Helen Keller International (HKI), en collaboration avec le Comité Sénégalais pour la Fortification des Aliments en Micronutriments (COSFAM), a organisé les 26 et 27 janvier 2017 à Dakar, l’atelier sur les bonnes pratiques de l’enrichissement des aliments en micronutriments en Afrique de l’Ouest en vue de définir une nouvelle vision commune et des actions clefs en matière de fortification des aliments en Afrique de l’Ouest.
L’objectif de cet atelier est de passer en revue les 14 ans d’expériences et d’engagements des Etats de l’Afriques de l’Ouest dans la mise en œuvre de la stratégie d’enrichissement des aliments, afin de tirer les leçons et de définir de nouvelles perspectives pour la région.
La réunion a connu la participation des pays de la CEDEAO. La liste des participants est jointe en annexe. Le présent rapport fait la synthèse des sessions de l’atelier la cérémonie d’ouverture.
1. Cérémonie d’ouverture
En début de cérémonie d’ouverture, Monsieur Mamadou Syll KEBE, Directeur du Redéploiement Industriel, Président du COSFAM a souhaité la bienvenue en terre sénégalaise à tous les participants.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par Monsieur Aly Ngouille NDIAYE, Ministre de l’Industrie et des Mines du Sénégal. Elle a été marquée par les allocutions de Monsieur BOSU, représentant de l’USAID et de Madame Mette KINOTI, vice-présidente de HKI.
Dans leurs différentes allocutions les uns et les autres ont ressorti l’importance de la fortification des aliments comme moyen pour pallier aux problèmes de carences en micronutriments.
Dans son discours d’ouverture, Monsieur le Ministre a souhaité la bienvenue aux participants. Il est revenu sur la situation de carences en micronutriments et les actions entreprises par les Commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA dans le processus d’harmonisation des normes relatives à l’enrichissement de l’huile en vitamine A, de la farine de blé tendre en fer et en acide folique et le sel en iode. Pour finir, Monsieur le Ministre a fait état des défis à relever, notamment le contrôle de qualité, la prise en compte de la production artisanale des huiles dans le processus, le renforcement du système de monitorage et l’évaluation de l’impact des interventions.
2. Déroulement des travaux
Nous avons eu droit à trois sessions de présentations, un panel et une vidéoconférence.
SESSION 1 : elle a porté sur l’état des lieux sur la situation des carences en micronutriments et les progrès réalisés de 2002 à 2017 de même que les difficultés et opportunités dans le domaine de la fortification. S’agissant de la situation des carences en micronutriments présentée par un représentant de MI, il ressort que les micronutriments dont les carences prédominent dans la région ouest-africaine sont la vitamine A, le fer, l’Iode et le zinc. Les données présentées sont toujours élevées avec quelques variations suivant les pays. Certaines données datent de quelques années déjà raison pour laquelle le présentateur a relevé la mise à jour de celles-ci un défi à relever par les pays, tout comme le suivi-évaluation des interventions pour mieux apprécier l’impact de celles-ci.
La deuxième présentation a été l’occasion pour le coordonnateur régional de HKI de faire l’historique de la fortification en Afrique de l’Ouest et de présenter les progrès réalisés de même que les perspectives.
Au nombre des progrès réalisés, il faut dire que :
- 13 des 15 pays ont créé l’Alliance Nationale pour la Fortification ;
- 14 des 15 pays ont rendu obligatoire la fortification de la farine de blé ;
- 13 pays sur 15 ont rendu obligatoire l’enrichissement de l’huile ;
- L’utilisation par 11 pays du même Logo sur l’emballage des produits fortifiés.
On peut noter également l’engagement des Autorités et des industries qui prennent à leur charge le coût des prémix (exemple du Burkina-Faso) et la création de ligne budgétaire pour la fortification dans certains pays comme la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Sénégal. Pour ce qui concerne les difficultés il est question de la faible application des arrêtés et Décrets, du chevauchement des rôles des structures de contrôle et d’inspection et le faible suivi et l’évaluation des impacts. Les prochaines étapes vont être la publication des normes harmonisées, le renforcement de capacités des acteurs et le suivi-évaluation des interventions.
