Débat public et cohésion nationale : Kocc Barma Ndiaye alerte contre les dérives du nationalisme et du vacarme médiatique

Lundi 15 Décembre 2025

Le responsable de Pastef Italie, Kocc Barma Ndiaye, a livré une réflexion critique sur l’état du débat public et les risques qu’il fait peser sur la cohésion nationale. Dans une déclaration dense et structurée, il distingue le patriotisme du nationalisme et met en garde contre ce qu’il considère comme un glissement dangereux des repères collectifs.

« Le patriotisme est une vertu et le nationalisme un vice. Le nationalisme consiste à défendre son pays coûte que coûte, tandis que le patriotisme consiste à défendre les principes qui le représentent, quoi qu’il arrive », affirme-t-il d’emblée, posant les bases de son analyse.

Selon lui, le pays traverse une phase de perte progressive de ses références fondamentales. « Notre pays est en train de perdre ses points de référence et ça, ce n’est pas un petit détail », prévient-il, estimant que cette érosion silencieuse fragilise la capacité collective à construire sur le long terme. « Un peuple sans repères, c’est un peuple qu’on peut secouer à volonté, un peuple qui passe son temps à réagir au lieu de construire », poursuit-il, évoquant une fatigue sociale nourrie par l’enchaînement des crises et des tensions.

Kocc Barma Ndiaye pointe également la transformation du fonctionnement de l’État et des partis politiques. « À force de tout exposer sur la place publique, on a banalisé ce qui faisait la différence entre gouverner et faire du bruit », regrette-t-il. Il rappelle qu’autrefois existaient des cadres, des règles et des canaux de régulation. « Il y avait des secrets utiles, pas pour cacher la vérité au peuple, mais pour empêcher que chaque désaccord se transforme en incendie », explique-t-il, avant d’insister : « Le linge sale se lave à la maison. Pas pour protéger des fautes, mais pour protéger la maison ».

Dans un contexte dominé par les réseaux sociaux et la surmédiatisation, il dénonce la confusion généralisée des rôles et des paroles. « Aujourd’hui, la concertation responsable s’efface, et la parole est livrée au “libre commentaire” permanent : influenceurs, experts autoproclamés, innocents, ignorants, tout le monde au même micro, au même volume », observe-t-il. Selon lui, cette situation noie la vérité et dévalorise la rigueur. « La preuve devient “optionnelle”, l’analyse devient “suspecte”, la nuance devient “faiblesse” », déplore-t-il.

Pour le responsable de Pastef Italie, le danger n’est pas la liberté d’expression en soi. « Parler est un droit, et même une nécessité », reconnaît-il. Mais il avertit : « Le plus dangereux, c’est qu’on parle sans règles, sans arbitrage, sans séparation nette entre le fait et l’opinion ». Il estime que lorsque le débat public devient « un champ de bataille algorithmique », le pays se retrouve gouverné par les tendances, lesquelles « n’ont ni mémoire, ni responsabilité ».

Face à ces dérives, Kocc Barma Ndiaye appelle à un sursaut collectif. « Il est temps de remettre le réel au centre », plaide-t-il, proposant de restaurer des espaces de dialogue institutionnels, de renforcer l’éthique médiatique et de promouvoir une véritable hygiène numérique. « Vérifier avant de partager, responsabiliser avant d’applaudir, sanctionner l’intox au lieu de la célébrer, éduquer au lieu d’exciter », énumère-t-il, précisant que « ce n’est pas censurer, c’est protéger ».

En conclusion, il met en garde contre les conséquences humaines et sociales d’une confusion permanente. « Nous n’avons pas besoin d’un pays où tout le monde crie », tranche-t-il, estimant que « les cris ne nourrissent personne et ne bâtissent rien ». Et d’alerter : « Le risque n’est pas seulement politique. Le risque est humain », avant de conclure sans détour : « Voilà pourquoi il faut s’arrêter maintenant ».
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