cfa. On pense que c’est la seule manière de permettre aux gens gagner beaucoup plus dans leur business. Mais sinon ce sera toujours la galère», a-t-il souligné.
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