La saison de basket presque finie, l’heure est au dernier sprint dans les différentes ligues de basket. Président de la Ligue de Basket de Ziguinchor, El Hadji Sarr se penche sur la finale de la coupe de la ligue de Ziguinchor. Dans cet entretien, il revient également sur les maux du basket sénégalais et décline ses ambitions pour relancer cette discipline dans le Sud du pays.
Quel bilan de la saison peut-on tirer au niveau de la région de Ziguinchor ?
Satisfaisante parce que quand nous nous sommes portés à la tête de la ligue de basket la nouvelle équipe et moi-même depuis 9 mois maintenant, c’était uniquement pour relancer ce sport qui était totalement arrêté plus d’une dizaine d’années. En moins de cinq mois d’exercice nous avons réussi à ramener l’équipe féminine de Ziguinchor Basket Club en première division même si elle n’a pas pu se maintenir. Nous avons démarré aussi de nouvelles activités telles que les compétitions de petites catégories notamment les centres. Tous les centres de la région sont en train de disputer leur tournoi de petites catégories. Nous avons aussi démarré pour une première édition la coupe de la ligue de basketball qui a vu les équipes de Bignona, de Ziguinchor BC, de CMT, de l’université Assane Seck avoir presque quatre mois de compétition. Pour une région où le basket était totalement arrêté on peut dire que le bilan a été très satisfaisant pour cette saison.
Difficile de développer une discipline dans une région où les moyens sont inexistants ?
C’est tout à fait difficile de développer cette discipline avec des moyens inexistants. D’ailleurs je peux dire que cela a été d’un très dur labeur. Nous avons engagé ce combat en faisant appel à toutes les autorités locales de la région, au ministère des sports, à la Fédération sénégalais de basketball. Pour dire de façon très concrète nous avons reçu que le soutien de l’administrateur général du Fongip, Mr Doudou Kâ, qui dès mon arrivée à la tête de la ligue n’a ménagé aucun effort pour la relance de ce sport. Cela s’explique peut être du fait que c’est un ancien basketteur. Il n’a pas cessé de nous appuyer pour l’organisation des différents tournois que ce soit le tournoi de montée et celui des petites catégories y compris de la coupe de la ligue. C’est la seule main visible que nous pouvons compter aujourd’hui. N’empêche nous continuons à relancer les autres autorités de ce pays pour qu’ils puissent venir parce que ces enfants qui sont formés là-bas sont pour l’instant des produits de Ziguinchor mais demain ils peuvent être aussi appelés à défendre les couleurs nationales.
Selon vous pourquoi les autorités ne vous aident-ils pas ?
En fait c’est le basketball du Sénégal en soi qui n’est pas réellement pas aidé. Contrairement au football, le basket n’est pas du tout aidé malgré que ce soit le seul sport qui glane des titres de l’indépendance à nos jours. Les gens devraient accorder beaucoup plus de crédits à ce sport. Pour ma part je suis revenu dans ce sport parce que j’ai joué à Ziguinchor et à Kolda. Quand je suis rentré au Sénégal à la fin de mes études et que j’ai vu une région qui avait il y a 20 ans ou 25 ans derrière pouvait un cinq majeur de l’équipe nationale du Sénégal tous originaires de Ziguinchor et qu’on peut rester maintenant pendant plus de dix ans sans avoir ne serait-ce un joueur ou une joueuse dans les rangs de notre équipe nationale. J’ai trouvé cela alarmant. C’est le cas pour Ziguinchor et des régions comme Kaolack, Tambacounda ou encore Kolda. C’est toute la partie sud qui n’est pas associé dans le basket national. Aujourd’hui que le basket s’arrête à Thiès. Il se joue réellement entre Dakar, Saint-Louis, Thiès et un peu Louga. Kaolack était monté l’année dernière mais est redescendu, Tamba et Kolda sont en deuxième division. Toutes ces zones ne parviennent pas à remonter en première division pas parce qu’elles n’ont pas de talents mais c’est parce que les moyens leur font défauts.
Qu’en est-il des activités de la Ligue cette saison ?
Pour cette saison c’était d’abord de montrer aux jeunes sur place qu’ils peuvent y croire. Il fallait d’abord ramener la logistique. Nous avons reçu un lot de matériel venant de Doudou Kâ qui nous a aidés à équiper l’ensemble des centres de basket (ballons et équipements). A travers ce matériel nous avons aussi réussi à rouvrir des centres de basket qui étaient fermés tel que le centre de Sacré-Cœur où j’ai joué en petites catégories. Nous avons initié la coupe de la ligue mais nous sommes en train de préparer le tournoi national de montée en première division masculine. Nous avons aussi réussi à passer d’un club d ans la commune (Ziguinchor BC) à trois clubs. Nous avons aujourd’hui Ziguinchor BC plus le club de l’université Assane Seck mais aussi celui de Cmt. Il y a également le club de Bignona. Nous sommes aussi passés de deux clubs à cinq clubs dans la région. Cela présage de lendemains très positifs pour le basket ziguinchorois.
Pouvez-vous revenir sur l’organisation de la finale de la coupe de la Ligue ?
Nous voulons que Ziguinchor soit la capitale du basket de ce pays le week-end prochain. C’est l’occasion pour moi d’inviter tous les férus de ce sport à Ziguinchor. Le président de la fédération a promis d’être là. Nous avons aussi invité des autorités de marque, des représentants de NBA Africa qui nous ont tous promis d’être présents. Ce sera une belle fête. La population va se mobiliser, la sous région sera aussi présente. C’est d’ailleurs l’occasion pour moi d’insister sur le fait que le basket doit être aidé dans cette partie du pays. La Casamance de part sa situation géopolitique peut jouer énormément pour le basket de notre pays parce que si vous prenez l’équipe de Bignona, nous avons des internationaux gambiens et bissau-guinéens qui jouent dans les clubs sénégalais. Ce qui n’était pas possible il y a de cela un an. C’est pour cela nous avons invité les ambassadeurs de la Guinée Bissau et de la Gambie au Sénégal pour qu’ils puissent partager ces moments là. J’espère que les autorités vont comprendre ce qui est en jeu. Ce n’est pas juste une finale mais aussi quelque part l’avenir du basket de notre pays qui est en train de se jouer dans cette partie de ce pays. Pour ce qui des affiches en finale féminine il y a Ziguinchor BC qui va jouer contre CMT Basket et pour les garçons ce sera l’Université Assane Seck contre Ziguinchor BC. Nous n’avons pas arrêté de somme définitive pour les vainqueurs. Nous travaillons là-dessus et d’ici mercredi ce sera définitif. La Ligue et le parrain (Doudou Kâ) ont décidé d’équiper toutes les quatre clubs finalistes.
Le temoin
