Alors que la frontière entre les deux pays est fermée depuis neuf mois, l’Assemblée nationale guinéenne s’est réunie en plénière, ce 4 juillet, pour ratifier l’Accord de coopération militaire avec le Sénégal signé le 19 juin à Accra.
Selon "Jeune Afrique", le 19 juin dernier, en marge du sommet des chefs d’État et de gouvernements de la Cedeao, à Accra, les ministres guinéen et sénégalais de la Défense et des Armées sont finalement parvenus à s’entendre sur un accord de coopération militaire et technique. Le texte prévoit, notamment, l’organisation de patrouilles mixtes par les deux États le long de leur frontière commune. Mais il ne s’agit là que d’une première étape en vue de la réouverture effective de la frontière. La mise en œuvre de l’accord est en effet tributaire de sa ratification par les parlements sénégalais et guinéens.
IL FAUDRAIT QUE LE SÉNÉGAL SUIVE LE RYTHME DE LA GUINÉE
Et sur ce point, c’est Conakry qui a pris les devants. Au point même de prendre de court les observateurs : l’Assemblée nationale, qui suspend ses travaux ce lundi pour ne les reprendre en octobre prochain, a inscrit le sujet à l’ordre du jour d’une plénière convoquée ce dimanche. Mohamed Diané, le ministre de la Défense, est venu devant les députés pour défendre le texte. Il a notamment assuré qu’une fois le texte ratifié des deux côtés, un « cadre de concertation et de dialogue entre les départements de la Défense » des deux pays sera mis en place. Parmi les points sur lesquels les autorités des deux pays doivent s’entendre, le ministre a insisté sur « la non utilisation du territoire des deux parties contre les intérêts d’une autre partie ». Quant au député Amara Traoré, rapporteur de la Commission défense et sécurité, il a insisté sur « la montée en puissance du terrorisme, de l’extrémisme violent et de la criminalité transfrontalière » pour plaider en faveur de la ratification du texte.
« C’est la suite logique du processus. Le parlement guinéen a ratifié l’accord, nous attendons maintenant que les Sénégalais fassent de même. Nous espérons qu’ils le soumettront et le ratifieront rapidement, afin que nous puissions poursuivre le processus de normalisation, a déclaré Aladji Cellou Camara, porte-parole du ministère guinéen de la Défense. Une commission guinéo-sénégalaise comprenant des membres des deux ministères chargés de la Défense, élargie aux ministères de l’Intérieur pour le Sénégal et celui de l’Administration du territoire côté guinéen, va être mise en place pour se pencher sur les modalités de mise en œuvre de l’accord. »
« Tout est bloqué ! »
« Il ne sera jamais trop tôt pour rétablir enfin le trafic, chaque jour qui passe fait perdre des millions aux opérateurs économiques, et c’est la population qui en souffre », réagit Chérif Mohamed Abdallah, président du Groupe organisé des hommes d’affaires (Goha), qui se rend régulièrement à la frontière. S’il assure que « 85 % des opérateurs économiques concernés par le trafic frontalier sont guinéens », il insiste sur l’impact de la fermeture sur l’activité dans toute la sous-région, de la Gambie au Sénégal en passant par la Guinée-Bissau et même la Mauritanie.
« La fermeture perturbe toute la chaîne : les Ivoiriens qui produisent de la cola, les Sierra-Léonais et leur huile de palme, les Guinéens et les légumes produits notamment en Moyenne-Guinée… Tout est bloqué ! » regrette-t-il. Et de pointer un doigt accusateur sur la Cedeao : « J’étais la semaine dernière à Diaobé [commune sénégalaise frontalière avec la Guinée]. Tout le monde se plaint des tracasseries douanières. Il ne faut plus que ce soit la Cedeao des chefs d’État, mais celle des peuples, avec une libre circulation des personnes et des biens qui soit effective. »
Selon "Jeune Afrique", le 19 juin dernier, en marge du sommet des chefs d’État et de gouvernements de la Cedeao, à Accra, les ministres guinéen et sénégalais de la Défense et des Armées sont finalement parvenus à s’entendre sur un accord de coopération militaire et technique. Le texte prévoit, notamment, l’organisation de patrouilles mixtes par les deux États le long de leur frontière commune. Mais il ne s’agit là que d’une première étape en vue de la réouverture effective de la frontière. La mise en œuvre de l’accord est en effet tributaire de sa ratification par les parlements sénégalais et guinéens.
IL FAUDRAIT QUE LE SÉNÉGAL SUIVE LE RYTHME DE LA GUINÉE
Et sur ce point, c’est Conakry qui a pris les devants. Au point même de prendre de court les observateurs : l’Assemblée nationale, qui suspend ses travaux ce lundi pour ne les reprendre en octobre prochain, a inscrit le sujet à l’ordre du jour d’une plénière convoquée ce dimanche. Mohamed Diané, le ministre de la Défense, est venu devant les députés pour défendre le texte. Il a notamment assuré qu’une fois le texte ratifié des deux côtés, un « cadre de concertation et de dialogue entre les départements de la Défense » des deux pays sera mis en place. Parmi les points sur lesquels les autorités des deux pays doivent s’entendre, le ministre a insisté sur « la non utilisation du territoire des deux parties contre les intérêts d’une autre partie ». Quant au député Amara Traoré, rapporteur de la Commission défense et sécurité, il a insisté sur « la montée en puissance du terrorisme, de l’extrémisme violent et de la criminalité transfrontalière » pour plaider en faveur de la ratification du texte.
« C’est la suite logique du processus. Le parlement guinéen a ratifié l’accord, nous attendons maintenant que les Sénégalais fassent de même. Nous espérons qu’ils le soumettront et le ratifieront rapidement, afin que nous puissions poursuivre le processus de normalisation, a déclaré Aladji Cellou Camara, porte-parole du ministère guinéen de la Défense. Une commission guinéo-sénégalaise comprenant des membres des deux ministères chargés de la Défense, élargie aux ministères de l’Intérieur pour le Sénégal et celui de l’Administration du territoire côté guinéen, va être mise en place pour se pencher sur les modalités de mise en œuvre de l’accord. »
« Tout est bloqué ! »
« Il ne sera jamais trop tôt pour rétablir enfin le trafic, chaque jour qui passe fait perdre des millions aux opérateurs économiques, et c’est la population qui en souffre », réagit Chérif Mohamed Abdallah, président du Groupe organisé des hommes d’affaires (Goha), qui se rend régulièrement à la frontière. S’il assure que « 85 % des opérateurs économiques concernés par le trafic frontalier sont guinéens », il insiste sur l’impact de la fermeture sur l’activité dans toute la sous-région, de la Gambie au Sénégal en passant par la Guinée-Bissau et même la Mauritanie.
« La fermeture perturbe toute la chaîne : les Ivoiriens qui produisent de la cola, les Sierra-Léonais et leur huile de palme, les Guinéens et les légumes produits notamment en Moyenne-Guinée… Tout est bloqué ! » regrette-t-il. Et de pointer un doigt accusateur sur la Cedeao : « J’étais la semaine dernière à Diaobé [commune sénégalaise frontalière avec la Guinée]. Tout le monde se plaint des tracasseries douanières. Il ne faut plus que ce soit la Cedeao des chefs d’État, mais celle des peuples, avec une libre circulation des personnes et des biens qui soit effective. »