Éducation : le CUSEMS dénonce retards, inégalités et injustices salariales

Dimanche 7 Décembre 2025

Réuni à Dakar pour sa troisième session ordinaire, le Directoire national du Cadre Unitaire Syndical des Enseignants du Moyen Secondaire (CUSEMS) a livré une analyse sévère de la situation socioprofessionnelle des enseignants du moyen et du secondaire. À l’issue de ses travaux, le syndicat a publié un communiqué dans lequel il exprime de profondes inquiétudes et formule plusieurs exigences urgentes à l’État.


Le CUSEMS dénonce d’abord les lenteurs répétées dans le versement des indemnités d’examen, un problème récurrent qui alimente colère et frustrations dans les établissements.
Le Directoire dit exprimer « sa vive préoccupation face au retard persistant dans le paiement des indemnités liées aux examens scolaires » et interpelle fermement les autorités pour qu’elles prennent « sans délai, toutes les mesures nécessaires pour un règlement intégral, diligent et définitif » de ces droits.

Au cœur des revendications revient la question du système de rémunération, jugé profondément inéquitable. Le syndicat « réaffirme avec force sa revendication historique relative à la correction du système de rémunération, dont les incohérences et inégalités sont devenues insoutenables », appelant à une réforme « structurelle urgente visant à restaurer l’équité salariale et à revaloriser de manière tangible la fonction enseignante ».


Le CUSEMS rappelle ensuite à l’État ses engagements publics :
Il « rappelle à l’État du Sénégal ses engagements concernant le rebasing salarial (…) et exige son application effective dans les plus brefs délais », afin de répondre aux attentes légitimes des travailleurs de l’éducation.

Prise en compte des décisionnaires et réforme de la retraite
Le syndicat demande également l’élargissement du champ d’application des deux décrets en cours d’examen administratif, afin que tous les décisionnaires soient concernés.
Il « pose avec insistance la problématique de la retraite des décisionnaires, considérée comme une injustice majeure » et exige une réforme équitable permettant de « garantir la dignité des enseignants après une carrière de service public ».

Face aux lenteurs bureaucratiques, le CUSEMS revendique une modernisation urgente de l’administration. Le Directoire « demande l’accélération effective du processus de dématérialisation des procédures administratives », estimant que c’est la seule manière d’en finir avec les « lenteurs chroniques, les blocages administratifs et les tracasseries inutiles ». Il dénonce par ailleurs « la surimposition des rappels de salaires ainsi que les multiples omissions constatées dans le traitement salarial », et exige des corrections « immédiates et durables ».

Un BFEM à réorganiser et une formation diplômante à lancer
Le syndicat appelle aussi à une réforme en profondeur du Brevet de fin d’études moyennes (BFEM) pour en améliorer l’organisation, la transparence et l’efficacité. Il « réclame le démarrage de la formation diplômante universelle », considérée comme essentielle pour la professionnalisation du corps enseignant.


Dans un ton qui se veut ferme mais mobilisateur, le CUSEMS réaffirme « son engagement total et sans faille (…) pour la défense rigoureuse de nos intérêts matériels et moraux ». Le communiqué avertit : « La patience n’est pas la résignation. Nous nous réservons le droit de recourir à toutes les actions syndicales légitimes et nécessaires » pour faire aboutir ces revendications jugées fondamentales.

Le Directoire conclut en appelant à l’unité et à la mobilisation : « Restons en ordre de bataille, mobilisés et solidaires. L’heure est à l’unité et à la détermination. Le travail bien fait, la lutte acharnée ! »
exclusif net
Dans la même rubrique :