Un terrain niché entre la station Edk et la mosquée « Massalikoul Djinaan » devient le théâtre d’un bras de fer entre les Imams et oulémas du Sénégal et la mairie de Grand-Dakar. Au cœur du conflit : la propriété du site et son usage futur.
Un bras de fer oppose les Imams et oulémas du Sénégal au maire Jean-Baptiste Diouf. Au cœur de la discorde : un terrain situé entre la station Edk et la mosquée « Massalikoul Djinaan ». Si les religieux soutiennent détenir les droits sur ce lopin de terre, la mairie sert une autre version. Elle affirme qu’il s’agit d’une voie publique et considère que le site relève du domaine communal. Résultat : les deux camps se regardent en chiens de faïence.
Dans une récente déclaration, El Hadji Oumar Diène, président des Imams et Oulémas du Sénégal, a dénoncé une tentative de spoliation d’un bien appartenant, selon lui, aux Imams depuis plusieurs décennies. « Ce terrain appartient aux Imams depuis plus de 40 ans. Nous l’avons acheté, et les papiers sont là pour le prouver. C’est un site que nous entendons exploiter et posséder. Nous ne voulons pas de crise, mais nous ne nous laisserons pas faire », a-t-il mis en garde.
En sus d’une mosquée, les Imams envisagent aussi d’installer sur le site des infrastructures annexes. Tout le contraire de la mairie qui, selon les Imams, prévoit l’érection d’espaces d’ateliers à louer. « Depuis cinq ans, il nous cherche querelle », insiste Imam Diène.
En face, le maire nie toute spoliation. « L’espace du litige n’est pas un terrain, mais une rue. Une rue n’appartient à personne. Elle relève de la collectivité locale », dit Jean-Baptiste Diouf. La municipalité a ainsi botté en touche les accusations de constructions clandestines. À la place, elle dit avoir effectué un pavage pour l’intérêt général. « Il n’a jamais été question de centre commercial », rassure le maire.
Pour mettre un terme au conflit foncier, ce dernier a saisi la sous-préfecture, qui aurait demandé à l’Association des Imams et Oulémas des documents prouvant leur statut de propriétaires. « Nous attendons toujours ces preuves », raille Jean-Baptiste Diouf.
Entre accusations et démentis, le nœud de la discorde reste entier. Les deux camps campent sur leurs positions et le bras de fer semble loin de connaître son épilogue.
L'OBS