Depuis le 7 octobre 2023, la guerre à Gaza a coûté la vie à près de 170 journalistes palestiniens, avec des pertes humaines qui ne cessent d’alimenter l’angoisse. Si certains ont été tués en plein milieu des bombardements massifs, d’autres, souvent ceux utilisant des drones pour filmer, ont été pris pour cibles par l’armée israélienne. Après la révélation du ciblage de journalistes par l’armée israélienne en juin 2024, Forbidden Stories et ses partenaires ont décidé de poursuivre l’enquête en se concentrant particulièrement sur ceux tués ou blessés en exerçant leur métier, notamment ceux utilisant des drones pour documenter les destructions.
La guerre à Gaza a vu une intensification du ciblage des journalistes, particulièrement ceux qui utilisent des drones pour couvrir les destructions. Un manque de règles d'engagement claires de la part de l’armée israélienne semble expliquer en partie ce phénomène. Le travail mené par Forbidden Stories, Bellingcat, et le chercheur Thomas Bordeaux a permis de produire des modèles 3D interactifs des camps de Jabalia et d'Al-Shati, offrant une nouvelle perspective sur les dégâts et la situation sur le terrain. Cette initiative a non seulement permis de rendre compte des massacres de journalistes, mais aussi de décrire comment le gouvernement israélien a déployé des stratégies pour se soustraire à toute responsabilité dans la mort de ces journalistes.
Malgré les conditions extrêmes et le danger constant, les journalistes palestiniens continuent d’exercer leur métier, malgré l’interdiction d'accès à Gaza pour les journalistes étrangers. Selon le Comité pour la Protection des Journalistes, près de 170 journalistes gazaouis ont perdu la vie depuis le début du conflit. La plupart ont été tués dans des bombardements, certains spécifiquement visés en raison de leur travail.
L’enquête a également révélé que, dans certains cas, les journalistes ont été tués malgré leurs tentatives de se signaler comme membres de la presse en portant des gilets et des casques estampillés « Press ». Cependant, le danger reste omniprésent et persistant. C’est le cas de Mahmoud Isleem Al-Basos, tué par un drone israélien le 15 mars 2024 alors qu’il filmait un convoi humanitaire. L'armée israélienne a justifié cette frappe en affirmant viser des « terroristes » utilisant un drone, mais n’a fourni aucune preuve tangible pour étayer cette affirmation.
L'impunité israélienne et le manque de justice
Les familles des journalistes tués et les organisations qui les défendent se battent contre une impunité flagrante. Selon les documents obtenus dans le cadre de l’enquête, Israël met en place des stratégies pour éviter toute responsabilité, et les journalistes palestiniens qui mènent des investigations sont parfois accusés de soutenir le terrorisme. Ce phénomène de victimisation des journalistes et des médias reste l’une des constantes les plus tragiques de la guerre.
Fadi Al-Wahidi, un autre journaliste palestinien blessé, raconte comment il a été grièvement touché près du camp de réfugiés de Jabalia. Il est convaincu que le tir de l’armée israélienne était un « tir direct » visant à l’assassiner. Après avoir survécu, il a partagé son témoignage poignants avec l’enquête en cours. Le 24 mars 2024, Hosam Shabat, un jeune journaliste de 23 ans, a été tué par un drone israélien alors qu’il circulait dans un véhicule siglé Al Jazeera. Avant sa mort, il a confié un message à ses proches, un véritable testament : « Par Dieu, j'ai accompli mon devoir de journaliste. J'ai tout risqué pour dire la vérité, et maintenant, je trouve enfin la paix. »
Une conclusion douloureuse : Tuer le messager ne tue pas le message
Malgré ces tragédies, les journalistes palestiniens poursuivent leur travail, déterminés à raconter les horreurs de la guerre et à exposer la vérité. Le Gaza Project, qui compile les témoignages et les preuves recueillies, continue de briser le silence en documentant les destructions à travers des modèles 3D interactifs des zones les plus dévastées. Ces actions, menées par des journalistes courageux, rappellent que, même dans la mort, ces reporters ne sont pas réduits au silence. Ils continuent à transmettre le message qu’ils ont cherché à partager, qu’il soit entendu ou non.