SESSION 2 : elle a porté sur la législation et les normes.
Ce fut l’occasion pour le représentant du Libéria, de l’UEMOA et de la CEDEAO de dire aux participants ce que chaque institution a fait dans le domaine de la législation et des normes. Au Libéria c’est le Ministère de la Santé qui a le leadership de la préparation des textes de lois en s’inspirant un peu de ceux du Nigéria. La fortification est déjà une réalité et 13 indicateurs sont identifiés pour suivre le bon fonctionnement du programme.
Au niveau de l’UEMOA, le programme de fortification rentre dans le cadre du mémorandum entre HKI et l’Institution pour la période 2012-2016. La mise en œuvre de ce projet a permis d’homologuer 09 normes pour l’huile, 08 normes pour la farine et 01 norme pour le sel. Un logo type a été retenu pour l’ensemble des pays de l’union. Des actions de renforcement de capacités et de plaidoyer sont également menées à l’endroit des industriels et des autorités.
Pour ce qui est de la CEDEAO, le représentant a expliqué que les normes de fortification des aliments rentrent dans le cadre des ECOSHAM. L’harmonisation des normes au niveau des 15 pays suit cinq étapes qui prennent en compte l’étude des normes par six comités techniques. Ce qu’il faut retenir est que l’approbation des normes harmonisées dans le cadre de la fortification des aliments n’est pas encore une réalité au niveau de la CEDEAO.
Cette deuxième session de présentation a fait objet de discussions entre les participants. L’essentiel des discussions ont tourné autour des efforts en cours pour obtenir une détaxation des prémix pour les industries, ce qui retarde l’approbation des ECOSHAM et les mesures prises pour s’assurer que les industries fortifient de façon convenable les aliments. Pour ce qui concerne la détaxation, l’initiative devrait émaner de chaque pays. Le retard dans l’approbation des normes harmonisées est en partie dû à l’absence de célérité dans le traitement des questions au niveau des pays.
SESSION 3 : elle a concerné la production des aliments fortifiés en Afrique de l’Ouest. Le représentant de la Côte d’Ivoire a partagé l’expérience de son pays sur le renforcement de capacités. Elle n’a pas manqué de présenter les avancées que la CI a obtenu dans le domaine de la nutrition grâce aux réformes réalisées ou en cours. En effet, le pays a inscrit une ligne budgétaire à hauteur de 15% du budget national ce qui a permis de réaliser des activités de renforcement de capacités des cadres et d’acquérir du matériel de contrôle au profit des structures ayant à charge le contrôle des aliments. L’une des mesures prises par le pays et qui a sans doute intéressé les participants est la détaxation des prémix. Les participants n’ont manqué de demander comment la CI a pu réaliser cette réforme. La volonté et l’engagement politique ont été déterminants pour l’opérationnalisation de cette réforme.
Le représentant de l’Association des Industriels de la Filière Oléagineuse (AIFO) UEMOA a quant à lui attirer l’attention des Etats sur les problèmes que rencontrent les industriels de la filière et qui, a termes peuvent hypothéquer la disponibilité des matières premières indispensables pour la production de l’huile, un des principaux véhicules utilisés pour la fortification dans le pays. Il a exhorté une fois encore à une approche plus intégrée et multisectorielle pour régler les problèmes de carences en micronutriments dans la région ouest africaine.
La NMA et la Fondation GAIN ont chacun en ce qui le concerne présenté leur structure et expliqué en quoi elles interviennent dans la fortification des aliments. La NMA est une entreprise sénégalaise spécialisée dans la fortification de la farine de blé tandis que GAIN à travers sa plateforme, le GAIN Premix Facility centralise les besoins en premix en intrants des industries ou des organismes et passe commande auprès de fabricants répertoriés sur la base de la qualité de leurs produits. Ce procédé offre des avantages pour les demandeurs, notamment la réduction coût d’achat des prémix et la réduction du délai d’approvisionnement. GAIN offre la possibilité aux demandeurs de différer le payement des coûts d’achat.
Lors des discussions après cette session, les participants ont évoqué la nécessité pour GAIN d’accompagner les pays dans le contrôle de la qualité des prémix livrés et l’importance d’une communication pour la promotion des prémix.
