Les discussions en vue d'avancer vers la paix en Ukraine, ont connu une nouvelle étape importante lundi 18 août à Washington. Le président américain a reçu successivement son homologue ukrainien et plusieurs responsables européens. Une rencontre doit maintenant être préparée avec le président russe. Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine s'y sont dits prêts dans les deux semaines, tandis que les garanties de sécurité réclamées par l'Ukraine et les Européens doivent être formalisée dans les dix jours.
Le président des États-Unis Donald Trump va « commencer les préparatifs » d'une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, qui rejetait jusqu'ici une telle réunion, au terme d'une « très bonne » entrevue avec le président ukrainien et ensuite élargie à plusieurs dirigeants européens. Le président russe a convenu de cette future rencontre, qui devrait se produire dans les deux semaines à venir, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue américain, a fait savoir le chancelier allemand Friedrich Merz, l'un des responsables européens conviés à la Maison Blanche.
« Nous sommes prêts à une rencontre bilatérale avec [Vladimir] Poutine et après cela, nous nous attendons à une rencontre trilatérale » avec la participation de Donald Trump, a déclaré le chef d'État ukrainien à la presse. Les éventuelles concessions territoriales exigées par la Russie à l'Ukraine sont « une question que nous laisserons entre moi et Poutine », a-t-il ajouté.
« L'idée a été discutée qu'il serait nécessaire d'étudier la possibilité de porter à un plus haut niveau la représentation de l'Ukraine et de la Russie », a de son côté déclaré le conseiller diplomatique du président russe Iouri Ouchakov, cité par l'agence Tass. Mais le doute persiste toutefois sur ce rendez-vous bilatéral. Car si le principe d’une rencontre à haut niveau est acté, il n’est pas certain que le président russe accepte de rencontrer en personne Volodymyr Zelensky, rapporte notre envoyée spéciale à New York, Juliette Gheerbrant.
Discussions difficiles sur les garanties de sécurité pour l'Ukraine
Les alliés occidentaux de Kiev vont formaliser « d'ici à dix jours » les garanties de sécurité pour l'Ukraine, afin de prévenir toute nouvelle attaque russe sur ce pays en cas d'accord de paix avec Moscou, a déclaré à Washington le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ces garanties de sécurité sont avant tout essentielles pour l'Ukraine, mais aussi pour l’ensemble du continent européen, ont rappelé les dirigeants.
Présent à Washington, le président français Emmanuel Macron a également affirmé que l'une des garanties de sécurité qui devra accompagner tout accord de paix avec la Russie sera une armée ukrainienne « robuste » capable de dissuader toute nouvelle attaque.
Le président Volodymyr Zelensky a remercié Donald Trump pour son engagement sur les garanties de sécurité : « Les garanties de sécurité en Ukraine dépendent des États-Unis, de vous, et des dirigeants qui nous soutiennent. Il est très important que les États-Unis envoient un signal aussi fort et soient prêts à offrir ces garanties. »
Le président américain s’est engagé à aider les Européens sur ce point, sous coordination américaine : c’est un pas en avant important, mais aucune précision n’a été communiquée. Donald Trump n’a pas formellement exclu que des troupes américaines soient déployées en Ukraine. Il a assuré que Vladimir Poutine était d’accord pour que la sécurité de l’Ukraine soit garantie, mais les discussions s’annoncent difficiles : le Kremlin a fait savoir dans l’après-midi que la Russie n’accepterait pas la présence de forces de l’Otan sur le sol ukrainien.
C'est assez rassurant de la part des Européens et du gouvernement ukrainien d'avoir une rencontre qui ne tourne pas au vinaigre. Il y a aussi des symboles forts qui sortent, comme ramener la bonne entente des alliés occidentaux. Même si on est beaucoup dans les apparences. Trump est très peu fiable quand il est question de garantir la sécurité de ses alliés européens. Il est encore aligné sur les idées de Poutine.
Pas de discussions sur d'éventuelles concessions territoriales
Le président français Emmanuel Macron a appelé à « augmenter les sanctions » contre la Russie si les futurs pourparlers échouaient, et précisé que la question sans doute la plus difficile, celle d'éventuelles concessions territoriales, n'avait pas été abordée ce 18 août à Washington.
