Le port de Ziguinchor s’affirme de plus en plus comme un levier stratégique du développement économique de la Casamance. À la tête de la circonscription maritime sud de l’Agence nationale des Affaires maritimes (ANAM) et commandant du port, Mamadou Moustapha Niang a livré une analyse détaillée du rôle et des perspectives de cette infrastructure clé.
Se présentant, le responsable rappelle que l’ANAM, créée en 2009, est chargée de mettre en œuvre la politique de l’État en matière de marine marchande. « Je m’appelle Mamadou Moustapha Niang, Chef de la circonscription maritime sud de l’ANAM et Commandant du port de Ziguinchor », a-t-il expliqué, précisant que l’agence intervient dans « l’administration des navires et des gens de mer, la police de la navigation, la gestion du domaine public maritime, mais aussi le développement des ports secondaires ». Le territoire maritime sénégalais étant divisé en quatre zones, il dit avoir « l’honneur de diriger la zone sud, qui regroupe le port de Ziguinchor et son port d’escale à Karabane ».
Situé à 110 kilomètres de l’embouchure du fleuve Casamance, le port de Ziguinchor est une infrastructure historique. « Construit avant les indépendances, il servait essentiellement à l’exportation des produits agricoles », rappelle Mamadou Moustapha Niang, soulignant que ce port a toujours été au service des trois régions de la Casamance naturelle : Ziguinchor, Sédhiou et Kolda. Aujourd’hui, insiste-t-il, « le port joue un rôle central : il assure le désenclavement de la région, coupée du reste du Sénégal par la Gambie, et constitue un levier économique en créant des emplois et en facilitant l’exportation de produits agricoles, halieutiques et industriels ».
Les impacts économiques directs sont, selon lui, le fruit des investissements consentis par l’État. « L’État du Sénégal, avec l’appui du Royaume des Pays-Bas, a démarré en 2016 le projet IRIO de développement du port de Ziguinchor », explique-t-il. Ce projet a permis « le dragage et le balisage du fleuve Casamance, en portant le tirant d’eau de 3,4 mètres à 7,5 mètres pour accueillir de gros navires », mais aussi « la construction d’un port de pêche et la réhabilitation des locaux administratifs ».
Les retombées sont palpables. « Les effets induits sont ressentis par l’augmentation du trafic portuaire, la création d’emplois et l’exportation vers l’Europe de l’huile brute de l’usine SONACOS de Ziguinchor », souligne-t-il. Mais l’impact le plus marquant reste la filière anacarde. « La commercialisation et l’exportation des noix de cajou à partir du port de Ziguinchor ont profondément transformé l’économie locale », affirme-t-il, rappelant que « toute la production locale transitait auparavant par le port de Banjul ». La décision de l’État d’interdire l’exportation terrestre a, selon lui, « entraîné une réorganisation de la filière, l’installation de nouvelles banques, l’augmentation de l’embauche des dockers et la reconnaissance du Sénégal comme pays producteur d’anacarde ».
Cette filière n’a toutefois pas été exempte de tensions. « Face à la croissance des volumes, les transporteurs routiers ont protesté, estimant être exclus », reconnaît Mamadou Moustapha Niang. Une solution a finalement été trouvée avec l’autorisation des deux modes de transport. « Cela montre l’importance économique de la filière », insiste-t-il, citant la campagne 2024 qui « a enregistré 149 000 tonnes de cajou, pour une valeur de 90 milliards de FCFA ».
Tourné vers l’avenir, le commandant du port inscrit Ziguinchor dans la Vision Sénégal 2050. « Le secteur maritime est au cœur de cette vision, sachant que 95 % des marchandises transitent par voie maritime », rappelle-t-il. Le port de Ziguinchor devrait ainsi être intégré « à une stratégie triennale du pôle Sud, avec l’ambition de le transformer en hub portuaire ».
Les priorités sont clairement définies : « développer des partenariats public-privé, notamment dans le domaine des hydrocarbures, soutenir l’agropole sud pour l’exportation de produits à forte valeur ajoutée, et renforcer la coopération avec les ports de Gambie et de Guinée-Bissau », explique Mamadou Moustapha Niang. L’objectif final est de « capter le trafic de l’hinterland, en particulier celui du Mali », et de positionner durablement le port de Ziguinchor comme une plateforme stratégique du sud du Sénégal.
Avec afrimag
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Désenclavement de la Casamance : Mamadou Moustapha Niang annonce une stratégie triennale pour le port de Ziguinchor
Vendredi 12 Décembre 2025
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