Cinq ans après l’intervention française au Mali, la menace djihadiste perdure. L’opération Barkhane et les armées du G5 Sahel font face aux groupes islamistes, unifiés par Iyad Ag Ghali, chef touareg influent.
Cinq ans après l’intervention française au Mali, la menace djihadiste perdure. L’opération Barkhane et les armées du G5 Sahel font face aux GR
l y avait le fameux Mokhtar Belmokthar, « le Ben Laden du Sahara », annoncé mort à plusieurs reprises, et dont on ne connaît toujours pas le sort définitif. Ou Abou Zeid, pilier d’Aqmi, tué en février 2013 par les soldats de Serval, un mois et demi après l’intervention française au Mali. Désormais, l’homme à abattre, l’ennemi numéro 1 au Sahel, se nomme Iyad Ag Ghali. « C’est un terroriste et un criminel, il n’y a qu’à mener la guerre contre lui de manière claire », avait déclaré Emmanuel Macron en décembre dernier.
Iyad Ag Ghali, 60 ans, chef du mouvement Ansar Dine, est devenu la cible prioritaire de l’armée française comme des militaires de la force G5 Sahel. Il est à la fois désigné comme celui qui, avec ses hommes, est à l’origine de la plupart des attaques dans la région sahélo-saharienne et des derniers attentats, dont celui de Ouagadougou. Il incarne aussi l’obstacle principal à un horizon de paix au Sahel, et à une possible réconciliation entre le nord et le sud du Mali.
Car Ag Ghali, personnalité très influente du monde touareg, a réussi il y a un peu plus d’un an, le 2 mars 2017, un tour de force, à la barbe de toutes les armées : fédérer les groupes islamistes de la région, Al-Mourabitoune, la katiba Macina et Aqmi. Le JNIM (acronyme arabe pour Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) a alors prêté allégeance à Ayman al-Zawahiri, l’émir d’Al-Qaïda.
Avant de basculer dans le salafisme djihadiste après des missions en Arabie Saoudite et de prôner la charia, Ag Ghali était d’abord connu pour être un notable touareg, issu de la puissante tribu des Ifoghas à cheval entre le Mali, le Niger et l’Algérie. Un chef réputé, instruit, pour ne pas dire incontournable. Au point d’apparaître comme intermédiaire dans les prises d’otages (Français d’Arlit par exemple), et à ce titre vraisemblablement protégé dans un premier temps par Paris mais également Alger, dont l’attitude ambiguë ne favorise pas les pourparlers de paix au Sahel.
Un dernier message audio menaçant
En 2014, Serval avait la possibilité de le neutraliser, avant de renoncer. « Iyad Ag Ghali a su profiter des opportunités, utiliser les frustrations vis-à-vis du gouvernement et du pouvoir central », décrit le général Marc Foucaud, ex-patron de la force Serval (lire par ailleurs). « Tant qu’il sera vivant, il constituera toujours une menace. Il n’acceptera pas la discussion, un quelconque compromis, il est opposé à la démocratie. »
Le JNIM détient l’otage française Sophie Pétronin et a revendiqué la mort de deux soldats français fin février. Mais ces dernières semaines, le groupe armé semble affaibli. Plusieurs de ses lieutenants (dont Malick Ag Wanasnat, ancien colonel malien déserteur) ont été tués. Tout comme « une dizaine de terroristes mis hors de combat » par la force Barkhane entre le 9 et le 12 mars.
Alors que Jean-Yves le Drian, ministre des Affaires étrangères s’est rendu vendredi au Mali et au Niger, « la situation sécuritaire demeure marquée par des attaques terroristes régulières à l’engin explosif », signale le ministère de la Défense.
Ce week-end, un enregistrement audio de Yahya Abou El Hamam, nouvel adjoint de l’émir Ag Ghali, intitulé « La victoire est synonyme de patience » vise clairement la France, citée comme « incapable de financer le G5 Sahel » et dont les missions Serval et Barkhane sont « des échecs ».
