Diomaye, Ghazouani, Embaló...chez Trump : ce que les présidents africains comptent dire à Washington

Mercredi 9 Juillet 2025

Cinq présidents africains sont conviés ce jeudi pour un déjeuner avec Donald Trump. Une rencontre qui vise à « approfondir les liens diplomatiques, faire avancer les objectifs économiques communs et améliorer la coopération sécuritaire entre les États-Unis et les pays africains invités », selon la présidence libérienne.

Ce mercredi, le président du Liberia, Joseph Boakai, devrait aussi aborder les questions de « développement économique, de gouvernance et de consolidation démocratique ». Sa porte-parole, Kula Fofana, a fait savoir que Joseph Boakai avait accepté cette invitation dans l’optique que son pays ne soit plus « seulement un récipiendaire » d’aide. « Nous sommes plus intéressés par des échanges commerciaux et les engagements de partenaires qui souhaitent investir » au Liberia, a-t-elle souligné.


Questions économiques et sécuritaires
Le président gabonais Brice Oligui Nguema devrait également participer à ce déjeuner. Lors d’une conférence de presse vendredi, le porte-parole de la présidence, Théophane Biyoghe, a relevé « le caractère exceptionnel de cette visite ». « Notre pays se trouve dans la région stratégique du golfe de Guinée. Le Gabon est le seul pays d’Afrique centrale qui est convié », a-t-il souligné.

« Il est question pour le Gabon de faire valoir ses atouts et d’identifier avec les États-Unis des points de concordance entre la vision des États-Unis pour les pays africains et d’autre part nos ambitions de développement », notamment autour de « l’industrialisation de [notre] économie ». Les États-Unis ont levé fin mai les sanctions imposées au Gabon en 2023 à la suite du coup d’État, après que Libreville a organisé des élections au mois d’avril, remportées par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, avec 94,85 % des voix.


Les présidents sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, et mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, sont également attendus à ce déjeuner à Washington, mais leurs services n’ont pas souhaité communiquer à ce sujet.

Une source sous couvert d’anonymat dans l’entourage du président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, a aussi indiqué que cette rencontre à Washington serait centrée sur la diplomatie commerciale. Peu avant son départ pour Washington, le président Embaló a qualifié de « très importante » cette visite pour son pays, dans une déclaration à la presse. « Sur le plan économique, c’est une grande porte qui s’ouvre devant nous », a-t-il déclaré. Il a ajouté espérer que son pays puisse bénéficier « des appuis » que les États-Unis accordent à d’autres pays africains.

Les questions de sécurité et du trafic de drogue pourraient être abordées, a appris d’une source proche de la mission bissau-guinéenne aux États-Unis. La Guinée-Bissau est confrontée depuis des années à l’implantation de narcotrafiquants, qui utilisent le pays comme zone de transit de la cocaïne entre l’Amérique latine et l’Europe. En avril, quatre Latino-Américains, condamnés en janvier par la justice bissau-guinéenne à dix-sept ans de prison chacun pour trafic de drogue, ont été remis à l’agence antidrogue américaine (DEA), qui a procédé à leur transfert vers les États-Unis.

Vastes coupes américaines dans ses aides aux pays étrangers
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a effectué des coupes claires dans ses aides aux pays étrangers. Washington a récemment interdit l’entrée sur son territoire aux ressortissants de douze pays, principalement africains. Les États-Unis envisagent d’étendre leur interdiction de voyager à 36 pays supplémentaires, parmi lesquels le Sénégal, la Mauritanie, le Gabon et le Liberia.



Fin juin, des entreprises américaines se sont engagées à investir dans plusieurs projets d’infrastructures en Afrique, lors d’un sommet qui a été l’occasion pour Washington de défendre les investissements privés plutôt que l’aide publique. Ces accords ont été conclus lors de ce sommet économique qui a réuni à Luanda des dirigeants africains et des représentants du gouvernement américain et du secteur privé.

Les dirigeants attendus ce mercredi à Washington doivent aussi avoir en tête l’humiliation infligée, à la fin de mai, à leur homologue sud-africain Cyril Ramaphosa par ce même Donald Trump dans le bureau ovale.

(Avec AFP)
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