Inculpation probable d’Idrissa Seck pour « blanchiment d’argent » - Menace ou chantage ?

Samedi 4 Juin 2016

Depuis hier, l’information selon laquelle le pouvoir est sur le point d’inculper Idrissa Seck pour délit de « blanchiment d’argent » court. S’agit-il d’une. Simple menace, d’un chantage au silence ou d’une action réellement envisagée par le pouvoir ? 

Les feuilletons juridico-politiques se poursuivent. Après la libération de Bibo Bourgi et compagnie et de l’annonce de l’éventualité de la libération de Karim Wade, Idrissa Seck, le plus farouche opposant du Chef de l’Etat a dénoncé un complot sur le dos des Sénégalais. Comme pour le faire taire, voila que les canons sont dirigés contre lui. 

En effet, le ministre de la jeunesse, de l’emploi et de la construction citoyenne, Mame Mbaye Niang, invité à l’édition du 20 Heures de la Tfm, a fait savoir qu’il a des preuves qu’Idrissa Seck a fait un blanchiment d’argent. De ce fait, il annonce qu’il va demander au Chef de l’Etat de demander sa poursuite et il est prêt à déposer des preuves pour étayer ses dires. 

Cette sortie de Mame Mbaye Niang cache mal l’intention du pouvoir qui consiste d’en découdre avec un adversaire politique qui a porté un coup dur au régime. En effet, en accusant le Chef de l’Etat Macky Sall de faire un deal avec son prédécesseur Me Abdoulaye Wade sur le dos des Sénégalais, Idrissa Seck porte un regard critique sur la politique du dialogue prônée par le Chef de l’Etat. Mais est-ce une raison suffisante pour engager contre lui une action judiciaire ? Qu’y gagnerait le président Macky Sall qui traîne de plus en plus la réputation d’un homme réfractaire à la critique et particulièrement prompt à utiliser l’arme de la justice contre ses adversaires politiques ? 

En effet, l’image du Chef de l’Etat, Macky Sall, s’écorne de plus en plus, surtout dans le domaine des poursuites judiciaires avec l’échec en vue de la traque des biens mal acquis. En libérant les personnes présumées s’être enrichies illicitement et en s’attaquant à des adversaires politiques, le Chef de l’Etat confirmerait l’idée selon laquelle les poursuites judiciaires ne sont lancées que contres les adversaires politiques les plus redoutables.  En tout cas si Macky ne gagne rien dans une arrestation d’Idrissa Seck, ce dernier par contre y tirerait un grand bénéfice politique au titre de «prisonnier politique persécuté par un régime hostile à la liberté d’expression». Ce qui n’est pas rien dans le texte tendu entre le parti Rewmi et l’Apr. 
leral.net
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