Darfour : un commandant des FSR se filme en revendiquant des exécutions de civils

Mardi 28 Octobre 2025

La situation à Al-Fasher, au Darfour-Nord, a basculé dans l’horreur. Des accusations de nettoyage ethnique et d’exécutions massives visant les Forces de soutien rapide (FSR) se multiplient depuis que la ville est tombée aux mains de la milice, après plus de 600 jours de siège.


Selon plusieurs sources humanitaires, les FSR ont ignoré les résolutions du Conseil de sécurité exigeant la levée du blocus imposé à la ville, en l’intensifiant jusqu’à empêcher l’accès à la nourriture et aux produits essentiels.

 Exécutions filmées et revendiquées sur les réseaux sociaux
Des vidéos circulent sur TikTok et sur X (ex-Twitter). Parmi elles, un homme présenté comme Issa Abu Lulu, identifié comme affilié aux FSR, se filme en train de se vanter d’avoir « tué plus de 2 000 civils en deux jours », affirmant même avoir « perdu le compte » et qu’il « recommencerait à zéro ». Dans une autre séquence, diffusée sur X, un groupe de combattants exécute plusieurs civils non armés.


Dans un communiqué officiel publié mardi soir, la coalition de groupes armés alliés à l’armée soudanaise accuse les FSR d’avoir :« exécuté plus de 2 000 civils non armés les 26 et 27 octobre, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées. »

Alerte des Nations unies et de la communauté internationale
Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé un risque « d’atrocités motivées par des considérations ethniques », rappelant les massacres commis dans cette même région au début des années 2000 par les milices Janjawid, ancêtres des FSR.

L’Union africaine a condamné des « crimes de guerre présumés » et promet que « les auteurs devront rendre des comptes ». L’Union européenne, de son côté, demande la documentation de toutes les violations et appelle à une désescalade immédiate.  Le rapport, publié le 28 octobre, est sans équivoque : « Al-Fasher semble être dans un processus systématique de nettoyage ethnique des communautés indigènes non arabes. »

Les analystes parlent de : corps laissés sur des talus, visibles sur des images satellites, déplacements massifs de population vers le camp de Zamzam, exécutions sommaires filmées et diffusées par les assaillants eux-mêmes.


Plusieurs rapports d’experts et de l’ONU ont documenté l’acheminement d’armes et de drones depuis les Émirats arabes unis vers les FSR. Des sources militaires régionales évoquent également la présence d’instructeurs étrangers, notamment israéliens, dans l’encadrement des unités, ce que les gouvernements concernés nient ou ne commentent pas officiellement.


Face à l’escalade, Anwar Gargash, conseiller présidentiel émirati, a appelé sur X à accepter un plan politique porté par le groupe du « Quad » (États-Unis, Arabie saoudite, Égypte, Émirats arabes unis) : « La perte d’Al-Fasher montre que seule la voie politique peut mettre fin à cette guerre. »
 

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