Le chancelier allemand Friedrich Merz a de son côté estimé que l'Ukraine ne devrait pas être contrainte de faire des concessions territoriales dans le cadre d'un éventuel accord de paix. « La demande russe visant à ce que Kiev renonce aux parties libres du Donbass correspond, pour parler franchement, à une proposition visant à ce que les États-Unis renoncent à la Floride », a-t-il lancé.
Pour Christophe Cloutier-Roy, directeur adjoint de l'observatoire sur les États-Unis, à la chaire Raoul Dandurand de l'université UQAM de Montréal, Donald Trump semble se rapprocher de plus en plus des positions russes, en affirmant par exemple que l'Ukraine ne récupérera jamais la Crimée. Cette proximité est liée à la vision géopolitique du dirigeant américain :
Si on regarde sa rhétorique depuis que [Trump] est de retour au pouvoir, elle est beaucoup plus impérialiste que ce que l'on pouvait avoir lors du premier mandat. Trump voit les relations internationales comme étant le jeu entre les grandes puissances : États-Unis, Chine et Russie, pour le partage de zones d'influence.
Donald Trump a répété qu'il n'était, selon lui, pas nécessaire d'en passer par un cessez-le-feu avant un accord de paix définitif. Cela alors que le plus sanglant conflit en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale se poursuit avec des attaques de drones et de missiles balistiques russes.
Le président finlandais Alexander Stubb a, lui, estimé à Washington que son homologue russe n'était « pas digne de confiance ».
Changement de ton
La journée a par ailleurs été marquée par un changement de ton radical entre les participants. D’abord entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump, le ton a été cordial, le sourire et la plaisanterie au rendez-vous : oubliée l’humiliante séquence de février à la Maison Blanche, le président ukrainien portant cette fois-ci une veste et une chemise noire, ayant appris à user d’amabilités avec son homologue américain. Tout comme les Européens : ces derniers se sont félicités de discussions constructives.
Le balancier américain est revenu dans leur direction. Pour Emmanuel Macron, la volonté des États-Unis à travailler de concert avec les Européens et Volodymyr Zelensky est en elle-même une réussite. Le chef de l'État français a toutefois salué l'« unité » trouvée : « Je regarde où on était avant et où on était il y a encore quelques jours, je considère qu’on a bâti une véritable unité ukraino-européenne, et qu’on a maintenant bâti une convergence entre les européens, l’Ukraine et les États-Unis d’Amérique, avec, sur les garanties de sécurité, sur la suite des opérations, une vraie volonté de travailler ensemble. »
Le président des États-Unis Donald Trump va « commencer les préparatifs » d'une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, qui rejetait jusqu'ici une telle réunion, au terme d'une « très bonne » entrevue avec le président ukrainien et ensuite élargie à plusieurs dirigeants européens. Le président russe a convenu de cette future rencontre, qui devrait se produire dans les deux semaines à venir, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue américain, a fait savoir le chancelier allemand Friedrich Merz, l'un des responsables européens conviés à la Maison Blanche.
« Nous sommes prêts à une rencontre bilatérale avec [Vladimir] Poutine et après cela, nous nous attendons à une rencontre trilatérale » avec la participation de Donald Trump, a déclaré le chef d'État ukrainien à la presse. Les éventuelles concessions territoriales exigées par la Russie à l'Ukraine sont « une question que nous laisserons entre moi et Poutine », a-t-il ajouté.
« L'idée a été discutée qu'il serait nécessaire d'étudier la possibilité de porter à un plus haut niveau la représentation de l'Ukraine et de la Russie », a de son côté déclaré le conseiller diplomatique du président russe Iouri Ouchakov, cité par l'agence Tass. Mais le doute persiste toutefois sur ce rendez-vous bilatéral. Car si le principe d’une rencontre à haut niveau est acté, il n’est pas certain que le président russe accepte de rencontrer en personne Volodymyr Zelensky, rapporte notre envoyée spéciale à New York, Juliette Gheerbrant.
Discussions difficiles sur les garanties de sécurité pour l'Ukraine
Les alliés occidentaux de Kiev vont formaliser « d'ici à dix jours » les garanties de sécurité pour l'Ukraine, afin de prévenir toute nouvelle attaque russe sur ce pays en cas d'accord de paix avec Moscou, a déclaré à Washington le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ces garanties de sécurité sont avant tout essentielles pour l'Ukraine, mais aussi pour l’ensemble du continent européen, ont rappelé les dirigeants.
