« Ce matin à 7 h 35, l’évêque de Rome, François, est revenu à la maison du Père. Toute sa vie a été consacrée au service du Seigneur et de son Église », a annoncé dans un communiqué le cardinal camerlingue Kevin Farrell, dans un communiqué publié par le Vatican. Le pape François, populaire chez les fidèles mais confronté à une farouche opposition au sein même de l’Église catholique, était apparu très affaibli, le 20 avril à l’occasion des célébrations de Pâques, même s’il s’était offert un bain de foule en papamobile au milieu de milliers de fidèles sur la place Saint-Pierre, à Rome.
L’Union africaine (UA) lui a rendu hommage en saluant un « avocat inébranlable de la paix » qui a eu un « engagement courageux » sur le continent. Le président de la Commission de l’UA, Mahamoud Ali Youssouf, a salué « l’engagement courageux du pape sur le continent africain, en amplifiant les voix de ceux qui n’en ont pas, en défendant la paix et la réconciliation, et en se montrant solidaire de ceux touchés par les conflits et la pauvreté », a-t-il dit dans un communiqué publié sur X.
Le président kényan William Ruto a rendu hommage au pape François en saluant son « engagement indéfectible en faveur de l’inclusion et de la justice », et évoquant « une grande perte pour les fidèles catholiques ». « Par son humilité, son engagement indéfectible en faveur de l’inclusion et de la justice, et sa profonde compassion pour les pauvres et les personnes vulnérables, il a donné l’exemple d’un leadership au service des autres », a écrit sur X le chef de l’État de ce pays d’Afrique de l’Est très religieux.
De son côté, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a parlé de son « héritage de compassion, d’humilité et de service à l’humanité ». « Je présente mes plus sincères condoléances pour le décès du pape François », a écrit sur X le chef de l’exécutif éthiopien. « Que son âme repose dans la paix éternelle et que son héritage de compassion, d’humilité et de service à l’humanité continue d’inspirer les générations futures. »
Au Moyen-Orient, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a salué « un ami fidèle du peuple palestinien », a rapporté l’agence de presse officielle Wafa. « Nous avons perdu aujourd’hui un ami fidèle du peuple palestinien », a-t-il déclaré en notant que le pape François « avait reconnu l’État palestinien et autorisé le drapeau palestinien à être hissé au Vatican ».
Et maintenant ?
Une constitution prévoit des obsèques pendant neuf jours et un délai de 15 à 20 jours pour organiser le conclave, lors duquel les cardinaux électeurs, dont près de 80 % choisis par François lui-même, auront la lourde tâche d’élire son successeur. Entretemps, c’est le cardinal camerlingue, l’Irlandais Kevin Farrell, qui assurera l’intérim.
François avait révélé fin 2023 qu’il souhaitait être inhumé dans la basilique Sainte-Marie Majeure, dans le centre de Rome, plutôt que dans la crypte de la basilique Saint-Pierre, une première depuis plus de trois siècles.
En outre, le Vatican a publié en novembre un rituel simplifié pour les funérailles papales, notamment l’inhumation dans un simple cercueil de bois et de zinc, signant la fin des trois cercueils imbriqués en cyprès, en plomb et en chêne.
Le « pape du bout du monde »
En 12 ans de pontificat, le premier pape jésuite et sud-américain de l’Histoire s’est engagé sans relâche pour la défense des migrants, l’environnement et la justice sociale sans remettre en cause les positions de l’Église sur l’avortement ou le célibat des prêtres.
À Rome comme à l’étranger, le « pape du bout du monde » élu le 13 mars 2013 a dénoncé sans relâche toutes les formes de violence, de la traite des êtres humains aux catastrophes migratoires en passant par l’exploitation économique. Le 11 février, il avait encore condamné les expulsions massives de migrants voulues par le président américain Donald Trump, s’attirant les foudres de la Maison Blanche. Opposant acharné au commerce des armes, l’ancien archevêque de Buenos Aires est toutefois resté impuissant face aux conflits en Ukraine ou au Proche-Orient, malgré d’innombrables appels à la paix.
Ce politique madré au franc-parler abrasif a aussi voulu réformer une Curie – le gouvernement central du Saint-Siège – rongée par l’inertie, y développer la place des femmes et des laïcs et assainir les sulfureuses finances du Vatican. Face au drame de la pédocriminalité dans l’Église, il a levé le secret pontifical et obligé religieux et laïcs à signaler les cas à leur hiérarchie. Sans convaincre les associations de victimes, qui lui ont reproché de ne pas être allé assez loin.
Foudres des mouvements populistes
Attaché au dialogue inter-religieux, notamment avec l’islam, il a défendu jusqu’au bout une Église « ouverte à tous », s’attirant les foudres des mouvements populistes pour son soutien aux migrants.
Si ce pape au style chaleureux a suscité une grande ferveur populaire, il fut aussi durement critiqué par une opposition conservatrice pour son supposé manque d’orthodoxie et une gouvernance jugée autoritaire. En témoignent les levées de boucliers suscitées par certaines décisions, comme l’ouverture des bénédictions de couples de même sexe fin 2023, ou la restriction des célébrations de la messe en latin.