Vidéoconférence avec Monsieur Shawn Baker, ex vice-président de HKI et actuel Directeur du programme nutrition au niveau de la Fondation Bill Gates. Dans son intervention, il a fait l’historique de la fortification des aliments en Afrique et s’est réjoui des progrès accomplis et du fait qu’aujourd’hui beaucoup de dirigeants des pays accordent plus d’intérêts aux questions de nutrition. Cependant il a mis en garde des difficultés et des défis qui attendent les pays notamment la qualité des produits fortifiés, le respect des normes de fortification, la prise en compte des producteurs locaux et le contrôle des produits importés. Pour Shawn Baker il faut maintenir le plaidoyer à l’endroit des dirigeants et les amener à plus investir dans le programme de fortification. Les participants ont eu le privilège de poser quelques questions à l’intéressé qui ont porté entre autres sur l’identification d’autres véhicules pour la fortification des aliments. En effet, certains micronutriments peuvent subir des détériorations suite à leurs conditions de stockage (cas de la vitamine A). Mr Baker a trouvé ces questionnements pertinents et a rappelé aussi que le principe de la fortification des aliments n’est pas basé sur la consommation excessive du véhicule. Il a enfin exhorté les pays à prendre véritablement le devant du programme de fortification pour lui assurer une pérennité.
SESSION 4 : La dernière session de la journée a été un panel de discussions qui a porté sur le contrôle interne, l’inspection et la surveillance du marché et le renforcement de capacité et guide régional. Les panelistes étaient entre autre le représentant du NAFDAC, de la CEDEAO. Ils ont apporté chacun en ce qui le concerne des réponses aux questions de l’animateur. Ces questions concernent les défis pour un contrôle et une assurance de qualité, la documentation du processus de contrôle et comment assurer le respect des normes. Ce qu’il faut retenir de ces discussions est qu’un accent doit être mis sur la formation des agents chargés du contrôle, la sensibilisation des industries pour une autorégulation et l’implication des associations de consommateurs. S’agissant de la question des producteurs locaux qui pour la plupart ne fortifient pas leurs produits, une des solutions proposées est que les gros producteurs (industriels) achètent leur production afin de les fortifier.
La surveillance du marché également doit être fait pour apprécier la qualité des produits et d’en faire la traçabilité.
Jour 2
Pour le deuxième jour, nous avons eu droit à deux sessions, à l’élaboration de la feuille de route de la région pour les 10 prochaines années.
SESSION 5 : elle était axée sur le système de suivi, le monitorage et la surveillance. A cet effet, les représentants du Burkina FASO, GAIN, HKI et du Sénégal ont fait des présentations respectivement sur les perspectives, le FORTIMAS, le FACT, FRAT et le système d’assurance qualité, de contrôle de qualité et de suivi.
Le Burkina a pour sa part relevé, malgré l’effort de l’état d’accompagner la fortification, des difficultés telles que le manque d’outils pour le contrôle de qualité, la rupture des stocks, le faible niveau de l’assurance qualité, l’absence de ligne budgétaire et de mécanisme de suivi. Pour pallier à ces difficultés, le Burkina a pour perspectives de mobiliser les ressources, de mettre en place un système de collecte des données et de surveillance, de renforcer les capacités analytiques.
Les représentants de GAIN, HKI pour leur part sont revenus sur l’utilité des outils FACT, FRAT et du FORTIMAS respectivement dans la mesure de la couverture du programme de fortification, l’identification des aliments véhicules et la mesure de l’attractivité des aliments fortifiés.
Pour sa part, le Sénégal à travers la DCI et le COSFAM sont revenus sur les points suivants :
- Le dispositif réglementaire des aliments fortifiés : Ainsi, la DCI a fait état des procédures de contrôle, du dispositif institutionnel, du rôle joué dans la sécurité sanitaire des aliments, sur les forces et faiblesses de la Direction du Commerce ;
- Les réalisations, les acquis, les difficultés et les défis du COSFAM : A ce niveau, on peut noter, un appui politique matérialisé par la création d’une ligne budgétaire, l’existence d’un système de suivi évaluation.
