Congrès extraordinaire du CDP : Le parti de Blaise Compaoré crie à un acharnement politico-judiciaire

Samedi 10 Septembre 2016

A l’approche de son congrès extraordinaire prévu pour le 24 septembre 2016, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) se dit préoccupé par ce qu’il qualifie d’acharnement politique. En effet, les dirigeants du parti ont, au cours d’une conférence de presse le jeudi 8 septembre, déclaré que leur formation politique est la cible d’un faisceau de manœuvres politico-judiciaires.

«Des responsables des structures des jeunes du parti ont été interpellés devant le juge militaire et des ministres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré l’ont été également devant la gendarmerie, dans le cadre d’une commission rogatoire», a déclaré le président par intérim du CDP, Achille Tapsoba. «Nous sommes à l’aise pour répondre devant la justice, mais ce qui nous dérange, c’est le chantage déguisé sur des procédures judiciaires mal engagées», a-t-il poursuivi.


Pour lui, il s’agit d’une campagne d’intimidation orchestrée par le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et son gouvernement. Ces manœuvres n’entacheront en rien, selon lui, la tenue du congrès de son parti qui ambitionne de faire le bilan critique de l’action politique du CDP afin de dégager des réformes pour reconquérir sa place de leader sur l’échiquier politique. Le parti a, pour l’occasion, dépeint la situation socio-économique du pays. A écouter le conférencier, neuf mois après son accession au pouvoir, le MPP et le président Roch Marc Christian Kaboré n’arrivent pas à proposer des solutions aux problèmes qui étouffent le peuple burkinabè. «L’amateurisme et le cafouillage des dirigeants actuels sont perceptibles et préjudiciables au développement économique et social du pays», a souligné M. Tapsoba.


" Au lieu de trouver des réponses aux préoccupations minimales des populations, a-t-il fait remarquer, les premières autorités se livrent à des bagarres par des OSC interposées, à telle enseigne que le président de l’Assemblée nationale demande au gouvernement d’être imaginatif et audacieux. Le pourvoir actuel se défend qu’il est difficile en si peu de temps, de relever le marasme économique résultant des 27 ans de gestion du CDP, ont relevé les journalistes présents à la conférence de presse. «Nous avons connu des insuffisances et des erreurs au cours des 27 ans de gestion du pouvoir et nous les assumons. Contrairement au trio au pouvoir actuel (Roch Kaboré, Salifou Diallo et Simon Compaoré) qui renie le passé», a martelé le président par intérim du CDP. Et d’ajouter qu’il s’agit ni plus ni moins qu’une objection de conscience. Quelle est l’appréciation du CDP du Plan national de développement économique et social (PNDES)? Participe-t-il à la conférence des insurgés initiée par l’Union pour le progrès et le changement ?



Les responsables du CDP sont-ils étonnés que leurs anciens camarades aujourd’hui au pouvoir deviennent leurs farouches adversaires ? A ces préoccupations, Achille Tapsoba a dit que les techniciens ont monté un plan (le PNDES) qui peut être intéressant, mais cela n’est pas suffisant. «Nous constatons que les responsables politiques peinent à trouver des financements pour ce plan. Un plan ne vaut que par la capacité de financer son contenu», A-t-il indiqué avant d’ajouter que son parti n’a pas été associé à l’organisation de la conférence nationale des insurgés. Concernant l’attitude de leurs anciens compagnons, les responsables du CDP ont laissé entendre qu’ils ne sont aucunement étonnés, mais ce qui les étonne c’est comment ils en sont arrivés là. «C’est ce chemin vers le diabolisme politique où le machiavélisme politique qui nous est étrange», a souligné Achille Tapsoba. 
Source Sidwaya
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