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L'Art Africain en Deuil : Décès de Koyo Kouoh

Samedi 10 Mai 2025

Le monde de l'art contemporain est en deuil suite à la disparition tragique de Koyo Kouoh, directrice exécutive du Zeitz Museum of Contemporary Art Africa (Zeitz MOCAA), décédée subitement ce matin. Le musée a confirmé la nouvelle sur ses réseaux sociaux, exprimant sa profonde tristesse : « Nous avons reçu ce matin la terrible nouvelle du décès soudain de Koyo Kouoh, notre bien-aimée directrice exécutive et conservatrice en chef. » Sa disparition laisse un vide immense dans le monde de l'art et dans le cœur de ceux qui ont eu la chance de travailler à ses côtés.

Koyo Kouoh, qui dirigeait le Zeitz MOCAA depuis 2019, avait été récemment choisie pour être la commissaire de la Biennale de Venise 2026, l’une des expositions les plus prestigieuses au monde. Dans un communiqué, la Biennale a exprimé son choc et sa consternation : « Nous sommes profondément attristés et consternés par le décès prématuré de Koyo Kouoh. Son décès laisse un vide immense dans le monde de l’art contemporain. » La Biennale de Venise, où elle devait présenter le titre et le thème de l’édition 2026 le 20 mai prochain, a salué son travail et son engagement pour l’art.


Le parcours de Koyo Kouoh est impressionnant, et son impact sur le monde de l’art a été profond. Née en 1967 au Cameroun, elle avait déménagé en Suisse avec sa famille à l’âge de 13 ans, où elle suivit d'abord des études en finances avant de se tourner vers la culture. Fascinée par la littérature et le cinéma, elle s’installa à Dakar, au Sénégal, à la fin des années 1990, où elle commença à s’impliquer dans la scène artistique africaine.

Son premier grand projet fut sa coordination des Arts de la Culture à l’Institut Gorée de Dakar, avant qu’elle ne devienne co-commissaire des prestigieuses Rencontres africaines de la photographie de Bamako au Mali en 2001 et 2003. Au fil des années, son influence grandit, et elle se rendit incontournable, notamment à travers son rôle de commissaire à la foire d'art contemporain africain 1:54 à Londres, ainsi qu’à la Documenta 12 à Kassel, en Allemagne.

En 2011, elle créa la Raw Material Company, un centre pour l’art, le savoir et la société. Cette initiative contribua à propulser sa réputation internationale, la menant à des collaborations avec d'autres institutions culturelles mondiales. En 2019, elle devint directrice du Zeitz MOCAA, le plus grand musée d'art contemporain en Afrique, situé au Cap, en Afrique du Sud.


Koyo Kouoh était également une fervente défenseure du panafricanisme et du pandiasporisme, cherchant à redéfinir les récits sur l'Afrique à travers l'art. Dans une interview accordée à RFI en 2024, elle avait confié : « En tant que jeune Africaine, dans ce monde occidental où j’avais l’impression d’être spectatrice d’une pièce où je n’avais pas de rôle, la conscience s’est révélée vers mes vingt ans de la nécessité d’un retour en Afrique. » Cette prise de conscience marqua sa carrière, et elle s'attacha à mettre en avant les talents artistiques africains tout en contribuant à l'internationalisation de l'art contemporain africain.

Kouoh devait devenir la première femme africaine à occuper le poste de commissaire de la Biennale de Venise, un rôle qu’elle assumerait avec sagesse et passion. Sa mission à la Biennale de Venise aurait été l'aboutissement d’une carrière d’une envergure exceptionnelle, mais sa disparition laisse une profonde tristesse parmi les artistes, les conservateurs, et tous ceux qui ont été inspirés par sa vision et son leadership.

Un Héritage Durable

Le décès de Koyo Kouoh marque une grande perte pour le monde de l’art contemporain, mais son héritage perdurera à travers les institutions qu'elle a dirigées, les artistes qu’elle a soutenus et les nombreuses personnes qu’elle a inspirées tout au long de sa carrière. Sa vision de l'art comme un moyen de réécrire les récits culturels et de renforcer les liens entre les peuples restera un guide pour les générations futures.

Ses contributions à l'art, à la culture, et à la réflexion sur l'identité africaine seront honorées par tous ceux qui croyaient en son travail et sa mission de redéfinir le paysage de l'art contemporain à l’échelle mondiale.

Un vide immense

Le monde de l'art perd aujourd'hui une visionnaire, une passionnée et une fervente défenseure du panafricanisme et de l'art comme levier de transformation sociale. Koyo Kouoh, par son parcours exceptionnel, a fait rayonner l’art africain au-delà des frontières et a laissé une marque indélébile dans le domaine de la culture mondiale.

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