«Il m’a violée et engrossée avant de m’épouser»

Jeudi 2 Décembre 2021

Après 2 ans de mariage emmaillé de violence conjugale, Toutane Faye et son époux de lutteur n’ont pu laver hier le linge sale devant la barre du Tribunal d’instance de Kaolack. Alors qu’elle traînait son conjoint pour des faits de coups et blessures volontaires, elle révèle, face au juge, avoir fait l’objet d’un viol, suivi de grossesse perpétré par ce dernier avant leur mariage.

Les efforts consentis hier par le Procureur et le Juge n’ont pas suffi pour calmer les ardeurs du couple Toutane Faye-Adama Sène. Devant la barre du Tribunal d’instance de Kaolack, les deux conjoints qui comparaissaient libres hier en audience, se sont livrés à un véritable pugilat sous fond de déballages. Ce, à la suite d’une énième bagarre qui a poussé Toutane Faye à traîner son mari en Justice. Des faits qui remontent au mois d’octobre dernier. Quand celui-ci, la soupçonnant d’infidélité, s’emploie à espionner ses moindres déplacements. Ainsi, au cours de cette filature, il l’aperçoit avec un homme qui venait de la raccompagner au sortir d’un domicile du quartier. Adama Sène, pris de jalousie, déverse sa colère sur son épouse qu’il somme de ne plus fréquenter cette maison.


Les deux conjoints commencent les hostilités, une fois rentrés chez eux. En sortant de sa chambre, dans la foulée de cette querelle, Toutane Faye s’empare d’une barre de fer et vise la tête de son mari, avant que celui-ci ne pare le coup avec sa main. Lors de cette bagarre, Adama Sène roue de coups sa femme qui, après s’être échappée de ses griefs avec l’aide de son frère venu à son secours, prend la direction de la Brigade de gendarmerie pour porter plainte. Invitée par le juge à revenir sur les circonstances de cette guéguerre, elle laisse de côté sa mésaventure et lâche. «Cela n’est rien par rapport à ce qu’il m’a fait vivre auparavant. Car il m’avait violée et engrossée avant de m’épouser. C’est 2 mois après son acte que ma maman avait détecté en moi les signes d’une grossesse. Et étant donné que c’est mon cousin, personne n’avait pipé mot. Il avait juste décaissé 200 mille FCfa pour que mes parents me le donne en mariage», déballe-t-elle avant d’être recadrée par le juge, selon qui, cette histoire de viol n’est pas l’objet du procès en cours.


Poursuivant son récit, Toutane Faye indexe son père qu’elle accuse d’être à l’origine de ses souffrances. «C’est lui qui ne dit pas la vérité à mon mari qui me bastonne. C’est pourquoi, je demande le divorce le plus rapidement possible pour sortir de ce mariage. Je préfère plutôt mourir que de retourner avec lui. Même si à chaque fois que je demande notre séparation, il me menace de m’atteindre mystiquement en me rappelant qu’il est un lutteur et que son père est un marabout réputé», poursuit-elle en vociférant lorsque son mari rétorque : «Tu es ma femme. Et tu seras toujours ma femme.» S’en suivent des empoignades qui feront sortir le maître des poursuites de ses gonds. Reprenant la parole au bout d’intenses altercations, le juge a invité les deux parties à trouver un règlement d’ordre coutumier avant de se pencher sur un éventuel divorce. Pour le délit de coups et blessures volontaires, le mari Adama Sène a écopé d’une peine de trois mois assortis d’un sursis, et à payer une amende de 100 mille FCfa réclamée par sa conjointe.


FALILOU MBALLO
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