Donald Trump s’enferre dans la dénonciation d’un complot électoral

Vendredi 6 Novembre 2020

Comme les grains d’un sablier, les votes n’ont cessé de s’accumuler en faveur de Joe Biden, jeudi 5 novembre, pendant que filaient les heures. Lentement, inexorablement, ils ont érodé l’avance prise par Donald Trump au soir du scrutin présidentiel, deux jours plus tôt, lorsque les suffrages exprimés dans les bureaux de vote, majoritairement républicains, avaient été annoncés en premier.

Prisonnier de cette course contre le temps, le président sortant a tenté d’en modifier la trajectoire en fin d’après-midi. Il s’agissait de sa première apparition depuis qu’il avait revendiqué la victoire dans l’East Room de la Maison Blanche, dans la nuit de mardi à mercredi, un peu après 2 heures du matin. Donald Trump avait alors annoncé une saisine de la Cour suprême. Son objectif était d’interrompre les opérations de décompte des voix qui commençaient à faire apparaître une bascule démocrate alimentée par les votes par correspondance.


Derrière le pupitre de la salle de presse où il s’est rendu accompagné seulement par sa porte-parole, Kayleigh McEnany, le président sortant s’est accroché à la théorie du complot développée depuis des mois, de meetings en entretiens, de conférences de presse en messages publiés sur son compte Twitter. Cette vision d’une élection présidentielle truquée au niveau national par le camp démocrate a été immédiatement résumée par une formule lapidaire. « Si vous comptez les votes légaux, je gagne facilement. Si vous comptez les votes illégaux, ils peuvent essayer de nous voler les élections », a assuré Donald Trump.

Pendant un quart d’heure, le président sortant s’est accroché à cette théorie comme à une bouée, le regard fixé sur des notes. Les responsables de la conspiration présumée ont vite été démasqués : « les grands donateurs », « les grands médias », les GAFA et les grands réseaux sociaux (« big tech »). Donald Trump a ajouté à cette liste les instituts de sondage dont les enquêtes ont été considérées comme « une ingérence électorale dans le vrai sens du terme par de puissants intérêts spéciaux ».

Le Monde
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