Des échanges qui s’en ont suivi portant essentiellement sur l’utilisation du logo, le choix des aliments véhicules, il en ressort la nécessité d’identifier de nouveaux aliments véhicules compte tenu du contexte socio-économique des populations.
L’objectif de cet atelier est de passer en revue les 14 ans d’expériences et d’engagements des Etats de l’Afriques de l’Ouest dans la mise en œuvre de la stratégie d’enrichissement des aliments, afin de tirer les leçons et de définir de nouvelles perspectives pour la région.
La réunion a connu la participation des pays de la CEDEAO. La liste des participants est jointe en annexe. Le présent rapport fait la synthèse des sessions de l’atelier la cérémonie d’ouverture.
1. Cérémonie d’ouverture
En début de cérémonie d’ouverture, Monsieur Mamadou Syll KEBE, Directeur du Redéploiement Industriel, Président du COSFAM a souhaité la bienvenue en terre sénégalaise à tous les participants.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par Monsieur Aly Ngouille NDIAYE, Ministre de l’Industrie et des Mines du Sénégal. Elle a été marquée par les allocutions de Monsieur BOSU, représentant de l’USAID et de Madame Mette KINOTI, vice-présidente de HKI.
Dans leurs différentes allocutions les uns et les autres ont ressorti l’importance de la fortification des aliments comme moyen pour pallier aux problèmes de carences en micronutriments.
Dans son discours d’ouverture, Monsieur le Ministre a souhaité la bienvenue aux participants. Il est revenu sur la situation de carences en micronutriments et les actions entreprises par les Commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA dans le processus d’harmonisation des normes relatives à l’enrichissement de l’huile en vitamine A, de la farine de blé tendre en fer et en acide folique et le sel en iode. Pour finir, Monsieur le Ministre a fait état des défis à relever, notamment le contrôle de qualité, la prise en compte de la production artisanale des huiles dans le processus, le renforcement du système de monitorage et l’évaluation de l’impact des interventions.
2. Déroulement des travaux
Nous avons eu droit à trois sessions de présentations, un panel et une vidéoconférence.
SESSION 1 : elle a porté sur l’état des lieux sur la situation des carences en micronutriments et les progrès réalisés de 2002 à 2017 de même que les difficultés et opportunités dans le domaine de la fortification. S’agissant de la situation des carences en micronutriments présentée par un représentant de MI, il ressort que les micronutriments dont les carences prédominent dans la région ouest-africaine sont la vitamine A, le fer, l’Iode et le zinc. Les données présentées sont toujours élevées avec quelques variations suivant les pays. Certaines données datent de quelques années déjà raison pour laquelle le présentateur a relevé la mise à jour de celles-ci un défi à relever par les pays, tout comme le suivi-évaluation des interventions pour mieux apprécier l’impact de celles-ci.
La deuxième présentation a été l’occasion pour le coordonnateur régional de HKI de faire l’historique de la fortification en Afrique de l’Ouest et de présenter les progrès réalisés de même que les perspectives.
Au nombre des progrès réalisés, il faut dire que :
- 13 des 15 pays ont créé l’Alliance Nationale pour la Fortification ;
- 14 des 15 pays ont rendu obligatoire la fortification de la farine de blé ;
- 13 pays sur 15 ont rendu obligatoire l’enrichissement de l’huile ;
- L’utilisation par 11 pays du même Logo sur l’emballage des produits fortifiés.
On peut noter également l’engagement des Autorités et des industries qui prennent à leur charge le coût des prémix (exemple du Burkina-Faso) et la création de ligne budgétaire pour la fortification dans certains pays comme la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Sénégal. Pour ce qui concerne les difficultés il est question de la faible application des arrêtés et Décrets, du chevauchement des rôles des structures de contrôle et d’inspection et le faible suivi et l’évaluation des impacts. Les prochaines étapes vont être la publication des normes harmonisées, le renforcement de capacités des acteurs et le suivi-évaluation des interventions.
SESSION 2 : elle a porté sur la législation et les normes.
