États-Unis : le géant africain MTN dans le collimateur de l’administration Trump pour ses activités en Iran

Mercredi 20 Aout 2025

Le groupe sud-africain MTN a annoncé faire l’objet d’une enquête du ministère de la Justice des États-Unis pour ses activités actuelles en Iran et passées en Afghanistan, alors que les relations entre Pretoria et Washington sont au plus bas.

Premier opérateur du continent africain avec près de 300 millions d’abonnés, MTN est déjà poursuivi en Afrique du Sud par Turkcell, qui lui reproche d’avoir décroché le marché iranien au moyen de corruption. En 2006, MTN avait été préféré à l’entreprise turque pour devenir l’actionnaire minoritaire à 49 % d’Irancell. Depuis 2021, l’opérateur panafricain est lancé dans un désengagement progressif de ses actifs au Moyen-Orient, notamment pour réduire son exposition aux risques. Il a ainsi quitté le Yémen dès 2021, et cédé sa filiale afghane à la fin de l’année 2022.



« MTN a été contacté, via son conseil juridique externe américain, au sujet d’une enquête d’un grand jury du DoJ [Department of justice] concernant le groupe MTN, son ancienne filiale en Afghanistan et Irancell », indique sans plus de détails un communiqué accompagnant les résultats du groupe diffusé le 14 août. Ce dernier indique néanmoins qu’il « coopère avec le DoJ et répond volontairement aux demandes d’informations. »

Poursuites au civil
La multinationale sud-africaine est aussi poursuivie au civil aux États-Unis par des vétérans américains blessés en Irak et en Afghanistan ainsi que des proches de militaires tués, en vertu de la loi antiterroriste (ATA). « Des requérants ont déposé une plainte modifiée le 6 août 2025 », précise MTN qui assure « mener ses activités de manière responsable et en conformité avec la loi dans tous les territoires où il est présent ».


L’Afrique du Sud est une cible récurrente du président américain Donald Trump et de son administration qui lui reprochent une prétendue persécution des fermiers blancs descendants des premiers colons européens ainsi que sa plainte pour génocide visant Israël devant la Cour internationale de Justice pour la guerre à Gaza.

Pretoria est par ailleurs frappé de 30 % de droits de douane sur la plupart de ses exportations vers les États-Unis, soit le taux le plus haut d’Afrique subsaharienne. L’opérateur dirigé par Ralph Mupita enregistre une première moitié d’année confortable avec un chiffre d’affaires de plus de 105 milliards de rands (environ 5,1 milliards d’euros) issu des services, en progression de 22,4 % à taux de change constant, pour un ebitda de 46,6 milliards de rands (+42,3 %).

(Avec AFP)
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