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Gabon : Sylvia et Noureddin Bongo libérés pour raisons médicales

Samedi 17 Mai 2025

Le vendredi 16 mai, un avion privé affrété par le président angolais João Lourenço a exfiltré l’ancien président gabonais Ali Bongo, son épouse Sylvia Bongo Ondimba et leur fils Noureddin Bongo-Valentin vers Luanda, mettant un terme à près de vingt mois de détention pour les deux derniers. Cette libération, qualifiée de « provisoire » par la justice gabonaise, intervient officiellement pour raisons médicales, sur la base d’avis transmis par leurs avocats.

Certains chefs d’État du continent ont pesé de tout leur poids, et tenté d’œuvrer à la libération d’Ali Bongo et de sa famille. C’est donc le cas de l’Angolais João Lourenço, mais aussi du Congolais Denis Sassou Nguesso et du Camerounais Paul Biya. Le Centrafricain Faustin-Archange Touadéra, nommé facilitateur de la Communauté des États d’Afrique centrale (CEEAC) après le putsch, a, lui aussi, joué un rôle ; il s’était d’ailleurs rendu à Libreville dès le 5 septembre 2023, où il avait rencontré Ali Bongo Ondimba à La Sablière.

Visée par une procédure judiciaire depuis le mois de mars par l’un des avocats des Bongo, le pénaliste Pierre-Olivier Sur, la diplomatie française a également plaidé en faveur de cette libération, tout comme l’administration de Donald Trump. Une opération de lobbying a été menée mi-avril à Washington, et le dossier est parvenu sur le bureau du conseiller Afrique du président américain, Massad Boulos. Ce dernier était à Libreville, le 3 mai dernier, à l’occasion de l’investiture de Brice Clotaire Oligui Nguema, avec qui il s’est entretenu en tête-à-tête.

Plainte en France
Selon nos informations, Sylvia et Noureddin Bongo ont été hospitalisés début mai à l’hôpital d’instruction des armées Omar-Bongo-Ondimba, à Libreville, après avoir observé un jeûne de protestation de quelques jours. L’ancienne première dame est particulièrement affaiblie, d’après ses proches. Leurs conseils ont déposé à plusieurs reprises des demandes de mise en résidence surveillée qui ont toutes été rejetées. Mais le 12 mai, la « demande d’élargissement provisoire » pour raisons médicales, déposée par l’avocate gabonaise des Bongo, Me Gisèle Eyue Bekale, avis médicaux à l’appui, n’a cette fois pas rencontré d’opposition. La mesure a été accordée en raison de leur état de santé « devenu incompatible avec le milieu carcéral ».

Si la présidence gabonaise n’a pas encore réagi, le procureur général de Libreville, Eddy Minang, s’est exprimé le 16 mai à la mi-journée. « Cette mise en liberté provisoire n’interrompt nullement le cours normal de la procédure, qui se poursuivra jusqu’à la tenue d’un procès juste, transparent, équitable et dans les délais raisonnables », a garanti Eddy Minang. Cette déclaration intervient alors que l’annonce de cette libération a suscité de fortes critiques à Libreville, la famille Bongo cristallisant la rancœur des Gabonais depuis un putsch accueilli par la liesse populaire. Figure de la société civile, le député Geoffroy Foumboula Libeka a vivement tancé cette décision, et accusé l’Angola de « chantage » par le biais de l’UA.

A lire : Au Gabon, opération chamboule-tout autour d’Oligui Nguema
Le procureur de la République a annoncé que l’information judiciaire ouverte à l’encontre des Bongo et de certains de leurs proches avait été clôturée le 10 avril dernier par une ordonnance de non-lieu, de non-lieu partiel, de requalification et de transmission des pièces au parquet général.

Le 28 du même mois, le dossier a été transmis au procureur général. Noureddin Bongo-Valentin est accusé de « haute trahison contre les institutions de l’État, de détournement massif des deniers publics, de malversations financières internationales en bande organisée, de faux et usage de faux, de falsification de la signature du président de la République, de corruption active » et « de trafic de stupéfiants ». L’ex-première dame a, quant à elle, été inculpée le 28 septembre 2023 pour blanchiment de capitaux et faux et usage de faux.

Parallèlement, en France, un juge a été désigné pour instruire la plainte déposée par les cabinets parisien Zimeray & Finelle et londonien Doughty Street Chambers, conseils des Bongo. La plainte vise les autorités gabonaises pour détention arbitraire, torture et séquestration. L’instruction a commencé et plusieurs personnes ont été entendues, dont Léa Bongo-Valentin.
 

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