François Bayrou démissionne du gouvernement

Mercredi 21 Juin 2017

Ephémère garde des Sceaux, François Bayrou  a organisé ce mercredi une conférence de presse pour expliquer son départ  du gouvernement Edouard Philippe. 20 Minutes revient sur les arguments avancés par le maire de Pau.

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Il ne veut pas «exposer» Macron à «une campagne mensongère»

Après l'ouverture d'une enquête préliminaire visant le Mouvement Démocrate (MoDem), qu'il préside, François Bayrou a mis en avant devant la presse réunie au siège parisien du parti sa volonté de ne pas «exposer» le chef de l'Etat et le gouvernement à «une campagne mensongère».

«Cette situation exposait le président de la République et le gouvernement (...) Je choisis de ne pas exposer à des campagnes mensongères le gouvernement et le président de la République que je soutiens», a-t-il expliqué. «Je suis allé voir le président de la République pour lui proposer cette décision (de quitter le gouvernement) il y a quinze jours, peut-être trois semaines, le jour même de l'ouverture de l'enquête préliminaire», a-t-il également assuré.
Il veut se défendre librement

«Nous n'avons jamais eu d'emplois fictifs» au MoDem, a redit celui qui redeviendra maire de Pau, parlant d'«une affaire de »dénonciations anonymes« contre son parti dont il était «la véritable cible», et expliquant ne pas accepter »d'être condamné au silence«. Il s'en est pris aux «sycophantes», des délateurs dans la Grèce antique.

@MoDem  La seule personne en France qui ne puisse pas se défendre est le ministre de la Justice. Le seul obligé de se taire.

@MoDem  Je n'accepte pas d'être condamné au silence quand l'honneur de ceux que je représente est en jeu.

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Il dit se sacrifier pour la loi sur la moralisation

Il a par ailleurs indiqué avoir pris cette décision pour «préserver» la loi de moralisation de la vie publique qu'il a portée, «à laquelle je tiens beaucoup, à laquelle j'ai beaucoup donné». «J'accorde plus de prix au but à atteindre (...) qu'à mon rôle personnel, aux titres, aux privilèges et aux galons», a-t-il déclaré.

«J'en ai donc tiré les conclusions. Je choisis la liberté de jugement et la liberté de parole, je choisis de préserver la loi de moralisation et de confiance dans la démocratie», a ajouté l'allié d'Emmanuel Macron lors de l'élection présidentielle.
Il veut continuer à soutenir Macron au sein du MoDem

Cette décision ne remet pas en cause son soutien au président de la République, a-t-il assuré, estimant qu'Emmanuel Macron était «à la hauteur de la fonction» et qu'il avait l'intention de l'«aider et le soutenir». «Ma certitude est qu'il est à la hauteur de la fonction. Il a besoin d'une majorité large et où le pluralisme ne soit pas un vain mot. C'est une majorité à deux piliers et ce n'est pas par hasard. Chacun de ces deux piliers doit participer à l'action», a-t-il dit.

@MoDem  À cette déferlante, la démocratie ne résistera pas. C'est une grande question pour notre société.

@MoDem  J'ai aussi une préoccupation politique. Le #MoDem, avec sa personnalité, est le 2e parti de la majorité, le 3e de l'Assemblée nationale.

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Il s'est aussi dit «fidèle à une entente politique et personnelle à laquelle, je peux vous le dire, j'attache du prix».

«C'est une décision pour servir», a souligné François Bayrou, convaincu qu'il aiderait davantage le chef de l'Etat «avec la liberté de parole» retrouvée en dehors du gouvernement que «bâillonné». «L'élection d'Emmanuel Macron est une chance pour notre pays et une chance pour l'Europe et pour l'équilibre du monde», a encore ajouté l'éphémère garde des Sceaux.

Alors que le nouveau gouvernement d'Edouard Philippe est sur le point d'être annoncé, il a aussi estimé qu'il «serait logique» qu'il y ait des ministres MoDem dans la prochaine équipe

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