En dépit des dangers, des menaces et des pertes, l’âme du journalisme d’investigation et la quête de vérité restent intacts. Et, pour paraphraser un ancien proverbe, « tuer le messager ne tue jamais le message ».
La guerre à Gaza a vu une intensification du ciblage des journalistes, particulièrement ceux qui utilisent des drones pour couvrir les destructions. Un manque de règles d'engagement claires de la part de l’armée israélienne semble expliquer en partie ce phénomène. Le travail mené par Forbidden Stories, Bellingcat, et le chercheur Thomas Bordeaux a permis de produire des modèles 3D interactifs des camps de Jabalia et d'Al-Shati, offrant une nouvelle perspective sur les dégâts et la situation sur le terrain. Cette initiative a non seulement permis de rendre compte des massacres de journalistes, mais aussi de décrire comment le gouvernement israélien a déployé des stratégies pour se soustraire à toute responsabilité dans la mort de ces journalistes.
Malgré les conditions extrêmes et le danger constant, les journalistes palestiniens continuent d’exercer leur métier, malgré l’interdiction d'accès à Gaza pour les journalistes étrangers. Selon le Comité pour la Protection des Journalistes, près de 170 journalistes gazaouis ont perdu la vie depuis le début du conflit. La plupart ont été tués dans des bombardements, certains spécifiquement visés en raison de leur travail.
L’enquête a également révélé que, dans certains cas, les journalistes ont été tués malgré leurs tentatives de se signaler comme membres de la presse en portant des gilets et des casques estampillés « Press ». Cependant, le danger reste omniprésent et persistant. C’est le cas de Mahmoud Isleem Al-Basos, tué par un drone israélien le 15 mars 2024 alors qu’il filmait un convoi humanitaire. L'armée israélienne a justifié cette frappe en affirmant viser des « terroristes » utilisant un drone, mais n’a fourni aucune preuve tangible pour étayer cette affirmation.
L'impunité israélienne et le manque de justice
Les familles des journalistes tués et les organisations qui les défendent se battent contre une impunité flagrante. Selon les documents obtenus dans le cadre de l’enquête, Israël met en place des stratégies pour éviter toute responsabilité, et les journalistes palestiniens qui mènent des investigations sont parfois accusés de soutenir le terrorisme. Ce phénomène de victimisation des journalistes et des médias reste l’une des constantes les plus tragiques de la guerre.
Fadi Al-Wahidi, un autre journaliste palestinien blessé, raconte comment il a été grièvement touché près du camp de réfugiés de Jabalia. Il est convaincu que le tir de l’armée israélienne était un « tir direct » visant à l’assassiner. Après avoir survécu, il a partagé son témoignage poignants avec l’enquête en cours. Le 24 mars 2024, Hosam Shabat, un jeune journaliste de 23 ans, a été tué par un drone israélien alors qu’il circulait dans un véhicule siglé Al Jazeera. Avant sa mort, il a confié un message à ses proches, un véritable testament : « Par Dieu, j'ai accompli mon devoir de journaliste. J'ai tout risqué pour dire la vérité, et maintenant, je trouve enfin la paix. »
Une conclusion douloureuse : Tuer le messager ne tue pas le message
Malgré ces tragédies, les journalistes palestiniens poursuivent leur travail, déterminés à raconter les horreurs de la guerre et à exposer la vérité. Le Gaza Project, qui compile les témoignages et les preuves recueillies, continue de briser le silence en documentant les destructions à travers des modèles 3D interactifs des zones les plus dévastées. Ces actions, menées par des journalistes courageux, rappellent que, même dans la mort, ces reporters ne sont pas réduits au silence. Ils continuent à transmettre le message qu’ils ont cherché à partager, qu’il soit entendu ou non.
En dépit des dangers, des menaces et des pertes, l’âme du journalisme d’investigation et la quête de vérité restent intacts. Et, pour paraphraser un ancien proverbe, « tuer le messager ne tue jamais le message ».