La sécurité dans la bande sahélo-saharienne tient encore à ce jour du mirage.
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Cinq ans après l’intervention française au Mali, la menace djihadiste perdure. L’opération Barkhane et les armées du G5 Sahel font face aux GR
l y avait le fameux Mokhtar Belmokthar, « le Ben Laden du Sahara », annoncé mort à plusieurs reprises, et dont on ne connaît toujours pas le sort définitif. Ou Abou Zeid, pilier d’Aqmi, tué en février 2013 par les soldats de Serval, un mois et demi après l’intervention française au Mali. Désormais, l’homme à abattre, l’ennemi numéro 1 au Sahel, se nomme Iyad Ag Ghali. « C’est un terroriste et un criminel, il n’y a qu’à mener la guerre contre lui de manière claire », avait déclaré Emmanuel Macron en décembre dernier.
Iyad Ag Ghali, 60 ans, chef du mouvement Ansar Dine, est devenu la cible prioritaire de l’armée française comme des militaires de la force G5 Sahel. Il est à la fois désigné comme celui qui, avec ses hommes, est à l’origine de la plupart des attaques dans la région sahélo-saharienne et des derniers attentats, dont celui de Ouagadougou. Il incarne aussi l’obstacle principal à un horizon de paix au Sahel, et à une possible réconciliation entre le nord et le sud du Mali.
Car Ag Ghali, personnalité très influente du monde touareg, a réussi il y a un peu plus d’un an, le 2 mars 2017, un tour de force, à la barbe de toutes les armées : fédérer les groupes islamistes de la région, Al-Mourabitoune, la katiba Macina et Aqmi. Le JNIM (acronyme arabe pour Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) a alors prêté allégeance à Ayman al-Zawahiri, l’émir d’Al-Qaïda.
Avant de basculer dans le salafisme djihadiste après des missions en Arabie Saoudite et de prôner la charia, Ag Ghali était d’abord connu pour être un notable touareg, issu de la puissante tribu des Ifoghas à cheval entre le Mali, le Niger et l’Algérie. Un chef réputé, instruit, pour ne pas dire incontournable. Au point d’apparaître comme intermédiaire dans les prises d’otages (Français d’Arlit par exemple), et à ce titre vraisemblablement protégé dans un premier temps par Paris mais également Alger, dont l’attitude ambiguë ne favorise pas les pourparlers de paix au Sahel.
Un dernier message audio menaçant
En 2014, Serval avait la possibilité de le neutraliser, avant de renoncer. « Iyad Ag Ghali a su profiter des opportunités, utiliser les frustrations vis-à-vis du gouvernement et du pouvoir central », décrit le général Marc Foucaud, ex-patron de la force Serval (lire par ailleurs). « Tant qu’il sera vivant, il constituera toujours une menace. Il n’acceptera pas la discussion, un quelconque compromis, il est opposé à la démocratie. »
Le JNIM détient l’otage française Sophie Pétronin et a revendiqué la mort de deux soldats français fin février. Mais ces dernières semaines, le groupe armé semble affaibli. Plusieurs de ses lieutenants (dont Malick Ag Wanasnat, ancien colonel malien déserteur) ont été tués. Tout comme « une dizaine de terroristes mis hors de combat » par la force Barkhane entre le 9 et le 12 mars.
Alors que Jean-Yves le Drian, ministre des Affaires étrangères s’est rendu vendredi au Mali et au Niger, « la situation sécuritaire demeure marquée par des attaques terroristes régulières à l’engin explosif », signale le ministère de la Défense.
Ce week-end, un enregistrement audio de Yahya Abou El Hamam, nouvel adjoint de l’émir Ag Ghali, intitulé « La victoire est synonyme de patience » vise clairement la France, citée comme « incapable de financer le G5 Sahel » et dont les missions Serval et Barkhane sont « des échecs ».
La sécurité dans la bande sahélo-saharienne tient encore à ce jour du mirage.
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