Présent à Washington, le président français Emmanuel Macron a également affirmé que l'une des garanties de sécurité qui devra accompagner tout accord de paix avec la Russie sera une armée ukrainienne « robuste » capable de dissuader toute nouvelle attaque.
Le président Volodymyr Zelensky a remercié Donald Trump pour son engagement sur les garanties de sécurité : « Les garanties de sécurité en Ukraine dépendent des États-Unis, de vous, et des dirigeants qui nous soutiennent. Il est très important que les États-Unis envoient un signal aussi fort et soient prêts à offrir ces garanties. »
Le président américain s’est engagé à aider les Européens sur ce point, sous coordination américaine : c’est un pas en avant important, mais aucune précision n’a été communiquée. Donald Trump n’a pas formellement exclu que des troupes américaines soient déployées en Ukraine. Il a assuré que Vladimir Poutine était d’accord pour que la sécurité de l’Ukraine soit garantie, mais les discussions s’annoncent difficiles : le Kremlin a fait savoir dans l’après-midi que la Russie n’accepterait pas la présence de forces de l’Otan sur le sol ukrainien.
C'est assez rassurant de la part des Européens et du gouvernement ukrainien d'avoir une rencontre qui ne tourne pas au vinaigre. Il y a aussi des symboles forts qui sortent, comme ramener la bonne entente des alliés occidentaux. Même si on est beaucoup dans les apparences. Trump est très peu fiable quand il est question de garantir la sécurité de ses alliés européens. Il est encore aligné sur les idées de Poutine.
Pas de discussions sur d'éventuelles concessions territoriales
Le président français Emmanuel Macron a appelé à « augmenter les sanctions » contre la Russie si les futurs pourparlers échouaient, et précisé que la question sans doute la plus difficile, celle d'éventuelles concessions territoriales, n'avait pas été abordée ce 18 août à Washington.
Le chancelier allemand Friedrich Merz a de son côté estimé que l'Ukraine ne devrait pas être contrainte de faire des concessions territoriales dans le cadre d'un éventuel accord de paix. « La demande russe visant à ce que Kiev renonce aux parties libres du Donbass correspond, pour parler franchement, à une proposition visant à ce que les États-Unis renoncent à la Floride », a-t-il lancé.
Pour Christophe Cloutier-Roy, directeur adjoint de l'observatoire sur les États-Unis, à la chaire Raoul Dandurand de l'université UQAM de Montréal, Donald Trump semble se rapprocher de plus en plus des positions russes, en affirmant par exemple que l'Ukraine ne récupérera jamais la Crimée. Cette proximité est liée à la vision géopolitique du dirigeant américain :
Si on regarde sa rhétorique depuis que [Trump] est de retour au pouvoir, elle est beaucoup plus impérialiste que ce que l'on pouvait avoir lors du premier mandat. Trump voit les relations internationales comme étant le jeu entre les grandes puissances : États-Unis, Chine et Russie, pour le partage de zones d'influence.
Donald Trump a répété qu'il n'était, selon lui, pas nécessaire d'en passer par un cessez-le-feu avant un accord de paix définitif. Cela alors que le plus sanglant conflit en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale se poursuit avec des attaques de drones et de missiles balistiques russes.
Le président finlandais Alexander Stubb a, lui, estimé à Washington que son homologue russe n'était « pas digne de confiance ».
Changement de ton
La journée a par ailleurs été marquée par un changement de ton radical entre les participants. D’abord entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump, le ton a été cordial, le sourire et la plaisanterie au rendez-vous : oubliée l’humiliante séquence de février à la Maison Blanche, le président ukrainien portant cette fois-ci une veste et une chemise noire, ayant appris à user d’amabilités avec son homologue américain. Tout comme les Européens : ces derniers se sont félicités de discussions constructives.
Le balancier américain est revenu dans leur direction. Pour Emmanuel Macron, la volonté des États-Unis à travailler de concert avec les Européens et Volodymyr Zelensky est en elle-même une réussite. Le chef de l'État français a toutefois salué l'« unité » trouvée : « Je regarde où on était avant et où on était il y a encore quelques jours, je considère qu’on a bâti une véritable unité ukraino-européenne, et qu’on a maintenant bâti une convergence entre les européens, l’Ukraine et les États-Unis d’Amérique, avec, sur les garanties de sécurité, sur la suite des opérations, une vraie volonté de travailler ensemble. »