
En ce 17 mai, Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, le monde célèbre les avancées obtenues pour les droits des personnes LGBTQ+. Mais derrière les drapeaux arc-en-ciel, les marches de la fierté et les discours inclusifs, la réalité reste dramatique dans de nombreux pays où aimer librement peut vous coûter votre liberté… voire votre vie.
Kenya, une législation de plus en plus hostile
Au Kenya, la communauté LGBTQ+ est sous la menace directe d’un projet de loi « pour la protection de la famille » qui criminalise explicitement l’homosexualité. Le texte, qui doit être débattu au Parlement dans les prochaines semaines, prévoit des sanctions sévères à l’encontre de toute personne accusée de promouvoir ou de vivre une orientation sexuelle non conforme aux « normes familiales ».
Pour Ivy Werimba, responsable du plaidoyer de Galck+, cette proposition de loi accentue une « atmosphère de terreur ». « Ce projet va au-delà de la criminalisation. Il incite à la haine sociale, à la délation, à la chasse aux sorcières », dénonce-t-elle.
⚖️ Brésil : entre avancées juridiques et violences meurtrières
Le Brésil est un autre paradoxe. Depuis 2019, l’homophobie et la transphobie y sont punies comme des délits racistes. Mais sur le terrain, la réalité est beaucoup plus sombre : une personne LGBTQ+ meurt toutes les 18 heures. Le pays détient depuis 16 ans le triste record mondial des assassinats de personnes transgenres.
Nerigny Venture, 47 ans, femme transgenre, a survécu à de nombreuses agressions. « J’étais un vrai punching-ball. Aujourd’hui encore, je vis dans la peur. » Claudio Nascimento Silva, membre du Conseil LGBTQ+ de Rio, reconnaît les efforts de son État, qui a mis en place 24 centres d’accueil, mais il alerte sur la baisse des financements publics. Même les figures politiques, comme la députée trans Davi Balbi, subissent une forme de transphobie institutionnelle : projets bloqués, amendements saboteurs, marginalisation subtile.
« Ils se couvrent bien, mais la haine est là », affirme-t-elle.
Afrique subsaharienne, criminalisation et répression
Dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, les droits LGBTQ+ reculent ou stagnent face à une montée du conservatisme religieux et politique.
Ouganda : En 2023, le pays a adopté une des lois les plus répressives au monde contre les personnes LGBTQ+, avec la possibilité d’une peine de mort en cas de « récidive ».
Nigeria : L’homosexualité y est passible de 14 ans de prison, voire plus dans certaines régions du nord régies par la charia.
Tanzanie, Ghana, Sierra Leone, Gambie, Zambie : la législation criminalise toujours les actes homosexuels, parfois qualifiés de « crimes contre nature ».
Dans ces États, les arrestations, passages à tabac, viols dits « correctifs », extorsions et chantages par des agents de sécurité ou des particuliers sont monnaie courante. Le simple fait d’être perçu comme queer peut entraîner la marginalisation sociale, la perte d’emploi, ou l’exil forcé.
Et ailleurs dans le monde ?
En Russie, une loi de 2023 interdit toute forme de « propagande LGBT ». En Hongrie, le gouvernement de Viktor Orbán restreint l’accès aux droits pour les personnes trans et interdit toute éducation inclusive dans les écoles.
En Iran, Arabie saoudite, Yémen, ou encore Mauritanie, l’homosexualité reste passible de la peine de mort. Dans ces régimes, les personnes LGBTQ+ vivent dans la clandestinité totale.
Un contraste mondial saisissant
Si certaines capitales comme Berlin ou Paris offrent un cadre juridique plus protecteur, elles ne sont pas exemptes de violences. En France, les violences homophobes ont augmenté de 5 % en 2024. En Allemagne, l’association Maneo a recensé un record de 738 agressions contre les personnes queer à Berlin.
« Le passage à l’acte est facilité par un climat de polarisation sociale et de banalisation de la haine », alerte Bastian Finke, de Maneo.