Ce fut l’occasion pour le représentant du Libéria, de l’UEMOA et de la CEDEAO de dire aux participants ce que chaque institution a fait dans le domaine de la législation et des normes. Au Libéria c’est le Ministère de la Santé qui a le leadership de la préparation des textes de lois en s’inspirant un peu de ceux du Nigéria. La fortification est déjà une réalité et 13 indicateurs sont identifiés pour suivre le bon fonctionnement du programme.
Au niveau de l’UEMOA, le programme de fortification rentre dans le cadre du mémorandum entre HKI et l’Institution pour la période 2012-2016. La mise en œuvre de ce projet a permis d’homologuer 09 normes pour l’huile, 08 normes pour la farine et 01 norme pour le sel. Un logo type a été retenu pour l’ensemble des pays de l’union. Des actions de renforcement de capacités et de plaidoyer sont également menées à l’endroit des industriels et des autorités.
Pour ce qui est de la CEDEAO, le représentant a expliqué que les normes de fortification des aliments rentrent dans le cadre des ECOSHAM. L’harmonisation des normes au niveau des 15 pays suit cinq étapes qui prennent en compte l’étude des normes par six comités techniques. Ce qu’il faut retenir est que l’approbation des normes harmonisées dans le cadre de la fortification des aliments n’est pas encore une réalité au niveau de la CEDEAO.
Cette deuxième session de présentation a fait objet de discussions entre les participants. L’essentiel des discussions ont tourné autour des efforts en cours pour obtenir une détaxation des prémix pour les industries, ce qui retarde l’approbation des ECOSHAM et les mesures prises pour s’assurer que les industries fortifient de façon convenable les aliments. Pour ce qui concerne la détaxation, l’initiative devrait émaner de chaque pays. Le retard dans l’approbation des normes harmonisées est en partie dû à l’absence de célérité dans le traitement des questions au niveau des pays.
SESSION 3 : elle a concerné la production des aliments fortifiés en Afrique de l’Ouest. Le représentant de la Côte d’Ivoire a partagé l’expérience de son pays sur le renforcement de capacités. Elle n’a pas manqué de présenter les avancées que la CI a obtenu dans le domaine de la nutrition grâce aux réformes réalisées ou en cours. En effet, le pays a inscrit une ligne budgétaire à hauteur de 15% du budget national ce qui a permis de réaliser des activités de renforcement de capacités des cadres et d’acquérir du matériel de contrôle au profit des structures ayant à charge le contrôle des aliments. L’une des mesures prises par le pays et qui a sans doute intéressé les participants est la détaxation des prémix. Les participants n’ont manqué de demander comment la CI a pu réaliser cette réforme. La volonté et l’engagement politique ont été déterminants pour l’opérationnalisation de cette réforme.
Le représentant de l’Association des Industriels de la Filière Oléagineuse (AIFO) UEMOA a quant à lui attirer l’attention des Etats sur les problèmes que rencontrent les industriels de la filière et qui, a termes peuvent hypothéquer la disponibilité des matières premières indispensables pour la production de l’huile, un des principaux véhicules utilisés pour la fortification dans le pays. Il a exhorté une fois encore à une approche plus intégrée et multisectorielle pour régler les problèmes de carences en micronutriments dans la région ouest africaine.
La NMA et la Fondation GAIN ont chacun en ce qui le concerne présenté leur structure et expliqué en quoi elles interviennent dans la fortification des aliments. La NMA est une entreprise sénégalaise spécialisée dans la fortification de la farine de blé tandis que GAIN à travers sa plateforme, le GAIN Premix Facility centralise les besoins en premix en intrants des industries ou des organismes et passe commande auprès de fabricants répertoriés sur la base de la qualité de leurs produits. Ce procédé offre des avantages pour les demandeurs, notamment la réduction coût d’achat des prémix et la réduction du délai d’approvisionnement. GAIN offre la possibilité aux demandeurs de différer le payement des coûts d’achat.
Lors des discussions après cette session, les participants ont évoqué la nécessité pour GAIN d’accompagner les pays dans le contrôle de la qualité des prémix livrés et l’importance d’une communication pour la promotion des prémix.