Le 266e pape, davantage intéressé par les « périphéries » de la planète que par les grands pays occidentaux, a aussi réorienté les débats au sein de l’Église, à l’image de son encyclique écologiste et sociale « Laudato si » en 2015, réquisitoire très remarqué contre la finance exaltant la sauvegarde de la planète.
(Avec AFP)
L’Union africaine (UA) lui a rendu hommage en saluant un « avocat inébranlable de la paix » qui a eu un « engagement courageux » sur le continent. Le président de la Commission de l’UA, Mahamoud Ali Youssouf, a salué « l’engagement courageux du pape sur le continent africain, en amplifiant les voix de ceux qui n’en ont pas, en défendant la paix et la réconciliation, et en se montrant solidaire de ceux touchés par les conflits et la pauvreté », a-t-il dit dans un communiqué publié sur X.
Le président kényan William Ruto a rendu hommage au pape François en saluant son « engagement indéfectible en faveur de l’inclusion et de la justice », et évoquant « une grande perte pour les fidèles catholiques ». « Par son humilité, son engagement indéfectible en faveur de l’inclusion et de la justice, et sa profonde compassion pour les pauvres et les personnes vulnérables, il a donné l’exemple d’un leadership au service des autres », a écrit sur X le chef de l’État de ce pays d’Afrique de l’Est très religieux.
De son côté, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a parlé de son « héritage de compassion, d’humilité et de service à l’humanité ». « Je présente mes plus sincères condoléances pour le décès du pape François », a écrit sur X le chef de l’exécutif éthiopien. « Que son âme repose dans la paix éternelle et que son héritage de compassion, d’humilité et de service à l’humanité continue d’inspirer les générations futures. »
Au Moyen-Orient, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a salué « un ami fidèle du peuple palestinien », a rapporté l’agence de presse officielle Wafa. « Nous avons perdu aujourd’hui un ami fidèle du peuple palestinien », a-t-il déclaré en notant que le pape François « avait reconnu l’État palestinien et autorisé le drapeau palestinien à être hissé au Vatican ».
Et maintenant ?
Une constitution prévoit des obsèques pendant neuf jours et un délai de 15 à 20 jours pour organiser le conclave, lors duquel les cardinaux électeurs, dont près de 80 % choisis par François lui-même, auront la lourde tâche d’élire son successeur. Entretemps, c’est le cardinal camerlingue, l’Irlandais Kevin Farrell, qui assurera l’intérim.
François avait révélé fin 2023 qu’il souhaitait être inhumé dans la basilique Sainte-Marie Majeure, dans le centre de Rome, plutôt que dans la crypte de la basilique Saint-Pierre, une première depuis plus de trois siècles.
En outre, le Vatican a publié en novembre un rituel simplifié pour les funérailles papales, notamment l’inhumation dans un simple cercueil de bois et de zinc, signant la fin des trois cercueils imbriqués en cyprès, en plomb et en chêne.
Le « pape du bout du monde »
En 12 ans de pontificat, le premier pape jésuite et sud-américain de l’Histoire s’est engagé sans relâche pour la défense des migrants, l’environnement et la justice sociale sans remettre en cause les positions de l’Église sur l’avortement ou le célibat des prêtres.
À Rome comme à l’étranger, le « pape du bout du monde » élu le 13 mars 2013 a dénoncé sans relâche toutes les formes de violence, de la traite des êtres humains aux catastrophes migratoires en passant par l’exploitation économique. Le 11 février, il avait encore condamné les expulsions massives de migrants voulues par le président américain Donald Trump, s’attirant les foudres de la Maison Blanche. Opposant acharné au commerce des armes, l’ancien archevêque de Buenos Aires est toutefois resté impuissant face aux conflits en Ukraine ou au Proche-Orient, malgré d’innombrables appels à la paix.
Ce politique madré au franc-parler abrasif a aussi voulu réformer une Curie – le gouvernement central du Saint-Siège – rongée par l’inertie, y développer la place des femmes et des laïcs et assainir les sulfureuses finances du Vatican. Face au drame de la pédocriminalité dans l’Église, il a levé le secret pontifical et obligé religieux et laïcs à signaler les cas à leur hiérarchie. Sans convaincre les associations de victimes, qui lui ont reproché de ne pas être allé assez loin.
Foudres des mouvements populistes
Attaché au dialogue inter-religieux, notamment avec l’islam, il a défendu jusqu’au bout une Église « ouverte à tous », s’attirant les foudres des mouvements populistes pour son soutien aux migrants.
Si ce pape au style chaleureux a suscité une grande ferveur populaire, il fut aussi durement critiqué par une opposition conservatrice pour son supposé manque d’orthodoxie et une gouvernance jugée autoritaire. En témoignent les levées de boucliers suscitées par certaines décisions, comme l’ouverture des bénédictions de couples de même sexe fin 2023, ou la restriction des célébrations de la messe en latin.
Le 266e pape, davantage intéressé par les « périphéries » de la planète que par les grands pays occidentaux, a aussi réorienté les débats au sein de l’Église, à l’image de son encyclique écologiste et sociale « Laudato si » en 2015, réquisitoire très remarqué contre la finance exaltant la sauvegarde de la planète.
(Avec AFP)