En cette journée symbolique, la carte mondiale des droits LGBTQ+ reste inégalitaire, marquée par des contrastes criants. Alors que certains États avancent lentement vers l’égalité, d’autres glissent dans une répression assumée, au nom de la tradition, de la religion ou du nationalisme.
Kenya, une législation de plus en plus hostile
Au Kenya, la communauté LGBTQ+ est sous la menace directe d’un projet de loi « pour la protection de la famille » qui criminalise explicitement l’homosexualité. Le texte, qui doit être débattu au Parlement dans les prochaines semaines, prévoit des sanctions sévères à l’encontre de toute personne accusée de promouvoir ou de vivre une orientation sexuelle non conforme aux « normes familiales ».
Pour Ivy Werimba, responsable du plaidoyer de Galck+, cette proposition de loi accentue une « atmosphère de terreur ». « Ce projet va au-delà de la criminalisation. Il incite à la haine sociale, à la délation, à la chasse aux sorcières », dénonce-t-elle.
⚖️ Brésil : entre avancées juridiques et violences meurtrières
Le Brésil est un autre paradoxe. Depuis 2019, l’homophobie et la transphobie y sont punies comme des délits racistes. Mais sur le terrain, la réalité est beaucoup plus sombre : une personne LGBTQ+ meurt toutes les 18 heures. Le pays détient depuis 16 ans le triste record mondial des assassinats de personnes transgenres.
Nerigny Venture, 47 ans, femme transgenre, a survécu à de nombreuses agressions. « J’étais un vrai punching-ball. Aujourd’hui encore, je vis dans la peur. » Claudio Nascimento Silva, membre du Conseil LGBTQ+ de Rio, reconnaît les efforts de son État, qui a mis en place 24 centres d’accueil, mais il alerte sur la baisse des financements publics. Même les figures politiques, comme la députée trans Davi Balbi, subissent une forme de transphobie institutionnelle : projets bloqués, amendements saboteurs, marginalisation subtile.
« Ils se couvrent bien, mais la haine est là », affirme-t-elle.
Afrique subsaharienne, criminalisation et répression
Dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, les droits LGBTQ+ reculent ou stagnent face à une montée du conservatisme religieux et politique.
Ouganda : En 2023, le pays a adopté une des lois les plus répressives au monde contre les personnes LGBTQ+, avec la possibilité d’une peine de mort en cas de « récidive ».
Nigeria : L’homosexualité y est passible de 14 ans de prison, voire plus dans certaines régions du nord régies par la charia.
Tanzanie, Ghana, Sierra Leone, Gambie, Zambie : la législation criminalise toujours les actes homosexuels, parfois qualifiés de « crimes contre nature ».
Dans ces États, les arrestations, passages à tabac, viols dits « correctifs », extorsions et chantages par des agents de sécurité ou des particuliers sont monnaie courante. Le simple fait d’être perçu comme queer peut entraîner la marginalisation sociale, la perte d’emploi, ou l’exil forcé.
Et ailleurs dans le monde ?
En Russie, une loi de 2023 interdit toute forme de « propagande LGBT ». En Hongrie, le gouvernement de Viktor Orbán restreint l’accès aux droits pour les personnes trans et interdit toute éducation inclusive dans les écoles.
En Iran, Arabie saoudite, Yémen, ou encore Mauritanie, l’homosexualité reste passible de la peine de mort. Dans ces régimes, les personnes LGBTQ+ vivent dans la clandestinité totale.
Un contraste mondial saisissant
Si certaines capitales comme Berlin ou Paris offrent un cadre juridique plus protecteur, elles ne sont pas exemptes de violences. En France, les violences homophobes ont augmenté de 5 % en 2024. En Allemagne, l’association Maneo a recensé un record de 738 agressions contre les personnes queer à Berlin.
« Le passage à l’acte est facilité par un climat de polarisation sociale et de banalisation de la haine », alerte Bastian Finke, de Maneo.
En cette journée symbolique, la carte mondiale des droits LGBTQ+ reste inégalitaire, marquée par des contrastes criants. Alors que certains États avancent lentement vers l’égalité, d’autres glissent dans une répression assumée, au nom de la tradition, de la religion ou du nationalisme.