La folie du pouvoir: Le Président Turc, crée le «cimetière des traîtres»

Samedi 6 Aout 2016

Le régime de Recep Tayyip Erdogan a installé dans la banlieue d’Istanbul, à côté d’un refuge pour chiens errants, une «hainler Mezarligi» ou «cimetière des traitres». Ce lieu reçoit les dépouilles des personnes tuées pour avoir participé à la tentative avortée de coup d’Etat du 12 juillet 2016. Les personnes enterrées n’ont pas droit à une pierre tombale, encore moins, ne sont dignes de recevoir une prière ou un quelconque rite ou service religieux. Aucun respect ne leur est consenti. Bien au contraire, les pensionnaires de ce sinistre cimetière spécial sont jetés à la vindicte populaire. Ils sont traitres à la Nation et leurs dépouilles doivent être traitées comme celles de chiens galeux.

Le cimetière n’est pas encore ouvert au public, mais on peut augurer que quand il le sera, tous les partisans du Président Erdogan pourront s’y rendre pour pisser ou cracher sur les tombes ou les lapider. Quel respect peut-on avoir pour un chef d’Etat qui traite ses adversaires de manière aussi abominable ?

Le régime de Erdogan n’avait pu s’en sortir qu’en agitant le spectre de jeter des hordes de millions de réfugiés sur les frontières européennes. Ce chantage a été payant. Erdogan avait insinué des accusations contre les Américains et l’Otan, d’être derrière le putsch ; comme pour user de la stratégie des propagandistes, qui voudrait que l’ennemi envahisseur vienne toujours de l’extérieur ! La manœuvre était trop risquée et il se ravisa très vite, d’autant que Vladimir Poutine et la Russie n’ont pas encore fini de solder tous leurs comptes avec le régime de Erdogan.


Fethullah Gulen demeure le bouc émissaire idéal, responsable de tous les malheurs de la Turquie. Erdogan compte épurer son pays de tous les amis et fidèles de Fethullah Gulen, au mépris de toutes les lois et des droits les plus élémentaires de la personne humaine. Il fait confisquer les patrimoines personnels de ses adversaires politiques au profit de ses proches. Seul le régime hitlérien avait agi de la sorte à l’égard des juifs ! Les citoyens turcs, amis ou sympathisants de Gulen qui se trouvent à l’étranger, voient leurs passeports annulés. Mais jusqu’à quand Erdogan pourra-t-il continuer de sévir ? L’histoire de l’humanité est remplie d’exemples du genre, dont la fin a toujours été dramatique et tragique. Aux amis turcs, on ne peut que leur dire, «la nuit est longue mais il fera jour». Nous devons témoigner de notre tristesse et de notre solidarité à nos confrères de Turquie.

Par Madiambal Diagne
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