Vidéoconférence avec Monsieur Shawn Baker, ex vice-président de HKI et actuel Directeur du programme nutrition au niveau de la Fondation Bill Gates. Dans son intervention, il a fait l’historique de la fortification des aliments en Afrique et s’est réjoui des progrès accomplis et du fait qu’aujourd’hui beaucoup de dirigeants des pays accordent plus d’intérêts aux questions de nutrition. Cependant il a mis en garde des difficultés et des défis qui attendent les pays notamment la qualité des produits fortifiés, le respect des normes de fortification, la prise en compte des producteurs locaux et le contrôle des produits importés. Pour Shawn Baker il faut maintenir le plaidoyer à l’endroit des dirigeants et les amener à plus investir dans le programme de fortification. Les participants ont eu le privilège de poser quelques questions à l’intéressé qui ont porté entre autres sur l’identification d’autres véhicules pour la fortification des aliments. En effet, certains micronutriments peuvent subir des détériorations suite à leurs conditions de stockage (cas de la vitamine A). Mr Baker a trouvé ces questionnements pertinents et a rappelé aussi que le principe de la fortification des aliments n’est pas basé sur la consommation excessive du véhicule. Il a enfin exhorté les pays à prendre véritablement le devant du programme de fortification pour lui assurer une pérennité.
SESSION 4 : La dernière session de la journée a été un panel de discussions qui a porté sur le contrôle interne, l’inspection et la surveillance du marché et le renforcement de capacité et guide régional. Les panelistes étaient entre autre le représentant du NAFDAC, de la CEDEAO. Ils ont apporté chacun en ce qui le concerne des réponses aux questions de l’animateur. Ces questions concernent les défis pour un contrôle et une assurance de qualité, la documentation du processus de contrôle et comment assurer le respect des normes. Ce qu’il faut retenir de ces discussions est qu’un accent doit être mis sur la formation des agents chargés du contrôle, la sensibilisation des industries pour une autorégulation et l’implication des associations de consommateurs. S’agissant de la question des producteurs locaux qui pour la plupart ne fortifient pas leurs produits, une des solutions proposées est que les gros producteurs (industriels) achètent leur production afin de les fortifier.
La surveillance du marché également doit être fait pour apprécier la qualité des produits et d’en faire la traçabilité.
Jour 2
Pour le deuxième jour, nous avons eu droit à deux sessions, à l’élaboration de la feuille de route de la région pour les 10 prochaines années.
SESSION 5 : elle était axée sur le système de suivi, le monitorage et la surveillance. A cet effet, les représentants du Burkina FASO, GAIN, HKI et du Sénégal ont fait des présentations respectivement sur les perspectives, le FORTIMAS, le FACT, FRAT et le système d’assurance qualité, de contrôle de qualité et de suivi.
Le Burkina a pour sa part relevé, malgré l’effort de l’état d’accompagner la fortification, des difficultés telles que le manque d’outils pour le contrôle de qualité, la rupture des stocks, le faible niveau de l’assurance qualité, l’absence de ligne budgétaire et de mécanisme de suivi. Pour pallier à ces difficultés, le Burkina a pour perspectives de mobiliser les ressources, de mettre en place un système de collecte des données et de surveillance, de renforcer les capacités analytiques.
Les représentants de GAIN, HKI pour leur part sont revenus sur l’utilité des outils FACT, FRAT et du FORTIMAS respectivement dans la mesure de la couverture du programme de fortification, l’identification des aliments véhicules et la mesure de l’attractivité des aliments fortifiés.
Pour sa part, le Sénégal à travers la DCI et le COSFAM sont revenus sur les points suivants :
- Le dispositif réglementaire des aliments fortifiés : Ainsi, la DCI a fait état des procédures de contrôle, du dispositif institutionnel, du rôle joué dans la sécurité sanitaire des aliments, sur les forces et faiblesses de la Direction du Commerce ;
- Les réalisations, les acquis, les difficultés et les défis du COSFAM : A ce niveau, on peut noter, un appui politique matérialisé par la création d’une ligne budgétaire, l’existence d’un système de suivi évaluation.
Des échanges qui s’en ont suivi portant essentiellement sur l’utilisation du logo, le choix des aliments véhicules, il en ressort la nécessité d’identifier de nouveaux aliments véhicules compte tenu du contexte socio-économique des populations.